mercredi 26 mai 2010

Comédies US, nouvelles du front, ep.I : Community


Les aminches, bien le bonjour. Est ce l'effet de la crise boursière, de mon déménagement imminent ou des miches mollissantes de ma boulangère, mais j'ai envie de parler de séries qui font rire. Foin de blabla, en voiture Simone !



Community : We are family.

Date de lancement : Le 17 septembre 2009 sur NBC. Série créée par Dan Harmon. Diffusion chaque jeudi à 20h. Statut actuel : les 25 épisodes de la saison 1 ont été diffusés, la chaîne a commandé une seconde saison.

Pitch : Radié du barreau pour avoir triché à son concours d'entrée, le cynique Jeff Winger se voit contraint de s'inscrire dans une fac publique minable, l'université de Greendale (Colorado), pour repasser son diplôme. Sur le campus, Jeff intègre un groupe d'études en espagnol uniquement pour draguer la jolie blonde Britta mais la fréquentation de ses nouveaux camarades va peu à peu grignoter sa nature égocentrique et manipulatrice.


Avis :
A l'automne dernier, c'est sur les bons conseils du Vieux Cubain que j'ai jeté un oeil distrait à Community, nouvelle série programmée chaque jeudi par NBC dans le cadre de sa soirée "comédies" (Community/Parks and recreation/The Office/30 Rock). Le titre Community désigne autant le "community college" (facs publiques de standing médiocre aux Etats-Unis), que la bande avec laquelle Jeff Winger va, à son corps défendant, finir par fraterniser. A l'issue du 25e et ultime épisode de cette première saison, un sentiment contrasté : en raison d'un coup d'un coup de mou frustrant à mi-saison, on est passé à côté d'un sans faute mais Community reste tout de même une série de très haute volée. Ses détracteurs la trouvent bavarde, étrangement assez froide et au final plutôt rasoir.

De fait, l'écriture de Community déploie une certaine sophistication "à la Aaron Sorkin", un refus de la grosse ficelle (dans le pathos comme dans le rire gras) et une minutie référentielle dans les dialogues qui ne seront pas du goût de tous. Et pourtant l'émotion et l'humanisme sont bien là, comme on le verra plus loin. Les joutes verbales virtuoses et gags inspirés pleuvent tels des grêlons, charriant quintaux de clins d'oeils jubilatoires à la pop culture des eighties. Le franc délire pointe parfois même le bout son nez, à l'instar des épisodes 1.07 (Introduction to statistics), 1.21 (Contemporary American Poultry) et 1.23 (le déjà classique Modern Warfare et sa partie de paintball façon blockbuster US). Mais penchons nous d'un peu plus près sur cette fac de bras cassés.



Dissection du pilote (beurk)

Les premières secondes de Community plantent le décor, dans tous les sens du terme. L'épisode pilote démarre par un discours de rentrée tenu sur le campus par le doyen de la fac (équivalent US de nos directeurs d'UFR), devant un maigre parterre d'étudiants vaguement attentifs. La mise en scène, comme le ton, nous indiquent clairement qu'on n'est pas ici dans la bouffonnerie de The Big Bang Theory (j'y reviendrai plus loin avec le personnage sidérant d'Abed), mais plutôt dans une gamme de rire plus subtil, où la forme est au service du sens. Tandis que Jim Rash (interprète du doyen, il est aussi l'acteur le plus drôle de la série avec Danny "Abed" Pudy) déclame sur sa sono pourrave, un contre-champ hilarant au timing bien ajusté révèle un auditoire clairsemé, consterné ou baillant aux corneilles.

Petites fiches à la main, Pelton (c'est le doyen) jure alors que "Non, Greendale n'est pas une fac de seconde zone pour ados à problèmes, vingtenaires marginaux, femmes mûres divorcées ou personnes âgées qui veulent stimuler leur esprit en attendant la mort"... Et le montage d'enquiller en parallèle des zooms sur les quatre cas sociaux évoqués par le doyen, qui se trouvent être justement étudiants à Greendale et se figent sur le campus, visiblement choqués par les propos de Pelton. C'est idiot mais ce simple petit effet de mise en scène, relativement pointu dans le cadre d'une sitcom américaine, imprime un feeling très "cinéma indépendant" à Community.

Une impression confirmée par les scènes suivantes, reposant avant tout sur un humour verbal plus que burlesque, déclenchant plus souvent le franc sourire que le rire à gorge déployée. On est ici davantage dans un univers proche des films de Wes Anderson et de feu John Hughes, réalisateur adulé par les auteurs puisque l'épisode pilote lui est dédié tandis que toute la trame, jusqu'au générique final reprenant le "Don't you forget about me" des Simple Minds, rend un vibrant hommage à Breakfast club. J'adore.

Ce segment inaugural de Community met donc en place toutes les pièces du puzzle : juste après le discours hilarant du doyen, la séquence suivante introduit Abed, l'étudiant américano-palestinien atteint du syndrome d'Asperger, une forme relativement bénigne d'autisme. Selon le site Asperger Aide, "les personnes qui en sont atteintes ont souvent un comportement répétitif, des intérêts et des activités spécifiques" (intérêt obsessionnel compulsif, dans le cas d'Abed, pour le cinéma et les séries télé). Abed, à lui seul, est un chef-d'oeuvre. Un zébulon instantanément culte dés sa première apparition, avec son faciès d'alien aux yeux ronds, sa diction épileptique, son humour involontaire à froid et ses incessantes références à la culture geek, bien plus finement écrites que celles de cette quiche hautaine de Sheldon dans TBBT.

Au côté de Jeff : Abed, l'étudian palestino-américain obsédé par les films et les séries.
Le plus beau spécimen de geek du moment à la télé.


Au côté d'Abed, Community flanque d'autres étudiants moins bien brossés mais attachants dans leur... communauté d'ADN dysfonctionnel : Shirley (la fameuse "femme mûre divorcée"), Troy (l'"ado à problème", ex-quaterbackau lycée), le "vieux" Pierce (joué par Chevy Chase, figure de la comédie des eighties, une décennie qui ne cesse de hanter Community), Britta (la "marginale vingtenaire" féministe) et enfin Annie, la femme-enfant brimée. Cette petite bande de bras cassés, version plus âgée de celle de Breakfast Club, se retrouve chaque semaine pour potasser le cour d'espagnol. Le tout sous la houlette du cool et roué Jeff Winger, dont l'univers se résume à deux obsessions : redevenir avocat et se taper la belle Britta.

L'égocentrisme cynique guidant chaque action de Jeff est le point central de la trame ironique de ce pilote en quatre actes.

Acte n°1 : c'est d'abord pour se retrouver seul avec Britta que Jeff a inventé l'existence d'un groupe d'études en espagnol. Britta, bombasse psychorigide à qui on ne la fait pas, piège Jeff en invitant Abed à se joindre à eux. Abed va co-opter à son tour Troy, Annie, Pierce et Shirley. Winger se retrouve avec un vrai groupe d'études sur les bras. Pour la drague, c'est râpé mais il n'a pas dit son dernier mot.

Acte n°2 : Jeff extorque au professeur de psychologie Ian Duncan (un ex-client à lui), les réponses à tous les examens de fin d'année de son cursus. Et contre la promesse d'un dîner avec Britta, il s'ingénie à semer la zizanie au sein du groupe d'espagnol pour prouver à Britta qu'Abed et les autres sont des cas sociaux ingérables.

Acte n°3 : Britta ordonne finalement à Jeff, toujours contre la promesse d'un dîner avec elle, de réparer le tort qu'il a causé dans le groupe. Orateur de talent, Jeff sait alors trouver les mots (réellement touchants) pour souder entre eux ces six losers pour le reste de la saison. Il vient de commettre sa première bonne action de la série, mais toujours dans son propre intérêt.

Acte 4 : nouveau retournement : Britta piège Jeff une fois de plus en lui avouant que sa promesse de dîner était bidon. Jeff explose, brise en quinze chaque membre du groupe et sort de la salle d'étude. Dehors, il découvre que Duncan l'a lui aussi escroqué : les antisèches qu'il lui a remise sous enveloppe kraft ne sont en fait que des feuilles vierges. Arroseur arrosé, dépité, Jeff se montre vulnérable et à cours d'options pour la première fois. Il finit par être réconforté par le groupe, qui l'accepte pour le meilleur et pour le pire. Une famille vient de se créer sous nos yeux.

Pourquoi me suis je crevé la couenne à décomposer l'intrigue du pilote de Community ?
Parce qu'elle résume ce qui fait, à mon humble avis, tout le prix de la série : une ligne humoristique très subtile entrelaçant ironie, cynisme et émotion, cette dernière affleurant généralement en fin d'épisodes selon un schéma assez classique de la comédie télé US. Certes, l'écriture de Community est moins immédiatement accrocheuse que celle de The Big Bang Theory ou, sur un mode plus brillant, Modern Family. La multitude de références très américaines débitées façon Kalach' par les personnages, comme chez Sorkin (je pense à Sports Night et Studio 60), bloqueront sans doute à jamais l'accès de Community à une diffusion exposée en France. Concédons également qu'il manque à certains épisodes, dont le pilote, la pêche rythmique d'un Entourage ou de The Office.

Il faut ajouter à ces petits défauts l'excès de nonchalance et peut être une touche trop "foxy" de Joel McHale, l'interprète de Jeff Winger. Acteur de 38 ans venu du stand-up, on l'a entraperçu dans Spider Man 2 (la scène où Parker et tante May sollicitent un prêt au banquier... hé ben c'est lui, le banquier !), The Informant et aussi le talk show humoristique The Soup, sur E! entertainment, où McHale faisait déjà preuve d'un impeccable sens de la répartie vacharde (je le sais j'ai fait partie du public. Sans rire !). Dans Community, McHale vanne à froid, brise, raille, moque et le fait brillamment mais se montre un poil moins crédible dans les scènes plus émotionnelles. On observera attentivement ses éventuels progrès en seconde saison.

Britta et Jeff : ennemis, copains, amants, amoureux ?
Et sinon si tu m'entends Britta, je vais bientôt emménager seul
dans un superbe F2 à Paris dans le 14e...


Community : du rire... mais pas que !

Mais ce qui m'a séduit, hormis le timing comique très réussi des punchlines et le jeu désopilant des comédiens, c'est la fragilité de ce club d'étudiants boîteux. Comme dans Breakfast Club, chacun doit lutter contre sa propre insécurité, son propre sentiment d'exclusion : la quasi-mûre Shirley blessée par son divorce, la maniaco-dépressive Annie et son adolescence-martyr (secrètement amoureuse d'un Troy qui l'ignore), Pierce et sa vie entière à passer pour le ringard de service, Troy et son statut précoce de has-been du lycée... Même Britta, personnage beaucoup plus intéressant que celui de la blonde de service, semble se chercher douloureusement sous ses dehors de pétroleuse autonome.

Au cours des dix premiers épisodes, Community m'a fait complètement craquer pour cette bande de zouaves beaucoup moins cons qu'ils n'en ont l'air et qui passeront la saison à s'entraider pour aller de l'avant. Comme dans les meilleures comédies humanistes américaines (...cf John Hughes), ces "misfits" candides et insécures finissent souvent par nous surprendre avec leur bonté, leur ingéniosité ou leur capacité à prendre Jeff à son propre piège. Un sourire attendri nous barre le visage et la gorge parfois se serre. Comme dans le 1.03 (Introduction to film), centré sur un conflit entre Abed et son père angoissé, hilarant de bout en bout avant de nous assommer sans prévenir avec rien moins qu'une des scènes les plus émouvantes qu'il m'ait été donné de voir dans une série télé. Abed, incapable de s'exprimer sans la béquille de la fiction, va utiliser le tournage d'un court métrage d'études pour dire enfin à son papa tout le bien qu'il pense de lui. Je n'en révèle pas plus pour laisser la surprise à ceux d'entre vous qui n'auraient pas vu l'épisode, mais son écriture est réellement d'une prodigieuse intelligence doublée d'une fieffée roublardise.

Le génial épisode 5 est également symptomatique du talent spécial de Community à nous faire à la fois rire et nous toucher dans une seule et même scène. (ATTENTION SPOILER) Pierce, qui s'est engagé à composer un hymne pour saluer l'inauguration sur le campus d'une statue dédiée à l'acteur Luiz Guzman (portnawak !), s'avère incapable de trouver l'inspiration. Alors qu'il s'apprête à laisser tomber, une fois de plus convaincu de sa médiocrité, Annie lui sonne les cloches et, enfin, la créativité de Pierce s'éveille. A la fin de l'épisode, le doyen Pelton inaugure la statue et Pierce se lance au piano, en dédicaçant sa chanson à Annie. La scène est une réussite totale dans ce mix rire/émotion qui fait la signature la série. La mélodie trouvée par Pierce n'est rien d'autre que le "That's just the way it is" de Bruce Hornsby (célèbre tube des... eighties bien sûr), que notre artiste du dimanche a inconsciemment reproduit. Tandis qu'une très jolie connexion s'établit entre Pierce et Annie, touchée par la dédicace de ce dernier, Abed et Jeff apportent un vrai contrepoint comique en se demandant si Pierce a conscience qu'il risque un procès pour plagiat. Et tandis que Pierce continue de jouer, la caméra s'élève et s'éloigne de la foule rassemblée autour du pianiste... Il y a presque du Spielberg dans la magie de ce moment, témoin de l'affection manifeste des auteurs pour leur troupe de brebis égarées. Tout cela est certes bien simple, me diront les cyniques. Mais voilà, la scène fonctionne à merveille, jouée sans niaiserie et à cet instant précis, on a juste envie d'être parmi ces nases et communier avec eux à Greendale autour de ce loser magnifique de Pierce.

Coup de mou et fête du geek


Un regret : après l'épisode 10, Community semble redéfinir ses priorités narratives en mettant de côté l'émotion au profit d'intrigues plus sitcomesques et plan-plan - les épisodes 11 à 13 n'ont même carrément aucun intérêt. Le personnage d'Abed, comme si les auteurs regrettaient sa mise en avant très nette à l'aube de cette saison, semble même mis en sourdine au profit du groupe. Par la suite, la qualité se montre inégale d'un épisode à l'autre malgré quelques guests sympas (Jack Black, Lee Majors...), tandis que les auteurs s'emploient à faire progresser peu à peu la relation "je t'aime moi non plus" entre Jeff et Britta. Heureusement, dans son dernier virage des épisodes 21 à 25, Community se décide à redevenir brillante, même si l'insouciance reste privilégiée au ton plus sensible des premiers segments. Le tout jusqu'à un twist sentimental final qui, selon qu'on a prêté attention ou pas à certains indices, s'avère plutôt prévisible et sera forcément provisoire. Quant à Jeff Winger, mission accomplie. A l'issue de cette première saison, il a déjà évolué et nous offre un visage plus humain que celui du frimeur arrogant des débuts.

Pour les cinéphiles nostalgiques des eighties/nineties, c'est la fête du slip.
Rien que dans l'épisode pilote sont évoqués Elizabeth Shue, Hughes, Seinfeld, Michael Douglas, Dirty dancing... et les clins d'oeils à la pop culture s'abattent à chaque coin de réplique tout au long de la saison. Karaté Kid, Short circuit, Batman, Le cercle des poètes disparus, Retour vers le futur, Dar l'invincible, la série Cop Rock, Jeff Goldblum, Ghost/Patrick Swayze, Mad Men... ils y passent tous ! D'abord essentiellement par l'intermédiaire d'Abed, über-geek du grand et petit écran décryptant tout ce qu'il voit comme une scène de série télé.

Aussi "surnaturel" dans son jeu que pouvait l'être Andy Kaufman dans la sitcom Taxi, Danny Pudi
nous régale de ses immersions dans le bain geek. Un seul exemple parmi tant d'autres : l'inoubliable épisode d'Halloween (Introduction to statistics), dans lequel Abed se livre à une imitation totalement habitée de Christian Bale dans les Batman de Nolan. Mais l'attirail référentiel de Community se déploie aussi via des épisodes entiers et d'ores et déjà culte, comme le 1.21 ("Contemporary american poultry"), brillantissime pastiche des Affranchis et de la Scorsese touch en général. Ou encore l'incroyable 1.23 ("Modern warfare"), dans lequel Community prouve définitivement la sophistication de sa mise en scène : de Matrix à Die Hard en passant par Rambo 2, cet épisode centré sur une partie de paintball géante organisée sur le campus photocopie dans leurs moindres tics formels les blockbusters d'action les plus cultes de ces 25 dernières années. On hallucine devant tant de brio et oui, Community est définitivement une série intelligemment faite par des geeks pour les geeks.



Il y aura encore sans doute bien à dire sur Community et ses personnages sur lequels je n'ai pas pu m'attarder dans le détail. J'aurais pu ainsi consacrer un autre paragraphe au professeur Chang, enseignant asiatique d'espagnol, totalement hystéro (un poil trop d'ailleurs) et auquel les scénaristes réservent un revirement intéressant en fin de saison. Mais je pense que j'ai largement grillé mon quota de signe ainsi que ton potentiel d'attention, fidèle lecteur. Alors pour ceux qui n'ont pas encore goûté à l'univers barré des losers de Greendale, inscrivez vous fissa. Et laissez Abed, Pierce, Annie, Troy, Shirley, Britta, Jeff et les autres vous donner envie de refaire votre vie sur un campus de seconde zone dans le Colorado. Croisons en tout cas les doigts pour une seconde saison transformant l'essai réussi de ce premier acte.

PS : j'ai failli oublier de parler des mini séquences de fin d'épisode mettant en scène Abed et Troy en train de faire les marioles. C'est toujours du grand n'importe quoi et tant mieux !

End of transmission...

L'un des nombreux jeux mongoloïdes auxquels se livrent
Abed et Troy en fin d'épisodes.







samedi 8 mai 2010

Inception et Machete : un nouvel espoir ?




Ahoy les aminches !

Vous le savez si vous regardez Scuds, je ne suis pas geek à me défausser de mes responsabilités. Dont acte : jetez moi la première pierre, je me suis emballé plus que de raisons ces derniers mois devant d'aguicheux trailers m'agitant sous le nez leur rutilant montage trompeur des meilleurs moments de films ne tenant au final pas le quart de leurs promesses. Avatar, Paranormal activity, Iron Man.... et mon cervelas de bubulle en zappe certainement quelques autres.

La leçon à retirer de ces expériences cruelles pour mon petit coeur écorché, tu la connais bien compagnon : ne jamais se fier aveuglément à une bande annonce ! Leçon qui, hélas, se désintègre à chaque nouveau trailer aguicheur... et là, devant les toutes nouvelles images, découvertes cette semaine, de Inception et Machete, je dois bien admettre qu'il m'est difficile de faire comme si mon gaulomètre ne s'affolait pas comme une pucelle devant une première nuit avec Rocco Siffredi.

Alors, lisez bien ces lignes : je n'exclue pas une nouvelle déception à la vision d'Inception et Machete lorsqu'ils sortiront en salles, tout est possible. Je suis conscient qu'il ne s'agit là que de bandes annonce, ok ??? MAIS.... mais mais mais mais... chacun pour différentes raisons, ces deux films me font plus baver que le loup de Tex Avery devant la croupe de Betty Boop. Ils sont l'un et l'autre la petite lumière dont ma cinéphilie en berne a tant besoin pour croire à nouveau dans la survivance du grand cinéma de divertissement et de qualité qui a bercé mon adolescence.


GAULOMETRE I : Inception : "You're talking about dreams..."


Bon ben là, c'est simple : Inception est LE film sur lequel reposent tous mes derniers espoirs de claque pour 2010. Ce trailer de dingue a fait encore monter d'un cran mon attente déjà bien exaltée. Va-t-on enfin avoir droit à un blockbuster à la fois décoiffant ET intelligent, perturbant, troublant, humain, bref qui vous donne l'impression d'avoir ressenti des émotions plutôt que d'avoir mollement subi une bouillie de CGI's plus ou moins bien cadrés.

Certes, mon bon Stif, cette bande-annonce évoque une esthétique et une thématique matrixienne, mais j'attends beaucoup plus en tout cas du résultat final. Une promesse d'immersion dans un spectacle qui, je l'espère, occupera encore mes neurones dans les heures qui suivront la projection. Mon seul petit regret : la présence de la miss cruche Marion Cotillard au générique, inexplicable coqueluche des casting directors à Hollywood. Pour le reste, quelle affiche ! Autour de Di Caprio, on retrouve Ken Watanabe (Batman Begins), Joseph Gordon-Levitt (500 jours ensemble), Michael Caine, Lukas Haas, Tom Berenger... Waouh ! Argh, dieux geeks, faites que je ne me fourvoie pas dans mes espoirs !

Le distributeur Warner Bros vient de dévoiler le scénario officiel que voici :

"Le personnage principal du film est Dom Cobb interprété par Leonardo DiCaprio. C'est un voleur confirmé, le meilleur dans l'art périlleux de l'extraction (Inception en anglais). L'extraction consiste à s'approprier les secrets précieux d'une personne, enfouis au plus profond de l'inconscient pendant qu'elle rêve et que l'esprit est le plus vulnérable. Le milieu de l'espionnage industriel convoite Cobb pour ses talents. Dom Cobb devient alors un fugitif recherché sur toute la planète. A cause de cela, il perd son plus grand amour. Une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie antérieure. Au lieu de subtiliser une idée, Cobb et son équipe vont devoir en implanter une dans l'esprit d'une personne. S'ils y parviennent, cela pourra constituer le crime parfait. Cependant aucune stratégie n'a pu préparer l'équipe à un ennemi dangereux, qui semble avoir toujours un coup d'avance. Un ennemi qui seul Cobb aurait pu voir venir. Cet été, votre esprit est la scène du crime"

Inception, de Christopher Nolan. Sortie nationale le 21 juillet.



Gaulomètre II : Machete : "They just fucked with the wrong Mexican"



Sacré Robert Rodriguez. Je dois reconnaitre que malgré la médiocrité crasse d'une bonne moitié de sa filmo, il n'a pas son pareil pour malaxer, digérer, répercuter la culture bis dans ses bandes. Comme un "mini me" Tex-Mex de Tarantino, el caballero Roberto mixe en expert tous les clichés du ciné de genre estampillé seventies qu'on aime en ces contrées martiennes.

A l'origine simple bande-annonce fictive égayant le pénible Planète Terreur, Machete a donc finalement mué en véritable film, centré un personnage déjà vu dans les Spy Kids : celui de Machete Cortez, ex flic fédéral mexicain devenu mercenaire à la solde du plus offrant. Payé par un businessman local (incarné par Jeff Fahey, youpi !) pour abattre le sénateur réac et véreux McLaughlin (De Niro), Machete va en fait tomber dans un piège. Il est abattu et laissé pour mort, tandis que sa tentative doit servir à légimiter la campagne anti-immigrants illégaux de McLaughlin. Mais Machete survit et sa vengeance sera mucho grande ! Et avec lui, une armé d'immigrants illégaux en pétard...

Hormis les éléments de ce trailer qui suscitent ma surexcitation (voir plus bas), signalons que c'est donc Ain't it cool news.com qui a posté en exclusivité ce montage dit "bootleg". C'est Rodriguez lui-même qui aurait apporté le fichier (en compagnie de Danny Trejo) à notre ami Harry Knowles (éditeur du site), plutôt que de refiler le bébé au distributeur Fox. Pourquoi ? Parce que cette bande-annonce, qui devait être diffusée un plus tard (le film ne sort qu'en septembre), a été remontée en urgence par Rodriguez pour pouvoir être visible dés le 5 mai, jour de fête nationale au Mexique. Le "This is a special cinqo de mayo message... to Arizona !" éructé par Danny Trejo en ouverture du trailer est un petit rajout express, coup de griffe adressé par Rodriguez à l'Etat de l'Arizona qui, le 23 avril, a voté une loi renforçant les pouvoirs de la police en matière d'immigration clandestine. Tremble Arizona, Machete t'a dans le collimateur !

Et sinon pourquoi qu'il nous colle une chtonga réjouissante ce "vrai" trailer de Machete ?
- Parce qu'un film dont le générique réunit De Niro et Steven Seagal ne peut pas être complètement mauvais
- Parce que je surkiffe la musique
- Parce que toutes les tronches du générique font plaisir à voir, même cette bitchy bitch de Lindsay Lohan
- Parce que la vision de Cheech Marin armant ses deux riot guns avant de cracher la mort, de Michelle Rodriguez avec un bandeau et flingues en pogne ou encore de Jessica Alba galvanisant une foule sont de purs instants de geekasm.
- Parce qu'il s'agit du premier film où Danny Trejo joue en vedette et ça me fait plaisir pour lui.
- Parce que j'adore toute la direction artistique de ce trailer, merde !

Petite précision : Machete est co-réalisé par Ethan Maniquis, monteur de Planète Terreur et assistant monteur sur presque tous les autres films de Rodriguez

Machete, de Robert Rodriguez et Ethan Maniquis. Sortie USA : 3 septembre 2010 (date non communiquée pour la France).

End of transmission...