mercredi 16 septembre 2009

Paranormal activity : révélation ou escroquerie ?



Bon, les aminches...

Au cas où le trailer officiel de Paranormal activity vous aurait échappé, en revoici une petite louche. Rappel des faits : réalisé par un certain Oren Peli pour (dit la légende) seulement 11 000 dollars et tourné en une semaine, ce tout petit film distribué par Paramount suit le cauchemar d'un jeune couple qui a décidé de filmer les phénomènes surnaturels qui troublent la quiétude de leur nouveau nid d'amour.

Le buzz enfle tranquillement sur le web depuis quelques semaines, savamment nourri par Paramount sur Twitter au gré des projections dans divers festivals américains (dont celui de Telluride).

Le nouveau trailer m'agace un poil pour son plagiat éhonté d'un procédé déjà utilisé par le marketing de Rec l'an dernier (on nous montre en night vision les réactions du public terrifié pendant une projection).

N'empêche : à la fin de la bande annonce, visionnée cette nuit avant de me coucher, j'ai senti une certaine précipitation à rallumer la lumière. Alors : super film de pétoche ou grosse baudruche montée en épingle ? A nous de juger bientôt. Sortie américaine le 25 septembre (et le 14 octobre en Belgique, avis à mes lecteurs du plat pays, je sais qu'ils sont nombreux). Et en France au fait ? Anyone, anyone ?

Pour le site web officiel, c'est ici !

End of transmission...

mardi 15 septembre 2009

Top 5 des films de Patrick Swayze (according to Plissken)


Je hais 2009. C'est officiel. Une année de merde à plus d'un titre en ce qui me concerne et, pour le sujet qui nous intéresse, une sale hécatombe. Dépêche de toi de finir, salope et qu'on n'en parle plus.

Foin de nécro déprimante pour ce post, je viens de donner avec John Hughes. Je me contenterai donc, pour saluer notre Bodhi d'amour trop tôt emporté par une dernière vague, de rappeler qu'entre un Dirty dancing, un Roadhouse et un Ghost, il avait aussi été un bon acteur dans de bons - voir de grands - films. Et ce sans rouler des mécaniques ou se la jouer romantique de Prisu. Allez en voiture Simone, fais péter le top. Et prenez soin de notre Bodhi, hein, dieux des eighties, réservez lui une suite royale au paradis des gourous surfers.



5) Retour vers l'enfer, de Ted Kotcheff (Uncommon valor - 1983)


Pitch : Un an avant les pouilleux Portés disparus incarnés par Chouck Mourris (ok,ok : j'ai encore plagié les Nuls pour ce détournement patronymique), le réalisateur de Rambo fignole cet action movie réac et bourrin où un ex marine retraité (Gene Hackman) décide de se lancer dans la fabrique de binioux. Nan je déconne, en fait, il décide de monter un commando spécial pour récupérer des prisonniers portés disparus au Vietnam (dont son fils).
Swayze rôle : le lieutenant (ou sergent ? chai plus...) Kevin Scott, expert en karaté et instructeur du commando. Les membres du groupe détestent ce jeune freluquet qui, contrairement à eux, n'a pas fait le 'Nam...
Verdict : dans ce troisième rôle à l'écran après l'obscur Skatetown (1979) et Outsider, Swayze se fait remarquer dans le genre cheffaillon à fleur de peau méprisé par le bataillon de viet vets recruté par Hackman. Scène clé pour Swayze : une rouste mémorable que lui assène Sailor (Randall Tex Cobb), après deux minutes de combat mano à mano. K.O, mais respect des anciens, qui apprennent que le petit veut lui aussi récupérer son papa capturé par ces putains de vietcongs. Peuchèreu ! Bon je blague mais, si l'on écarte la Reaganerie profonde du machin, Retour vers l'enfer est un excellent petit film kaboum truffé de sacré trognes qui font toujours plaisir à voir (Hackman ! Robert Stack ! Fred Ward ! Reb Brown !...). J'avais vu le film à sa sortie en salles et imprimé depuis lors le visage de Swayze.


4) L'Aube rouge, de John Milius (Red Dawn - 1984)

Pitch : Deux avant le risible Invasion USA de Joseph Zito (avec Chouck Mourris, encore lui !), John Milius orchestrait une agression anti-yankee un peu plus crédible avec cette histoire de dingues. Jugez plutôt : les lycéens de Calumet, dans le Colorado, n'en croient pas leurs yeux bleus quand, en plein cours de trigo, des dizaines de parachutistes tombent du ciel sous leurs yeux... et envahissent les USA, God damn it ! Il s'agit d'une alliance cubano-russe (j'aurais pu écrire "russo-cubaine" mais ca sonnait moins rigolo), lancée dans une grande attaque surprise contre l'Amérique du Nord. Une bande de jeunes ne l'entendra pas ainsi et regroupés en milice, vont se lancer dans une guerre d'embuscades contre l'occupant. Wolveriiiiiiine ! (mais pourquoi je crie comme ça moi ? Réponse ci-dessous)
Swayze rôle : Jed Eckert, leader du groupe de résistants autobaptisé les Wolverines.
Verdict : encore un film bien grave dans son idéologie, reflétant la paranoïa américaine anti-russe typique du premier mandat de Ronald Reagan. Et je ne parle pas de l'invraisemblance du scénario. Mais... c'est John Milius qui réalise (et co-écrit), avec tout le lyrisme et la puissance de feu dont l'homme de Conan était alors capable. Petit plus : là encore, une distribution de fou furieux (Charlie Sheen ! Lea Thompson ! C. Thomas Howell ! Ron O'Neal ! Powers Boothe !). Un vrai plaisir coupable et la confirmation, après Outsiders, que Patrick Swayze a définitivement un physique de meneur d'hommes.


3) Outsiders, de Francis Ford Coppola (The Outsiders, 1983)

Pitch : plongée dans l'univers des rixes entre deux bandes rivales dans l'Amérique des sixties : les Greasers et les Socs, l'une issue des milieux défavorisés l'autre constituée de fils à papa hargneux.
Swayze rôle : Darrel Curtis, grand frère de la petite frappe gominée Ponyboy (C. Thomas Howell). LE rôle qui révèlera Swayze aux directeurs de castings et une partie du public. Protecteur et inquiet pour son frangin, qu'il va pourtant involontairement frapper durant une engueulade, Darrel n'est pas le personnage le plus important du film, mais l'un des plus attachants. La force tranquille de Swayze le balèse s'impose comme une évidence.
Verdict : pas le meilleur Coppola (pour ça, veuillez sonnez au Parrain 2, merci), mais une belle histoire rétro conclue par un très émouvant final. Et puis... ce casting... quoi... de ouf' !!! Coppola suprême révélateur. Swayze était vraiment de tous les bons coups à l'époque - il retrouve C. Thomas Howell, Ralph Macchio, Diane Lane (mama mia...), Emilio Estevez, Matt Dillon, Tom Cruise...


2) Donnie Darko, de Richard Kelly (2001)

Pitch : heu... je... ca se passe en 1988 dans une bourgade de Virginie et Donnie Darko est un ado perturbé, persuadé que la fin du monde est proche. Un mec en costume de lapin lui cause en rêves, un moteur d'avion se casse la gueule dans sa chambre, les trois quarts de son entourage ont l'air cintrés et tout cela est très, très, très bizarre. Pas revu depuis sa sortie donc souvenirs flous mais ce film m'a quand même beaucoup marqué par son atypisme absolu.
Swayze role : le prédicateur pédophile Jim Cunningham (enfin bon, on ne sait pas tout de suite qu'il est pédophile, c'est un twist qu'on apprend vers la fin. Heu oui, je viens de majorspoiler et je m'en excuse... hem...).
Verdict : étiqueté tocard depuis un bail, Patrick Swayze fait un come back sinon fracassant, du moins émouvant en rappelant à tous les moqueurs quel très grand acteur il peut être, même dans ce petit rôle de notable bien sous tous rapports mais pervers jusqu'à la moelle. Une performance risquée pour son image, aux antipodes de ses ex performances de gros bras, et dont il se tire la tête haute. Respect forever.


and... NUMBER ONE : POINT BREAK, de Kathryn Bigelow (1990)

Pitch : un gang de braqueurs de banques affublés de masques à l'effigie d'anciens présidents américains sème la terreur à L.A. Le jeune agent fédéral Johnny Utah (Keanu Reeves) mène l'enquête en infiltrant une bande de surfeurs casse-cou qu'il soupçonne d'être les truands recherchés. A la tête des accros de sensations fortes pistés par Utah : l'ultra charismatique Bodhi.
Swayze role : à votre avis ?
Verdict : une comédie très très nulle, mal jouée et pas drôle, nommée me semble-t-il Brice de Nice, a contribué en 2004 à la ringardisation (du moins en France) de ce très grand thriller haletant signé de la géniale ex-girlfriend de Cameron. Point Break passe depuis pour, au pire, un nanar limite kitsch, au mieux pour un plaisir coupable. Lourde erreur : il s'agit sans doute d'un des meilleurs films d'action de ces trente dernières années, dont les morceaux de bravoure généreusement accumulés sont cadrés avec une clarté, une lisibilité et une efficacité hélas passées de mode depuis les bouillies épileptiques imposées par la trilogie Bourne (que j'aime bien par ailleurs). Avec Bodhi, Swayze incarne un salopard ultime à des années lumières de ses lovers plus ou moins énervants de Dirty dancing, Ghost et (rires) Roadhouse. Un fauve fascinant ne vivant que pour une danse perpétuelle avec la mort, jusqu'au grand saut final. Un très beau rôle pour un très, très bon film.


Voilà, repose toi bien Patrick, tu l'as courageusement mérité.

End of transmission... (bon la prochaine fois, je cause d'un mec VIVANT)

John Hughes : il était l'un des nôtres


Salut les aminches, Plissken here... J'avais débuté la rédaction de ce post quelques jours après la mort de John Hughes puis... mes galères de déménagement et de connexion, suivies d'une panne créative l'ont laissé inachevé... Jusqu'à ce soir, où j'ai repris le texte pour enfin en venir à bout. J'allais quand même pas laisser partir le papa de Ferris Bueller sans lui dire un dernier au revoir, même à la bourre ! Y a quelqu'un pour me contredire ? Anyone, anyone... ?


John Hughes : il était l'un des nôtres.


J'ai mis du temps à dégainer ce petit billet parce qu'à l'approche de la quarantaine, on a toujours du mal à écrire sur la mort de son adolescence. Et la disparition de John Hughes, après celle de Michael Jackson, sonne certainement un peu plus le glas de mes années de jeune freluquet. Oui je sais, à 37 ans, il serait temps de lâcher prise. Pas si simple...

J'ai également traîné à rédiger ce post parce que je ne voulais surtout pas bâcler mon tout petit message d'adieu au "Steven Spielberg de la comédie ado", comme l'avait surnommé dans les années 80 l'ancien patron de la Paramount, Ned Tannen. Alors j'ai pris mon temps.

Je lis que Hughes est parti terrassé par un infarctus à Manhattan, à 59 ans, et je n'arrive pas à le croire. Cette nouvelle me colle un blues monstrueux. A découvrir sur le web les réactions sincèrement bouleversées de plusieurs internautes et journalistes de ma génération, je reçois un écho réconfortant à mon désarroi. Soulagement. Je ne suis pas seul à vivre cette disparition précoce comme un choc. Pardon d'avance de resservir le poncif du vieux nostalgeo mais les films de John Hughes, au moins quatre d'entre eux (il n'en a réalisé lui-même que huit !), m'ont touché et accompagné jusque dans ma vie d'adulte au même titre qu'autant d'amis chers et complices de toujours.


The Breakfast Club (1985)

Comme je le rappelais dans un post précédent consacré à La Folle Journée de Ferris Bueller, j'attribue aux oeuvres réalisées et/ou produites par Hughes non seulement une très grande valeur cinématographique mais en plus un pouvoir sensoriel instantané. Un déclencheur de souvenirs imprescriptibles.

Les images et la bande originale de Breakfast Club, puissamment portées par le "Don't you forget about me" de Simple Minds, me renvoient directement à mon année de 3e. Mes premières claques amoureuses, ma timidité insurmontable avec les filles, l'envie d'être comme certains minets du bahut toujours mieux habillés et plus cools, mes premiers émerveillements de cinéphile, les heures de colle, le top 50 sur Canal +, mes soirées passées à dévorer Strange et Starfix, les fous rires en cours de récré et à la cantine avec les copains...

Sixteen candles (Seize bougies pour Sam en VF) et Pretty in Pink (ce dernier fut écrit/produit par Hughes et réalisé par Howard Deutch) me rappellent à quel point j'étais amoureux de Molly Ringwald, introuvable idéal de copine dysfonctionnelle au charme foudroyant.

La Folle Journée de Ferris Bueller me renvoie en un claquement de doigt à mon année de Terminale et aux innombrables soirées passées avec ma bande de potes à nous injecter ce classique à hautes doses, ivres de rire et d'insouciance (et de beaucoup de Tequila !)...


Dans les années 80, Hughes fut donc à juste titre considéré comme le roi de la teenage comedy. Un trône a priori douteux, si par ce genre l'on entend la kyrielle de purges demeurées, démago et marketées qui l'ont illustré, depuis la série des Porky jusqu'aux American Pie en passant par les sucreries disneyiennes pop featuring Hannah Montana ou les Jonas brothers. La particularité des meilleurs films de John Hughes résidaient dans le fait qu'ils regardaient leur public, les ados, droit dans les yeux et non pas de haut.

Seize bougies pour Sam, Breakfast Club et La Folle Journée de Ferris Bueller, ses trois joyaux, nous tendaient un miroir à peine déformé de nos propres émotions de collégiens/lycéens. Dans ces films, on ne baisait pas des tartes fourrées, on n'éjaculait pas dans un verre de bière offert à ses copines, on ne se roulait pas dans la merde et le vomis parce que, quelque part dans leur triste bureau de Burbank, une poignée de producteurs beaufs et leurs exécutants avaient décidé que tel devait être le menu d'une comédie ado normalement constituée. Les "teenage movies" de John Hughes étaient ceux d'un gentleman qui n'avait pas besoin de la vulgarité pour toucher nos coeurs et nos tripes.

John Hughes avait la trentaine bien tapée au moment de nous pondre ses petites perles générationnelles. Mais il restait un ado jusqu'à la moelle. "Il a une mémoire incroyable - visuelle, audio, émotionnelle - de ses propres années lycée" déclarait à son sujet dans Time Magazine l'acteur James Spader, à l'époque de Rose bonbon/Pretty in Pink (écrit et produit par Hughes) .

Issu d'une famille moyenne du Michigan, Hughes a passé son adolescence à Northbrook, petite ville de la banlieue nord de Chicago où il finira par tourner la plupart de ses films, dont Ferris Bueller par exemple. L'écoute du commentaire audio de Hughes dans l'édition DVD collector de Ferris Bueller apporte d'ailleurs de précieuses informations sur tous les souvenirs personnels qu'il disséminait à travers ses personnages. Il fut lui même un adolescent discret et solitaire, ostracisé aussi bien par les intellos que par les sportifs du bahut et donc souvent placé en position d'observer ce qui se passait à sa droite comme à sa gauche. On imagine qu'il a nourri pendant ces années son talent de croqueur hors pair des moeurs de son époque ; talent d'abord mis au service de la publicité puis comme auteur de chroniques pour le magazine comique "National Lampoon".

La Folle journée de Ferris Bueller/Ferris Bueller's day off (1986)

En tant qu'ado, Hughes a donc certainement vécu mille fois la solitude ou le malaise de certains de ses personnages - je pense au dépressif Cameron (Alan Ruck) dans Ferris Bueller, au "Geek" de Seize bougies pour Sam (Anthony Michael Hall) mais aussi, dans ce même film, à Samantha et ses 16 ans gavés de spleen. Ou encore à ces cinq ados collés en retenue dans Breakfast Club, tous issus de classes sociales si éloignées mais dont les préjugés mutuels s'effriteront vite devant leurs innombrables frustrations communes. Mieux qu'aucun autre, Hughes a su ainsi greffer à l'humour désopilant de ses comédies une sensibilité et une compréhension rare de l'adolescence dans toutes ses dimensions. La colère, la mélancolie, l'angoisse, l'euphorie, l'insouciance, l'arrogance, la candeur, la fougue. La beauté d'une idylle naissante. La détresse du bon copain, amoureux sans retour de celle qui ne s'en apercevra jamais. Le besoin d'amour et d'amitié, leur importance capitale.

J'associe aux réalisations de Hughes, non seulement des souvenirs et des sensations très personnelles mais aussi de purs moments de bonheur cinéphilique. De l'extraordinairement jouissif intermède musical de Ferris Bueller aux poignantes dernières minutes d'Un ticket pour deux, qui s'abattent sur vous sans crier gare après 90 minutes de rire franc, John Hugues m'a touché. Ses héros bancals m'ont accompagné. Ses innombrables scènes cultes m'ont nourri - "Anyone, anyone ?"... Il faisait des films qui nous aidaient et nous aident toujours, dans les jours sans, à nous sentir un peu moins seuls.

Un ticket pour deux/Planes, trains and automobiles (1987)

Une ultime preuve, s'il en fallait une, de cette empathie du cinéaste avec son public serait la réaction bouleversante d'une fan américaine de longue date du réalisateur. Son témoignage, posté sur son blog peu après la mort de Hughes, a ému des milliers d'internautes, moi le premier. Elle s'appelle Alison Byrne et raconte comment, en pleine Breakfast Club-mania, l'ado qu'elle était alors écrivit, un soir de baby sitting, une lettre vibrante au réalisateur pour lui confier à quel point Breakfast Club avait bouleversé sa vie. Comment, furieuse de n'avoir reçu pour toute réponse qu'un formulaire d'adhésion au fan club de Hughes, elle écrivit une seconde missive gonflée de colère et de déception qui, cette fois, toucha l'intéressé qui lui répondit en personne. Alison raconte ensuite la longue relation épistolaire qui allait l'unir à cet homme qu'elle ne rencontrera jamais mais qui deviendra, au fil des échanges, son plus proche confident.

Documents visiblement authentiques à l'appui - le ton de son récit interdit toute suspicion de bidonnage - Alison révèle la profonde humanité du réalisateur qui, dans ses lettres, finissait lui aussi par tomber l'armure et se confier à son tour. Notamment sur les raisons de son retrait de la vie hollywoodienne au milieu des années 90. Et à la fin de sa poignante élégie, Alison nous redit sa propre détresse, son immense peine et ses larmes devant la perte d'un ami à distance qui a tant compté pour la femme qu'elle est aujourd'hui devenue.

Si les films de John Hughes vous ont un tant soit peu touché, je vous recommande la lecture du témoignage d'Alison (cliquez !). Serrement de gorge garanti. Avec des mots bien plus habités que les miens, et une expérience personnelle plus parlante que n'importe quelle nécro, Alison a sans doute écrit le plus bel hommage que j'aie pu lire jusqu'ici sur l'un des héros de mon adolescence. Les innombrables réactions à ce témoignage ne sont pas en reste question émotion.

Au revoir donc, monsieur Hughes. Merci infiniment pour les rires, les larmes et tant d'autres précieux souvenirs.



Hommage à John Hughes diffusé dans Scuds 8 (montage : Fanny Bensussan)

End of transmission.

dimanche 13 septembre 2009

Deadset : à dévorer de toute urgence.


Hep, hep, hep c'est encore moi !

Maudit sois-je, ignare et sourd que fus-je aux échos de cyberfoules en liesse sur certains forums, à la vision de la mini série britannique Deadset. Punis moi, O Grand Brouzouf, je ne suis que larve impie et sale, indigne de ta miséricorde !

Une taupe amie de chez Endemol France m'avait pourtant prévenu dés l'hiver dernier de la très grande qualité de ce petit brûlot sanguignolant dans lequel un prime time du tristement célèbre Big Brother anglais se voit brutalement interrompu par ni plus ni moins... qu'une invasion de morts vivants dans tout le Royaume-Uni !

Achetée par Canal +, cette hallucinante et jouissive orgie gore gavée de sens jusqu'à la gueule se voit parquée, à partir du 17 octobre, sur la chaîne Ciné Cinéma Frisson. Qui la programmera en prime time assortie d'un bon gros sigle "-16". C'est toujours mieux que pas de diffusion du tout !

Parce que vous savez quoi ? Ma taupe avait raison. Deadset est un putain de choc. Une variation brillantissime sur un thème, les morts-vivants, que l'on pourrait penser bouchonné après les pitreries fatiguées de son ex-général en chef, George Romero.
Suspense haletant dont l'horreur progresse jusqu'à un final absolument traumatisant (et c'est un fan de tripoux à l'écran qui vous parle), Deadset s'avère également une passionnante étude de caractères. Incarné par des acteurs confondants de naturel (pourquoi les nôtres i'font pas des stages en Angleterre ?), ce cauchemar hybride recycle par ailleurs brillamment la critique sociétale de Zombie en l'appliquant à la real TV. Ici, l'addiction des masses aux émotions brutes et au sadisme de la télé-réalité a succédé à celle, chez Romero en 1978, de la consommation sans conscience. L'époque a changé mais le propos reste tout aussi subversif.


Deadset est l'oeuvre d'un certain Charlie Brooker, un des dirigeants de la société Zepetron, productrice du bouzin... et filiale d'Endemol. On me rétorquera ainsi que Deadset est aussi une habile façon pour ce groupe malfaisant de se dédouaner de son Big Brother nauséabond auprès de la critique moralisatrice qui, du coup, se voit gênée aux entournures. Peut-être. Sûrement même. Mais si la démarche atteint le cynisme ultime, elle n'en reste pas moins fascinante. Ne laissant aucune place au doute quant à ce qu'ils pensent eux-même de Big Brother, les pontes d'Endemol, via Zepetron, valident dans Deadset une charge d'une extrême virulence contre le néo-fascisme des valeurs, injectées à coup de prime times bestiaux écoeurants, de cette saloperie de télé-réalité dont nous sommes tous devenu accros.

L'idée brillante (brillante !) du scénario de Deadset est de montrer, dans son sublime acte final, comment ces mêmes valeurs vont causer la perte du groupe qui s'est barricadé dans le loft encerclé par des milliers de macchabées affamés. On reste bluffé par l'intelligence de certains plans, la pertinence des dialogues et l'ingéniosité d'un scénario qui nous évite le coup du huis clos laborieux, en éclatant l'action sur trois groupes différents avant la réunion finale, un peu à la façon d'un Carpenter de la grande époque (au hasard : Assaut).

Ai je déjà dit tout le bien que je pensais des acteurs ? Je le répète : ils sont top. De l'assistante Kelly (jouée par Jaime Winstone, fille de Ray) à l'immonde producteur Patrick (Andy Nyman) en passant par les candidats (et notamment le pathétique Joplin, laideron vieillissant pseudo-intello surnommé Gollum par ses coloc') : tous jouent leur partition sans accro. J'allais oublier la présentatrice Davina McCall, qui joue dans Deadset son propre rôle d'animatrice de Big Brother... et se fait en toute logique égorger par un zombie peu amène lors de l'invasion du plateau. Vous imaginez, Benjamin Castaldi, éviscéré par une horde de zomblards en direct ? Le pied !

Ci-dessus : Davina McCall a un petit mal de gorge.
Au-dessus : Patrick, producteur arrogant et égocentrique de Big Brother. Un parfait prototype de petit enculé.

Diffusé en Grande-Bretagne sur la chaîne E4, filiale payante de Channel 4 (qui programme Big Brother, subtile manoeuvre d'autopromo !), Deadset n'échappe bien sûr pas aux figures imposées du genre. Certaines scènes incontournables charrient forcément un petit air de déjà vu ("non, je ne peux pas décapiter ma copine qui s'est faite mordre !"). Si je devais d'ailleurs adresser un petit coup de griffe, il s'agirait juste de déplorer la sempiternelle caméra épileptique sévissant lors des attaques de zombies enragés, procédé trop à la mode depuis 28 jours plus tard de Danny Boyle. Nuages balayés rapidement par l'exceptionnelle tenue, tant formelle que scénaristique, de cet aller direct vers l'enfer, qui heureusement n'oublie pas de distiller un brin d'humour bienvenu dans sa noirceur apocalyptique sans concession.

Deadset est sûrement une production roublarde. Mais de la roublardise aussi géniale qui me fait hurler debout, trépignant devant mon écran à la fin de son dernier acte, j'en reprends quand ils veulent chez Endemol. Ils sont forts, ces enflures.

Le confessionnal : l'ultime refuge avant le grand saut...

Deadset, série en 5 épisodes (un de 52', puis 4x26'), créée par Charlie Brooker

Diffusion sur Ciné Cinéma Frisson à partir du samedi 17 octobre à 20h40.

Site officiel : http://www.e4.com/deadset/


End of transmi...aarrrgh ouille des zombieeaaaaghh couic !...

Moon : sur la Lune, personne ne vous entend craquer



Hola aminchkis, Plissken speaking...

C'était donc hier, à 17h15, dans la somptueuse salle 500 du Forum des images, au Forum des Halles de Paris.

L'Etrange Festival, béni soit-il, offrait à l'assistance massivement présente (y avait même des gens debout) la première projection publique française de Moon, premier film de Duncan Jones, qui n'est autre que fils de David Bowie. Hé oui. On ne manquera d'ailleurs pas de s'amuser du fait que dans sa chanson Space oddity, en 1969, papa Bowie parlait déjà d'un astronaute dépressif...

Projeté dans le cadre du marché du film au dernier festival de Cannes, Moon fait sensation depuis quelques mois dans les festivals qui l'ont accueilli (dont Tribeca) et trimballe sa réputation de petite perle de SF à nanobudget (à peine 5 millions de dollars).


Produit par Trudie Styler (l'épouse de Sting. Si !), Moon m'a d'abord un peu emmerdé. C'est d'ailleurs la première réflexion qui m'est venu à l'esprit au moment du générique de fin, nimbé des hypnotiques et inquiétantes notes au piano de Clint Mansell, le compositeur. "C'était un peu chiant !" Et en effet, mieux vaut aborder Moon en s'armant de patience devant la pesanteur de ce premier film, pourtant court (1h30), mais qui prend le temps de nous immerger dans la solitude de son héros, l'astronaute Sam Bell (Sam Rockwell, épatant). Donc, oui, Moon se meut mollement et aurait peut être gagné à raccourcir, compte tenu d'un argument qui sied peut être mieux à un moyen métrage. Mais une, deux ou trois heures après son générique de fin, Moon continue de vous trotter dans la tête. De susciter mille questions sur sa thématique prenante. De vous faire repenser à ses passages les plus marquants, son atmosphère oppressante, ses plans d'effets spéciaux étonnants et le tragique destin de son personnage principal. Et ce matin au réveil, j'avais encore la musique du film en tête.



Moon se déroule dans un "futur proche" et démarre par un petit vrai-faux film publicitaire. Le consortium Lunar Industries nous explique avoir trouvé la solution miracle pour palier à la raréfaction des ressources terrestres : le minerai "Helium 3", source d'énergie éco-compatible trouvée en abondance sur la Lune et que Lunar exploite en situation de monopole. Fin de la pub. Là haut, un seul humain, Sam Bell, est chargé de veiller au bon fonctionnement de la base de Sarrang et d'envoyer régulièrement vers la Terre les cargaisons d'Helium 3, récoltées par quatre grandes moissonneuses lunaires.

Sam n'est plus qu'à deux semaines de la fin de son contrat de trois ans et il était temps. A cause d'un satellite HS suite à une éruption solaire, les communications en direct avec la Terre sont impossibles. Sam n'a de nouvelles de sa femme Tess et de sa fille Eve que par l'intermédiaire de vidéos enregistrées. Son seul compagnon sur la Lune est le super-ordinateur Gerty (derrière la voix duquel se cache Kevin Spacey), qui l'aide au quotidien dans la maintenance du site. La solitude de Sam semble lui peser au point que sa santé physique et mentale commence à se détériorer lentement... jusqu'à ce qu'à la suite d'un accident, Sam se réveille et découvre un intrus dans la base : lui-même.

Quelle est l'explication de ce mystère ? C'est toute la question posée par Moon (et il y a une réponse, je vous rassure)

Voilà un film qui va certainement plaire aux frères Bazz (voir Scuds 3 ;-)). Avec Moon, Duncan Jones plonge tête la première dans la "Hard Sci-Fi", aux antipodes des space opera somptuaires et flashy de messieurs Lucas ou Abrams.

Et là vous me direz : il reste un cratère (ok, bad private joke copyright Les Nuls)... Je la refais : et là vous me direz : normal le minimalisme, pour un budget aussi rikiki, pas le choix. Certes, mais l'option relève tout autant d'un vrai choix artistique. Les références sont ici on ne peut plus claires : 2001, Silent Running, Outland, Solaris et... Blade Runner. Cinq oeuvres majeures de la SF qui suintent le réalisme et, pour quatre d'entre elles, privilégient l'introspection psychologique, malgré leur beauté formelle, aux effets de manche scénaristiques. Cinq bornes du genre auxquelles Duncan Jones, co-auteur du scénario, emprunte les thèmes et la direction artistique de Moon. Un film qui lui aussi se refuse à verser dans le rollercoaster pour mieux épouser l'ambiance lourde, recluse et mortifère du quotidien de Sam Bell.


De quasiment toutes les scènes, Sam Rockwell, lutin polymorphe vu dans plein de films que je kiffe (Charlie et ses drôles de dames, Galaxy Quest, Matchstick Men, Frost/Nixon... et bientôt Iron Man 2), livre une performance ahurissante et, à mesure que l'histoire progresse, réellement touchante. Impossible de ne pas comparer son personnage à celui qu'incarnait Bruce Dern dans Silent Running, film avec lequel Moon partage la même ambiance dépressive.

Au final, on ressort de Moon avec un sentiment mitigé. Irrigué par une foule d'idées brillantes et une pure ambiance de SF seventies via son superbe scope, le film souffre du syndrome Jarhead : à force de si bien décrire la monotonie d'un quotidien aliénant, Duncan Jones nous fait hélas ressentir les mêmes sensations que son héros. Coincé dans son refus du spectaculaire, son film gâche hélas en partie l'impact de son twist final par un traitement en sourdine, sans réel sentiment de crescendo dramatique. Curieusement, le plaisir vient davantage post-projection, en repensant aux implications de la révélation finale, un peu selon le principe d'un Sixième sens ou de Fight Club (pas de panique, je n'ai RIEN spoilé !).

Sans parler de coup de maître, Moon est certainement une oeuvre attachante et ambitieuse malgré ses défauts. Elle marque, espérons le, les débuts d'un futur grand talent de la science-fiction.

On attend toujours une date de sortie de la part du distributeur français, ce qui ne saurait tarder.

Encore bravo à L'Etrange Festival pour cette projection en avant-première !



End of transmission...

samedi 12 septembre 2009

Moon : projection événement aujourd'hui à L'Etrange Festival


Salut à toi, geekami. Plissken here...

L'Etrange Festival, vous connaissez ? Vous devriez ! Cet excellente et noble manifestation de passionnés bénévoles, qui fête aujourd'hui sa 15e édition, offre pendant dix jours chaque année une brochette de films très spéciaux qu'on est pas prêts de voir en promo chez Drucker (je sais pas pourquoi j'ai sorti ça...).

Cette année, il a lieu du 4 au 13 septembre, au Forum des Images à Paris (Forum des Halles), et pour vous faire une idée du programme et pêcher toutes les infos nécessaires : CLIQUEZ ICI.

Entre autres perles, les organisateurs nous font très très plaisir en ayant obtenu une copie du film MOON, de Duncan Jones, invisible jusqu'ici en France. J'en ai déjà parlé ici dans ce blog, et même sans moi vous avez certainement lu déjà des tombereaux de commentaires enthousiastes sur ce "petit" brûlot de SF britannique (5 millions de dollars de budget, c'est pas Byzance) sur la descente aux enfers de l'unique agent d'entretien d'une base minière implantée sur la Lune. Sam Rockwell, dans le rôle principal, serait parait-il bluffant. Apparemment, l'intrigue navigue entre 2001 et le film d'épouvante et les critiques de Moon déchirent. Sorti déjà en Grande Bretagne et aux USA, l'objet se voit également précédé dans les festivals qui l'ont projeté d'une excellente réputation.

Préférant éviter la (relative) déconvenue District 9, j'essaie de ne pas me dire que je vais voir un chef-d'oeuvre... mais j'espère quand même bien me prendre une bonne claque !

Si ca intéresse les parisiens qui me lisent et n'ont rien de mieux à faire ce samedi, la projection a lieu à 17h15. C'est 8 euros en plein tarif mais cliquez sur le lien plus haut, vous aurez plus d'infos.

Bref : un grand bravo et merci à L'Etrange Festival, dont l'organisation confirme par ailleurs que Moon a enfin un distributeur français et sortira bien en France... un jour.

Allez, la bande annonce pour continuer à se pourlécher les babinovski. J'adore son ambiance très seventies, la direction artistique, la musique, Rockwell, la voix off du computer (Kevin Spacey), l'ambiance oppressante... putain, faites que les promesses d'une baffe soient tenues !




End of transmission...

lundi 7 septembre 2009

Avatar : 25 minutes qui changent tout (ou presque)



Hello, companiérosses geekos
J'arrive un peu après la bataille, mais voici un condensé de mes impressions suite à la projection, organisée par Fox France ce matin à Paris, d'un assemblage de 25 minutes d'Avatar.

Soit sept scènes, les mêmes que celles montrées lors de l'Avatar Day (+ une) mais en plus longues. Entre chaque scène, une explication de texte généreuse du bavard producteur Jon Landau, qui avait fait le déplacement spécialement pour l'occasion.

Hyper rodé dans sa présentation du bébé, Landau nous a par ailleurs rappelé sans le moindre complexe les partenariats commerciaux du film avec Ubisoft et McDonalds. Logique : Avatar a coûté entre 250 et 300 millions de dollars selon les sources, voire peut être plus - impossible de le vérifier rigoureusement pour l'instant. On en parle d'ores et déjà comme du blockbuster le plus cher de l'Histoire du cinéma (ce qui est systématiquement le cas de chaque film de James Cameron depuis Aliens). Le résultat sera peut être de l'art, mais porté par un business plan en titanium renforcé d'adamantium au kevlar. Et assorti d'une obligation de performances astronomiques au box office - et oui, vous avez compris : Avatar sera forcément un spectacle tout public.



Bon, sinon pour les remarques générales :
- Précisions sur l'histoire : la planète Pandora, située à cinq années de voyage dans l'espace depuis la Terre, est convoitée par un consortium minier pour ses ressources naturelles riche en Unobtanium (à vos souhaits - ndJP), un minerai rare et écologique. Problème : sur Pandora grouille une faune et une flore extrêmement dangereuses, sans parler de ces foutus autochtones, les Na'vi, tribu extra-terrestre vivant en osmose avec cette nature létale, géants humanoïdes (trois à quatre mètres facile, les bestiasses), bleus et dotés d'une queue (bleue aussi).
Pour mieux s'infiltrer parmi les Na'vi, le conglomérat a développé le projet Avatar, supervisé par le professeur Grace Augustine (Sigourney Weaver) : combiner l'ADN extra-terrestre avec celui d'humains volontaires pour créer des clones Na'vi. A ce stade je n'ai pas bien compris si l'esprit des humains était transplanté dans un clone créé de toute pièce où si c'est le corps même des volontaires qui est génétiquement modifié en Na'vi.
Bref ! Le soldat Jake Scully (Sam Worthington), paralysé des deux jambes et en manque d'aventures, accepte de prendre la place de son frère décédé qui devait partir en mission sur Pandora avec plein d'autres Marines super virils. Une fois sur place, Jake se réveille dans le corps de son avatar, fin prêt pour explorer la planète avec un petit groupe d'autres clonés. Un monde aussi extraordinaire que sauvage, où bientôt la rencontre avec les Na'vi chamboulera sa vision des choses...

- Sept scènes nous ont été projetées :
1) le briefing des Marines en partance pour Pandora, avec un instructeur baraqué qui donne du courage aux troupes : "ma mission, c'est de vous ramener vivant. Je n'y arriverai pas. Pas avec tout le monde". Aliens-like en diable mais c'est bon !
2) La découverte des Avatars par Jake et un ami avant leur transformation
3) Le réveil de Jake et ses premiers instants dans son nouveau corps (TRES IMPRESSIONNANT). Sans caméra à l'épaule hystérique, Cameron cadre de façon très réaliste dans un même plan l'interaction entre les toubibs humains et les avatars/créatures de synthèse de 3 m de haut, d'une présence et d'une expressivité faciale bluffantes.
4) Les premiers pas sur Pandora de trois personnages/avatars (Jake, son pote et l'avatar de Sigourney Weaver me semble-t-il) après avoir été déposés dans une clairière par un putain de vaisseau-hélico au design qui déchire.
5) La première gaffe d'AvatarJake : après avoir fait mumuse avec de grosses corolles rouges, il réveille un monstre préhistorique indescriptible à tête de requin marteau et terrifiant (et ce n'est que le début !)
6) Le sauvetage d'AvatarJake, encerclé par une meute de loups aliens, par la Na'vi Neytiri (jouée par Zoe "Star TRek" Saldana, canonnissime même en girafe bleue aux dents pointues)
7) AvatarJake, qui a manifestement fraternisé avec les Na'vi, passe l'épreuve de la domestication d'une sorte de ptérodactyle/griffon (la scène la plus époustouflante montrée ce matin)
+ une redif de la bande annonce vue sur le web agrémentée de quelques plans supplémentaires.



- Opinion brute : la découverte sur grand écran en 3D d'Avatar est absolument indispensable : l'expérience change sinon tout du moins une large part de l'impression très mitigée issue du simple visionnage non-3D et pire encore du simple trailer sur Internet. En ce qui me concerne, j'attends Avatar avec désormais beaucoup plus d'excitation. Je n'avais jamais ressenti jusqu'à présent un tel sentiment d'immersion dans l'action et l'univers d'un film, surtout lors des scènes se déroulant sur Pandora. Les Naa'vi et leurs clones humains (les fameux avatars) sont à mon humble avis les créatures digitales à l'expressivité la plus foudroyante depuis le Gollum du Seigneur des zzzzzzanneaux.

- Les paysages de Pandora sont d'une féérie littéralement hypnotisante. On a clairement JAMAIS VU de telles images, formes, couleurs, végétations, êtres vivants, textures au cinéma. Mention spéciale à la scène de visite nocturne de la jungle, baignée d'une lumière bleutée où scintillent mille et une formes et où Jake marche sur un sol luminescent à chaque pas.

- La scène d'apprivoisement du volatile vous scotche à votre fauteuil par son dynamisme : toute l'action se déroule au bord d'un vertigineux précipice et l'on a presque la sensation de tomber avec Jake lorsqu'enfin sa monture plonge dans le vide.


- Avatar sera-t-il pour autant un bon film ? Question stupide, hein ? Mais je la pose quand même parce que le scénario n'a rien de franchement révolutionnaire. D'autres l'ont écrit avant moi : le coup de la rébellion du soldat qui prend fait et cause pour les autochtones, on a vu ça de Pocahontas à Danse avec les loups (tiens j'ai pas déjà écrit ça pour District 9 ???). Cameron nous affirme que les images vues d'Avatar ne sont issues que de la première moitié du film. La suite nous étonnera-t-elle et tiendra-t-elle la distance ? C'est à la limite ce qui m'inquiète davantage, que le fait de savoir si oui ou non Cameron remportera son pari esthético-technologique (au vu des plans de dingues vus ce matin, je suis tenté de répondre que ce défi là sera remporté haut la main). Les réactions à la sortie de la salle étaient en tout cas... mitigées pour certains spectateurs (mon confrère Alain Carazé a par exemple été très peu emballé).


La projection a été suivie par une petite conférence de presse de Jon Landau, que la Scuds team a filmé (gloire à elle, Hosannah ! Alleluiah ! Oeuf en gelée !).
Maître Bouron et votre serviteur
ont par ailleurs enregistré un mini flash Scuds sur le sujet, à découvrir prochainement sur scuds.tv. Et l'ami Bouron, professionnel de l'image s'il en est, ben il est encore plus scotché que moi et il vous dira super bien pourquoi ! Bon allez je me rentre sur Mars moi, c'est que c'est une petite trotte, mine de rien...

End of transmission...

dimanche 6 septembre 2009

Scuds 8 : chargeeeez !!!

Je n'ai qu'un mot à dire : régalez vous (mais si je sais compter !)

Au programme : Les Geeks et leurs livres chouchous ; Le Blu-ray est-il un format d'avenir ou un piège à cons ; Les Scuds Awards 2009 : la cérémonie qui va ringardiser les Emmy Awards aussi vite qu'un pet de Superman. Enjoy !


samedi 5 septembre 2009

District 9 : bon film ? Oui. Révolution ? Non !





Bondia aux aminches !

Ouais, dudes, j'ai mis le temps. Beaucoup de dérangements dans la vie sur Terre tout ce mois d'août qui ont perturbé le bon fonctionnement de ce blog. Je croise les ventouses pour que septembre soit plus propice à la régularité.

Mais foin de digressions oiseuses. Voici humblement livrée ici ma pensée sur District 9, l'étrange fable de SF horrifique signée Neill Blomkamp et produite par Peter Jackson, dont la sortie se voit précédée d'un buzz dythirambique. Un petit rappel de l'objet avec le tout premier trailer :




Der Pitchosfski :
Au début des années 80, un vaisseau extra-terrestre en perdition s'immobilise dans le ciel terrestre juste au dessus de Johannesburg, Afrique du Sud. Ses occupants (un bon million), dans un état de détresse manifeste, sont rapatriés au sol et parqués dans un immense bidonville, bientôt baptisé le "District 9". Ne sachant pas quoi faire des freaks from outer space, les Nations Unies confient à la société privée MNU (Multi-National United) la gestion de leur sort. Un consortium dont le véritable objectif est de percer à jour la technologie des visiteurs - sans succès.
Vingt huit ans plus tard, alors que les tensions s'enveniment sur le terrain entre humains et aliens, MNU décide de relocaliser ces derniers dans une zone plus éloignée du centre-ville. Mais en plein transfert des créatures, le responsable des opérations, Wikus van der Merwe (à vos souhaits - ndJP), agent de la MNU, ingère accidentellement une substance noirâtre qui va chambouler son ADN. Et peu à peu le transformer en hybride mi-homme mi-visiteur... capable de faire fonctionner les armes surpuissantes des aliens. Pourchassé par MNU, devenu un véritable paria, Wikus n'a plus qu'une seule solution : se réfugier dans le District 9.




Die Kritikskaïa


La première idée qui me saute au cervelet relève d'une lapalissade vieille comme Catherine Laborde : ne jamais trop attendre d'un film. Et sur District 9, par Odin que l'attente fut grande ! Depuis ce premier teaser fulgurant, alignant des plans furtifs mais bluffant de réalisme d'aliens parqués dans un immense bidonville d'Afrique du Sud, la curiosité n'avait cessé d'enfler pour muer en excitation monomaniaque (District 9 ! District 9 ! ad lib...) à la lecture des premières critiques.

Nous étions fin juillet, à l'issue du Comic Con de San Diego, où fut projeté le film en avant première. Harry Knowles et ses sbires du site de référence AICN hurlaient au chef-d'oeuvre. D9 se voyait taxé de tournant capital pour la SF et le cinéma de genre, comme le furent en leur temps Blade Runner, The Thing ou Les Fils de l'homme. Et Plissken de se remémorer ses émotions à la vision des diamants sus-cités et d'aboyer avec la meute : "Moi vouloir voir District 9 coûte que coûte, arf, arf ! (immitation de Setter irlandais mâle) "

Et puis... le jour même de la projection, tout de même, une appréhension. La dernière bande annonce visionnée, pour autant impressionnante, avait provoqué l'allumage de quelques voyants d'alerte - "tiens, le mec se prend un vilain gaz noir dans la tronche... il va muter... et prendre fait et cause pour les aliens ?... j'ai pas déjà vu ça quelque part ?". Maiiiis non, allez, dégage vilaine pensée Cassandresque, le rideau de l'écran s'écarte, la pénombre envahit la salle, District 9 commence....



A mi-parcours de la projection, la qualité est incontestablement là. Oui mais... pas l'ombre d'une émotion ou d'une surexcitation comparables à celles que l'on éprouve au visionnage d'une gifle filmique, de celles qui marquent durablement votre joue de cinéphage enragé. Et au générique de fin, une certitude : en ce qui me concerne, District 9 n'est pas le séisme attendu. Rââh-gna-gna.

Rien à dire sur l'interprétation : dans le rôle de Wikus van der Merwe (à vos souhaits...), le sud-africain Sharlto Copley en impose d'autant plus qu'il s'agit là de son premier rôle à l'écran (exceptée une brève apparition dans Alive in Joberg, le court métrage qui donna lieu à D9). Ami de bahut du réal', Copley est dans la vraie vie producteur télé et fait plutôt beau gosse alors que dans D9, son personnage ressemble à une serpillère de bureaucrate plus-Cogip-tu proutes.

A vrai dire, dans tout le film, Wikus est bien le seul protagoniste humain vaguement sympathique. Sa candeur mièvre, sa bonhommie de boyscout en bras de chemise suscitent un attachement condescendant évoluant vers une pitié teintée d'horreur devant le sort tragique que lui réserve le scénario. Bravo à Copley de savoir, malgré son inexpérience, passer si naturellement d'une caricature de rond de cuir demeuré à un super-mutant paniqué pourchassé par les siens. Et bientôt rongé par la colère.

Hormis Wikus, tous les autres terriens (sa femme, ses collègues beaufs, ses crevures d'employeurs, les militaires hystériques, les chefs de gangs sanguinaires du township, les Nations Unies lâches...) reflètent la misanthropie ambiante d'un film dans lequel la race humaine équivaut à une belle bande de détestables fumiers. Je ne suis pas fan du parti pris.

Comme le capitaine Smith avec Pocahontas ou encore le lieutenant Dunbar avec les Sioux de Danse avec les loups, Wikus incarne la figure de l'homme blanc (on est en Afrique du Sud de surcroît, lourd symbole) révolté par l'inhumanité avec laquelle ses congénèrent traitent l'autre. Wikus mue en rebelle dont l'empathie pour les victimes de la saloperie de ses pairs ira jusqu'à faire cause commune avec les persécutés. Dans le cas de Wikus, pas vraiment le choix : sa dégoûtante mutation (je vous préviens : c'est assez gerbant) et ses conséquences (son organisme peut faire fonctionner les superflingues des aliens étudiés depuis des années par MNU) le contraignent à se planquer dans le District 9 pour s'allier à ses nouveaux frères d'ADN.


Et c'est bien le problème. Tout au long de D9, une impression désagréable de déjà vu, malgré l'apparent chrome novateur du film, ne vous quitte jamais. J'ai évoqué plus haut le récit de Pocahontas et Danse avec les loups. Mais la métamorphose progressive d'un homme en monstruosité, détaillée cliniquement avec les petits riens bien atroces (les dents qui tombent, la peau qui s'écaille, les ongles qui s'font la malle...), ça ne vous rappelle rien ? (un indice : bzzzz bzzzz...). Même la vision, superbe il faut le reconnaître, de l'immense vaisseau E.T stationné au-dessus de la ville en appelle d'autres familières - V, Alien Nation, ID4... Ok, pas le haut du panier mais bon... Je n'irai pas plus loin pour ne pas spoiler, mais le final recèle également de plusieurs idées très familières des fans de cinéma de genre. Je vous laisse les découvrir en allant voir le film.

Même la mise en forme soit-disant inédite du récit m'a plutôt laissé sur ma faim. Blomkamp a recours à une narration mixant le vrai-faux documentaire et la fiction. Les scènes purement dramatiques (filmées en vidéo caméra à l'épaule) alternent avec de réelles images d'archives de townships piquées à des agences de news type Reuters, ainsi qu'à d'autres plans simulant un documentaire tourné par la télé sud-africaine sur le District 9. En quoi ce procédé, est-il si révolutionnaire après des films comme Le Projet Blairwitch, Cloverfield, Rec ou tant d'autres qui m'échappent (il est 1h17 du mat' au moment où je tape ces lignes, les aminches) ?

Le résultat est certes original et n'appartient qu'à District 9. La métaphore sur le sort des townships en Afrique du Sud ou sur la situation planétaire Nord/Sud contribue par ailleurs à l'ampleur et l'atypisme du projet (bien que le réalisateur se défende d'un propos politique). Mais l'intention de nous faire croire à la réalité d'une fiction, via le coup du vrai/faux reportage, relève quant à elle d'un procédé bel et bien vu et revu à maintes reprises depuis un pacson d'années au cinéma. Et encore je ne compte même pas dans la liste Little big man et Zelig !

Autre détail enquiquinant : les aliens. Je n'y ai pas cru. Blomkamp a beau leur coller une langue imbitable, un faciès de fruit de mer (on les surnomme "crevettes" dans le film) et une motricité improbable... rien à faire, je les trouve trop humanoïdes : ils ont deux bras, deux jambes, une tête et communiquent avec les humains exactement comme Chewbaccah avec Han Solo. Ils parlent leur langue, on leur répond dans la nôtre et miraculeusement tout le monde se comprend. Ils habitent des baraquements pourris, raffolent du caoutchouc (Alf c'était les chats, chacun son truc), foutent le dawa partout où ils passent...Mouais... en fait je me répète mais je n'y ai pas cru. Ils font trop humains. D'accord me rétorque-t-on, c'est plus efficace pour la métaphore. Mais n'empêche...

Par ailleurs, le film rencontre
ici et là quelques baisses de rythme un peu fâcheuses, malgré une poignée de scènes d'action franchement violentes et scotchantes, surtout eut égard au budget relativement modeste de l'entreprise (30 millions de dollars). Enfin, le final en forme de cliffhanger appelant une suite (non je ne dirai rien !) conclue sur une impression plutôt positive ce qui reste un excellent thriller de SF atypique, radical et exotique, certes, mais sûrement pas révolutionnaire.

J'ai sans doute trop attendu de District 9. Une seconde vision sera probablement nécessaire pour me faire une opinion plus sereine mais en attendant, je ne hurle pas au chef-d'oeuvre.

Peut-être qu'une fois refroidis par ma critique, vous nivellerez un brin vos attentes et du coup serez agréablement surpris. Sifu Plissken prône l'optimisme même dans le désarroi. Quel martien, respect quoi merde...

Bon... Avatar next ?


End of transmission...



District 9, de Neill Blomkamp. Sortie nationale le 16 septembre.