dimanche 12 avril 2009

Et Abrams ressuscita Star Trek (attention : spoilers MINEURS)




Joyeuses Pâques, bande de dégénérés, Plissken from Mars speaking...

Bon, donc, comme environ 300 autres pékins gentiment conviés à la projection de presse de Star Trek, vendredi 10 avril au Gaumont Opéra Capucines à 9h30, j'ai vu le film. Et il correspond exactement, en un peu mieux même, à ce que j'en attendais : un vrai pur space opera généreux et réjouissant.

Après Mission Impossible 3 (et plutôt ratée) avec Tom Cruise, c'est donc Mission réussie sur presque toute la ligne avec Kirk et sa clique pour JJ Abrams, le Robert Zemeckis du 21e siècle.

Je vais tâcher de développer présentement cette subtile pensée, sans trop spoiler ni faire trop long.

NB : un débat certainement vif et captivant (comme d'hab' quoi...) aura lieu au sujet du film dans Scuds 6, en ligne sur www.scuds.tv vers fin mai.


BON LA CRITIQUE, DONC !

JJ Abrams l'a seriné lui même
à longueur de tournées promo : il n'est pas un fétichiste de Star Trek, même si la première série l'a marqué dans son enfance et qu'il gardait une sympathie plutôt bienveillante à l'égard de cet univers. Les scénaristes du film en revanche, en particulier Roberto Orci (co-auteur de Fringe et, ouille, de Transformers), sont des "die hard fans". D'où la schizophrénie du résultat final, entre fidélité et trahison totale de la franchise.



L'idée de base de ce Star Trek est bête comme klingon (j'analogise, cherchez pas) mais, comme le sait pertinemment Abrams en expert qu'il est du cortex geekien, elle exploite le filon le plus adulé des fanboys que nous sommes tous : une "origin story". Bien vu : Hollywood nage justement en pleine fibre mélancolique revival (remakes et reboots s'amoncellent en télé comme au ciné...) ET le public geek ne vibre jamais autant que devant le récit de la naissance de ses mythes préférés. En choisissant, plutôt que de se risquer à créer de nouveaux personnages inconnus au bataillon, de rajeunir les figures familières de Kirk, Spock et consorts, Abrams et ses deux scénaristes (Orci et Alex Kurtzman) font mouche là où Lucas s'est dramatiquement planté avec ses prequels de Star Wars en bois (de synthèse).

La scène d'ouverture en impose méchamment. L'espace, une entrée de champ majestueuse d'un vaisseau spatial (l'USS Kelvin) accompagnée en bruit de fond d'un écho radar kitschounet rappelant, si je ne m'abuse, celui de la série des sixties. Puis l'attaque du navire par une forme effrayante surgie de nulle part, bouche monstrueuse hérissée de saillies métalliques colossales face auxquelles le Kelvin brille par son insignifiance. L'agresseur est un vaisseau Romulien venu du futur... et son raid ne fera pas de quartier. Dés ces premières secondes, nous y sommes. JJ Abrams maîtrise parfaitement la grammaire visuelle de Star Trek en y ajoutant ce qui a toujours manqué aux films précédents : du punch !

Un seul plan de cette scène choc m'a procuré plus de sensations que les dix Star Trek précédents réunis : alors que le Kelvin est progressivement mise en pièces par les tirs romuliens, la caméra frénétique suit une membre d'équipage paniquée, courant se mettre à l'abri, jusqu'à ce qu'une nouvelle déflagration déchire la coque du vaisseau et propulse la malheureuse dans le silence sidéral. Effrayant et impliquant : on a vraiment l'impressoin d'y être. Le capitaine du Kelvin n'est autre que le père de James T. Kirk. Il périra dans l'attaque, non sans s'être sacrifié pour permettre à ses hommes et son épouse enceinte de fuir.

Depuis son module de sauvetage, elle verra son mari mourir sous ses yeux quelques secondes après avoir donné naissance à un petit James Tiberius Kirk, dans les larmes et le désespoir. Typique de ce schizo de JJ Abrams : mêler une certaine cruauté avec du mélo plus ou moins mielleux. Lost est truffé de ce procédé.

Tout le reste du film montre comment et pourquoi cet assaut meurtrier va déterminer l'avenir de Kirk... et au passage bouleverser la franchise Star Trek via un bon vieux paradoxe temporel (je ne puis en dire plus sous peine de spoiler comme un goret). Astucieuse idée pour justifier certaines retouches de taille concernant les héros, qui font déjà hurler moult fans (oui, Sulu a un sabre magique, Kirk malmène la "prime directive" et Uhura roule des pelles à...oups.. j'ai failli gaffer !)


Mais il faudrait vraiment être peine à jouir (non je ne vise personne !) pour bouder son plaisir devant ces 120 minutes de fun magistral et presque sans temps mort. Comme Joss Whedon, JJ Abrams a un sens inné de l'icônisation et multiplie les "money shots" pour les fans, comme pour les non-trekkies vaguement familiers de cet univers (un peu mon cas). Qu'il s'agisse de l'Enterprise en construction, des "live long and prosper", des vues de l'équipage de l'Enterprise au complet en combi moutarde ou bleu marin ou encore des panomariques spatiaux de toute beauté : on en a pour son argent et le frisson mélancolique nous étreint. A ce sujet, les effets visuels d'ILM sont extraordinaires et les 150 millions de dollars de budget semblent bel et bien à l'écran (l'avantage d'éviter l'embauche de stars au générique, ma bonne dame...).

Si je ne m'abuse, c'est d'ailleurs la première fois, depuis le tout premier Star Trek de Robert Wise en 1979, qu'un film de la franchise est nanti d'un vrai budget de blockbuster de première classe. Une enveloppe qui a permis à JJ Abrams de montrer autre chose qu'une bande de glands en collants accrochés à leurs tableaux de bord mais là réside aussi l'un des défauts du film.

Certes, comme il nous l'annonçait, JJ a bel et bien montré un 23e siècle "incarné" , via de superbes plans d'immenses gratte ciels de San Francisco et quelques scènes se déroulant dans des lieux de vie sur Terre (bar, chantier, appartement...). Mais ces efforts ressemblent davantage à un alibi, un décor en trompe l'oeil, faute d'être réellement intégrés à la narration. Rien ne se passe ni n'est montré en dehors des murs de la Starfleet academy et lorsque les Romuliens s'attaquent à la Terre, la caméra ne quitte jamais l'enceinte du bâtiment et se contente de montrer, de loin, un immense rayon d'énergie frapper tout près du Golden Gate bridge. Frustrant...


Tout en cédant à la mode agaçante du "cadrage à l'épaule pour faire actuel", le film reste lisible et offre une bonne demi douzaine de morceaux de bravoure visuels vraiment excitants, dont cette fameuse scène de space jump sur Vulcain à vous décrocher la mâchoire. Et je pose la question : s'est-on déjà décroché la mâchoire en voyant un Star Trek au cinéma ? J'en doute. J'ai aussi une petite préférence pour la séquence de course poursuite, au début du film, entre Kirk gamin, au volant d'une vieille guimbarde, et un trooper en plein Kansas sur fond de Sabotage des Beastie boys. Jouissif et totalement décalé !

Les acteurs ? Rien à redire : c'est un sans faute, avec une mention perso à Zoë Saldana (Uhura) et l'hilarant Anton Yelchin (Chekov). Sans être renversants, Chris Pine (Kirk) et Zach "Sylar "Quinto (Spock) sont aussi dans la note, tandis que le chouchou de ces geeks Simon Pegg remplit son contrat rire en Scotty. Surtout, l'introduction de chacun des protagonistes est l'objet de scènes toujours savoureuses. Aucun d'entre eux ne rate son entrée et dans le genre, celle du docteur McCoy (Karl Urban !), verbe haut et sale carafon de rigueur, est un petit chef d'oeuvre.

Enfin, JJ Abrams a très judicieusement réussi la soudure entre le public traditionnel de Star Trek et les nouvelles cibles via le retour de Leonard Nimoy en Spock venu du futur. C'est par lui, vitrine la plus familière de la saga, et le discours qu'il lui prête que le réalisateur symbolise l'ambition nouvelle de Star Trek : ne jamais oublier totalement la tradition tout en poussant ses héros vers une voie nouvelle.

Alors, Star Trek, un chef d'oeuvre ? Sûrement pas mais ce n'est pas ce qu'on lui demande. Pop corn movie assumé mais jamais crétin, spectacle somptueux, roller coaster généreux et maligne refonte du mythe : la fiesta spatiale de JJ Abrams remplit impeccablement son contrat et propulse enfin la franchise vers une réelle envergure cinématographique. Certes, on imagine bien la cascade de calculs marketing qui a dû présider à cette colossale entreprise (attention, calembour masqué) destinée à réanimer une juteuse franchise. Et alors ? Au final, le plaisir est là et pour la première fois, je peux dire d'un Star Trek que je foncerai en salles pour voir la suite.

Longue vie et prospérité à JJ Abrams !

Star Trek, de JJ Abrams : sortie nationale France le 4 mai 2009.

End of transmission...















vendredi 10 avril 2009

Star Trek.... and the verdict is...

Hey Rasczak's rednecks...

Projection de presse française de Star Trek ce matin, 9h30, au Gaumont Opera capucine (ex Paramount Opera) à Paris - stop.

Présents dans la salle bondée : journalistes, trekkies et la Scuds team au grand complet - stop.

Verdict de votre ami martien : excellent reboot autrement plus vivant que les hospices croupissants qu'étaient devenus les derniers films de la franchise - stop.

Quelques défauts de cuirasse mineurs mais globalement belle et généreuse carosserie, qui en a gros sous le capot. Critique plus détaillée en ligne ce week end - stop

Je dois aller faire mes courses au Champion - stop.

End of transmission...

mardi 7 avril 2009

JJ Abram's Star Trek : J - 3 (pour la projection de presse) !




Je suis en train de regarder House sur TF1. La saison 4 touche à sa fin, les deux derniers épisodes seront diffusés la semaine prochaine. Je ne pense pas que je glisserais la série dans mon Top 10 all time, mais c'est quand même une excellente, voire à l'occasion une grande série.

Les passages les plus réussis et intéressants sont définitivement ceux qui nous montrent le House côté jardin (secret) et explorent plus avant sa psychologie de grand malade mental. Ha merde, c'est la pub ! Bon je zappe sur M6 et La Nouvelle Star car....urrrk... hé non, je peux pas en fait... (bruits de complications gastriques)... au bout d'à peine 115 secondes j'ai déja envie de balancer ma table basse sur mon écran Panasonic 115 cm qui m'a coûté un bras... MAIS FOIN de digressions oiseuses, le thème de ce petit post tout rikiki est juste le nouveau Star Trek.

Je suis de plus en plus excité (intellectuellement, on se calme, tout doux hoooo) par la perspective de voir le reboot de la franchise en projo de presse vendredi prochain.

Et d'autant plus excité que nos camarades du site AICN ont posté les premières critiques de Star Trek et qu'elles sont fucking dithyrambiques !!! Apparemment le film déchire et au mieux, il frôle le chef d'oeuvre, au pire il s'affirme en méga divertissement surgonflé au fun. Et ça me va aussi !

(ha ça y est, House reprend...) Je n'ai jamais vraiment été un Trekker ni un Trekkie, bien plus un Star Wars fanboy, mais je dois reconnaître que cette fripouille de JJ Abrams n'a pas son pareil pour faire monter le surexcitomètre de son public.... et j'attends ce Star Trek comme jamais je n'ai attendu un Star Trek au cinoche jusqu'ici. Croisons les doigts...

Verdict ce week end...

End of transmission, computer !...

dimanche 5 avril 2009

Jackie Earle Haley = Freddie Krueger ? Ha ben ouais !




Ho, les avertis !

C'est encore moi... et avant de me refaire les trois derniers épisodes de la saison 6 de The Shield (je m'injecte à doses massives l'intégrale de la série depuis un mois), voici un ultime post au sujet de cette news que je viens juste de parcourir sur le site de Variety.

Jackie Earle Haley, impressionnant Rorschach dans Watchmen, vient d'être l'heureux élu pour enfiler les griffes de Fred Krueger dans le relaunch de la franchise en gestation chez New Line.

Bon choix, dois je dire, vu le talent du mec à incarner les psychopathes. En revanche, Haley a-t-il vraiment à gagner, sur un strict plan artistique, à se commettre dans un remake qui, à mon avis, ne fera qu'un piètre film ? Non mais franchement, autant j'adore Les griffes de la nuit, mais je suis pas sûr de hurler à la pleine lune en attendant le retour de Freddy, icône si typiquement eighties... Qui a vu le remake de Vendredi 13 au fait ? Anyone ?... Anyone ?

Pour les nostalgeos du griffu d'Elm Street (j'étais en 3e quand le premier film est sorti en France et vous ?), une petite madeleine et hop !...




Merde, j'ai les jetons maintenant, c'est malin...

End of transmission...

samedi 4 avril 2009

Watchmen a-t-il flingué les geeks ?


Hi, kids, Plissken here. Vous connaissez The Totally Rad Show ? Nan ? Bon, point grave cela n'est. Je vais t'expliquer, jeune Jedi.

Dans ce beau webcast culte de la web TV américaine Revision 3, l'excellent co-animateur Jeff Cannata commentait récemment en ces termes le film de Zack Snyder, qu'il adore : "We won". "On a gagné" (hé oui, les subtilités de la langue de William n'ont plus de secret pour John Plissken).

Le "on", c'était évidemment, vous, moi, nous, les geeks. Et nous avions gagné parce qu'en effet, Watchmen symbolisait la prise de pouvoir à Hollywood des fanboys. Zack Snyder en est un. Pur produit de la génération Star Wars perfusé à la comic book culture, il s'était battu bec et ongles pour imposer sa vision de ce que DEVAIT être une adaptation de Watchmen au cinéma

Grâce au succès de son précédent film, 300, les costards cavate de la Warner lui avaient laissé le champ pratiquement libre sur Watchmen, blockbuster à 150 millions de dollars dans lequel le sang gicle à gros bouillons, où les super héros sont soit fous à lier soit alcoolos en dépression et où l'un d'entre eux se ballade le zguègue à l'air un plan sur deux.

Le jackpot du sombre et réflexif Dark Knight avait certainement par ailleurs rassuré les executives de chez Warner sur la viabilité commerciale d'un film de super héros pour adultes. Et encore, Dark Knight était sorti aux USA sous le visa "PG 13" (int. aux moins de 13 ans non accompagnés d'un adulte). Watchmen, classé "R" (int. aux moins de 17 ans), allait encore plus loin dans l'absence de compromis et s'avérait totalement (trop ?) fidèle à l'oeuvre de Moore et Gibbons.

Voilà, on avait gagné, quoi. Qu'on aime ou pas Watchmen, il s'agissait en tout cas d'un film "de super héros" fait par un geek pour les geeks, pas pour les kids, et son succès attendu ouvrirait une nouvelle ère à Hollywood. Celle d'une liberté maximale pour les auteurs désireux de faire du cinéma de divertissement pour adultes, pas de sombres merdes tout public et sans cervelles type Daredevil, X Men 3, Spider Man 3, Ghostrider et une tripotée d'autres purges.

Le réveil est brutal.

Un mois pile poil après sa sortie américaine, Watchmen a péniblement franchi la barre des 100 M$ de recettes en salles aux Etats-Unis. The Dark Knight, en un seul week end, en avait rassemblé... 158 millions ! Bon ok, le film de Nolan était sorti dans 4300 salles sur le sol américain, contre 3600 pour Watchmen. Mais le compte, malgré tout, n'est pas bon. Not-one-bit...

Et en un mois, le "we won" se serait-il transformé en "we losed" ? Je m'interroge à juste titre because suite à la déception Watchmen au box office, les pontes de Warner tiendraient le discours suivant : les blockbusters classés R, basta ! Je n'aime pas Allo ciné, ces gros paresseux qui ne sont bons qu'à repomper de la news sur le web, mais bon comme ils le font bien, je vous renvoie à cet article revenant sur le bannissement du R chez Warner.




Désormais, même le raisonnement qui posait The Dark Knight comme une étape cruciale vers un cinéma de super héros adulte s'écroule à son tour : la débacle Watchmen amène les cadres de Warner à rétrospectivement considérer le dernier Batman comme la preuve qu'un film de super héros peut être à la fois sombre, exigeant... et classé PG 13.

Bref, terrible conclusion : chacun à leur façon, Christopher Nolan et Zack Snyder n'auraient-ils pas finalement hypotéqué involontairement l'essor de films de super héros, et plus largement de blockbusters, radicaux et classés R ? Va-t-on désormais devoir se fader des gros machins tout public, sans une goutte de sang ni un bout de nipple sous prétexte de la "plantade" (tout est relatif) Watchmen ?

Il y a fort à parier que Terminator Renaissance, distribué par Warner, sera ainsi hélas raboté en salle de montage pour obtenir la classification PG13 (hérésie ! Les Terminator movies ont toujours été classés R). Raaaah j'enrage !!!

Et d'une façon générale, même ailleurs, le climat semble être plutôt à mettre la pédale douce sur le Zola : Robert Downey Jr affirme lui même que le prochain Iron Man n'abordera finalement pas, comme il en était question, le thème de l'alcoolisme de Tony Stark (développé dans la BD en 1979 au cours du célébrissime arc narratif "Demon in a bottle", que les vieux lecteurs de Strange connaissent bien). Au fait, le tournage de Iron Man 2 commence ce lundi !


Alors ? Watchmen, malgré tout le respect que je dois à son intégrité artistique, ne nous aurait-il pas savonné la planche vers un cycle pénible d'édulcoration tous azimuts à Hollywood ? Un peu comme, toute proportion gardée bien sûr, l'effroyable gouffre financier de La Porte du paradis de Michael Cimino avait précipité, en 1980, la fin du Hollywood des cinéastes auteurs au profit d'un cinéma visant exclusivement le grand public et les teenagers gavés de Sprite ?

J'ai envie de dire : voilà un débat populaire et de qualité !

PS : à l'attention des fans de Scuds, on gamberge grave autour de Scuds et d'autres choses autour de Scuds pour mieux développer Scuds et un truc autour de Scuds.... et c'est super excitant ! (question : combien de fois le mot "scuds" a-t-il été prononcé au cours de ce PS ? Merci de poster vos réponses ici. Les trois premiers recevront un super cadeau à déterminer avec maître Moriçart, huissier. Attention y a un piège)

End of transmission...