samedi 6 juin 2009

R.I.P David Carradine



Holà, los gringos geekos (mais j'aurais tout aussi bien pu dire la même phrase en polonais, que je ne maîtrise hélas pas autant que la langue de Cervantès) !

Je ne m'attarderai guère sur les circonstances pour le moins funky de la mort de l'ami David. Après tout, c'est finalement moins triste de partir de la sorte (rappel des fait ici et , bande de pervers), que d'un cancer des os.

Je me contenterai d'un petit salut amical au monsieur qui, même si je ne lui vouais pas de culte particulier, m'auras quand même bien marqué au détour de quelques rôles.

Comme pour moult quasi quadra de ma génération (c'est qu'ils arrivent à grand pas ces putain de 40 ans, merde !!!), je l'ai découvert sur mon gros poste de télé bullesque des seventies dans la série Kung Fu (diffusée en France dés 1974 sur la deuxième chaîne de l'ORTF, cherchez pas les djeun'z, c'était bien avant Secret Story). Haaaarahhaa Kung fu... le générique culte signé Jim Helms, l'image séminale de Kwai Chang Caine marchant pieds nus dans le sable, les flash backs quasi oniriques de son ancienne vie de moine Shaolin, cornaqué par l'inoubliable maître Po...


Je rappelle pour les nuls le pitch de Kung Fu : fils d'un américain et d'une chinoise, Kwai Chang Caine est élevé dans un temple Shaolin par le grand sage Maître Po, suite à la mort de ses parents. Père de substitution, Po lui enseigne l'art du Kung Fu pour en faire un grand maître Shaolin. Après l'assassinat de Po par le neveu de l'empereur de Chine, Caine perd son calme (ça peut arriver) et tue à son tour ce dernier. Condamné à mort par l'empereur, Caine fuit la Chine et rejoint la côte Ouest américaine. Sur place, il part à la recherche de son demi-frère Danny et croisera sur sa route plusieurs motherfuckers, type malendrins, cowboys mal lunés ou chasseurs de prime alléchés par la mise à prix de sa tête.

Kung Fu occupe très clairement une place importante dans ma mémoire. Basée sur un principe à la mode dans les seventies, depuis Le Fugitif, du héros en fuite aidant les bonnes gens sur son passage, Kung Fu meubla massivement mes samedi après midi d'ennui dans mon enfance. Pour moi qui découvris à peu près au même moment Strange et les séries télé (autour de 1976-77), Kwai Chang Caine Caine fut sans aucun doute à mes yeux une sorte de super héros, version télé du Iron Fist de la Marvel (le spandex jaune et vert en moins).

Certes, Caine transpirait la zenitude et prêchait la non violence, de même que Kung Fu n'était pas vraiment une série d'action. N'empêche. On n'attendait qu'une chose à chaque épisode : que Kwai Chang foute leur dégelée aux pécos et autres sales tronches du Wild West croisés sur sa route. Des bastons plutôt courtes et molles et qui n'éclataient qu'environ deux à trois fois par épisode, un peu comme les transformations de Banner en Hulk dans la série. Pas grave : pour les gosses, c'était le pied (dans la gueule des pécos !)

Il est toujours amusant de savoir rétrospectivement que Bruce Lee convoitait à l'origine le rôle de Caine (sa veuve prétend même que Lee est à l'origine du concept, odieusement piqué par la Warner selon elle). Aux Etats-Unis, Bruce Lee était, à l'aube des années 70, déjà connu pour la série des sixties Le Frelon Vert (remember Kato ?) mais visiblement, les producteurs lui préférèrent Carradine pour des raisons bassement raciales - selon eux, le public aurait eu du mal à s'identifier à un héros de série asiatique.

David Carradine, qui n'avait pas la moindre goutte de sang asiatique, se sera ainsi rudement entraîné aux arts martiaux et initié à la culture extrême orientale pour composer un chinois crédible. Pour ceux que ca intéresse, le Wikipedia US cite le passage instructif d'un livre (préfacé par Carradine himself) sur l'embrouille entre Bruce Lee et les producteurs autour de Kung Fu : c'est là (voir section "production history") !

Et pour ceux qui souhaiteraient VRAIMENT TOUT savoir sur les coulisses de la production de Kung Fu, il est possible de se procurer sur Internet le livre dont je parle : The King Fu book of Caine sur Amazon


David Carradine, qui a tout de même réussi l'exploit de jouer dans un film d'Ingmar Bergman, (hé ouais, c'était L'Oeuf du serpent, en 77 !) ne se limite pas dans mes souvenirs à un vagabond marchant dans le sable au son de l'ocarina.



Hé oui : David avait suivi les conseils de drague de John Plissken

(photo tirée de La Course à la mort de l'an 2000, de P. Bartel.
Un film également titré Les Seigneurs de la route en France)
En haut à gauche : Le Gang des frères James, de W. Hill

Pour les bébés geeks
des années 70 et 80, il fut également le redoutable Frankenstein de La Course à la mort de l'an 2000 (1975), Cole Younger dans le génial Le gang des frères James (Raaah Walter Hill), un très très méchant vilain castagné par Chuck Norris dans Oeil pour Oeil (1983)... et une guest star parmi tant d'autres dans plusieurs épisodes de séries télé (Supercopter, L'Home qui tombe à pic, Nord et Sud...)

Même si je ne suis pas un total inconditionnel des deux films, il faut ben reconnaître que sa performance dans Kill Bill 1 et 2 en tant qu'assassin à la tête du groupe des Vipères assassines, était absolument magistrale. Sans doute son meilleur rôle.

Reposez vous bien Mr Carradine, vous ne l'avez pas volé !



End of transmission...


1 commentaire:

Martin a dit…

RIP petit Scarabé!

C'est un coup de blackmamba, jeu sexuel des "cinq points et de la paume qui font exploser le coeur" !