mercredi 31 mars 2010

Gardiens de l'ordre : Nicolas Boukhrief en Friedkin mineur





Buenas noches todos los aminchkaias !

Il est présentement 00h18 à l'heure où je tapote ces lignes peu inspirées et, la fatigue grandissante aidant, je crains que ce post ne soit pas ce que j'aie fait de mieux au cours de ma vie captivante. Je te l'ai bien vendu le papier là, coco ?

A l'invitation de mon vieux frère d'armes cinéphile David Mikanowski, dont vous découvrirez peut-être un jour la fabuleuse plume dans la galaxie NoWatch, j'ai assisté ce soir à une avant-première publique du film Gardiens de l'ordre, de Nicolas Boukhrief, à l'UGC Ciné Cité Bercy.

Gardiens de l'ordre, qui sortira le 7 avril sur les écrans frenchy, est une nouvelle incursion de Boukhrief dans l'univers des poulets frits (du cerveau), après l'excellent Le Convoyeur et le jlaipavumaiparaikecébof Cortex. Dans Gardiens de l'ordre, Cécile de France et Fred Testot (oui oui, le Fred d'Omar) incarnent Simon et Julie, deux gardiens de la paix qui, au cours d'une mission de routine pour tapage nocturne, sont pris pour cible par un tireur fou sous l'emprise d'une nouvelle drogue surpuissante - de jolis petits cachets jaune fluo. En répliquant, ils blessent gravement le forcené mais pas de chance : ce dernier est fils de député. Alors que leur hiérarchie les lâche pour se couvrir, les deux flics mènent leur propre enquête pour remonter la filière et faire tomber les dealers du junkie nanti. Mais en infiltrant les trafiquants, ils se mettent eux même plus que jamais en danger.




Que penser de Gardiens de l'ordre ? Mmmmh.... pour faire simple avec la moitié de neurones qui me reste : pas mal, avec quelques réserves. Le film est assez schizophrène : il démarre péniblement comme une fiction de France 3 naturaliste sur la condition de gardien de la paix (lumière de Prisunic, caméra collant au train des personnages façon docu). On se dit que Boukhrief pousse encore plus loin le traitement déjà à l'oeuvre dans le Convoyeur - à glauque toute - en maugréant sur la répétition de l'auteur. Même si Le Convoyeur était un polar, il développait en effet un discours ostensible sur les conditions de travail aliénantes et destructrices des convoyeurs de fond. On se dit donc, en soupirant, qu'il en sera de même ici avec les flics en tenue. Erreur et tant mieux !

Peu à peu, au fur et à mesure que Julie et Simon se prennent à leur jeu de faux dealers et approchent le grand méchant de l'histoire (Julien Boisselier, surprenant), le traitement bascule plus franchement dans les codes du genre jusqu'à un final bang-bang limite grand guignol que n'auraient pas renié les séries B ricaines des eighties. L'ombre de William Friedkin et de son chef-d'oeuvre To live and die in L.A (Police fédérale Los Angeles chez nous) plane par ailleurs sur cette nouvelle variation du thème des flics flirtant avec le vertige du vice. Boukhrief jure que la référence est inconsciente même si il confesse évidemment adorer le classique de Friedkin.

Côté mise en scène, c'est à la fois sec et plan plan - fusillades brutales et rapidement expédiées sans point de montage, en un seul plan - tandis que le filmage en HD (plus économique comme l'expliquera Boukhrief dans ses généreuses explications avec le public après la projection) aboutit à une image plutôt... moche. Conséquence d'un film tourné à l'économie en 40 jours et éclairé le strict minimum ou choix artistique délibéré ? Je n'ai pas osé poser la question (placer vos sifflets ici...).


L'autre gros souci : des invraisemblances et facilités de scénario que j'ai l'impression de n'avoir plus vu depuis les pires Bronson des années 80. Dans Gardiens de l'ordre, deux flics s'improvisent dealers sans aucun encadrement, défoncent des portes, sniffent de la coke, laissent derrière eux des cadavres, piquent dans leur propre commissariat (en déclenchant l'alarme incendie) le butin d'une saisie de faux papiers... sans jamais être inquiétés par leurs collègues. A part Simon et Julie, le reste des pandores du film est un beau ramassis de bras cassés aussi fin limiers que Ran-Tan-Plan, tout juste bons à débarquer façon cavalerie lors d'un dernier acte fleurant bon le nawak - mais apte à vous piéger dans son suspense roublard !

Contrairement aux apparences, j'ai malgré tout de la sympathie pour ce polar qu'on ne risque pas de voir en prime time sur TF1. D'abord, il est assurément réalisé par un mec, Boukhrief, qui aime le genre (normal pour un ex- de Starfix) et malgré ses maladresses, Gardiens de l'ordre a le mérite de divertir sans temps mort et d'assumer son statut sans hypocrisie. Ensuite, Cécile de France et Fred Testot (examen de passage au cinéma sérieux réussi pour Tata Suzanne...) forment un couple de flics crédible dans sa métamorphose dérapante et finalement attachant, tout comme Boisselier excelle dans son contre emploi de maître dealer franchement flippant.

Il existe trop peu de films français comme celui-là pour le descendre excessivement à cause de ses incohérences et le discours très humble de Boukhrief après la projection a achevé de me convaincre sur le bon esprit du bouzin. Faut-il séance tenante tout plaquer pour foncer voir Gardiens de l'ordre ? Pas vraiment... mais si vous voulez savoir à quoi ressemble en 2010 une série B à la française qui sait ponctuellement dépoter, laissez vous tenter par cette descente aux enfers certainement plus fréquentable que la moyenne de la production tricolore du moment.

NB : un film dont la musique (signée Nicolas Baby) évoque par moment le John Carpenter de New York 1997 ne peut pas être complètement mauvais !

End of transmission...


Gardiens de l'ordre, de Nicolas Boukhrief. Avec : Frédéric Testot, Cécile de France, Julien Boisselier. Gaumont. Sortie le 7 avril. Durée : 1h45.

vendredi 26 mars 2010

Xanadu : Arte classé X (ou presque)



Hello there, Plissken speaking... Vous ne rêvez pas, j'ai bien mis un logo d'Arte sur JPoM.

Les sériephiles se souviennent encore de l'excellente mini série Hard en 2008 sur Canal +, comédie romantique improbable (et réussie) dans le milieu du porno. Et bien voilà, c'est malin, ça donne des idées polissonnes à tout le monde : Arte, donc, proposera également bientôt une autre fiction décalée plantée dans l'univers de la biroute (... de campagne, puisque le tournage aura lieu dans la région de Strasbourg. Certes ce n'est pas du tout la campagne, mais j'avais désespérément besoin de faire un bon mot, vous comprenez ?).

Annoncé depuis déjà plus de deux ans, Xanadu (c'est le nom de la série, ne me regardez pas avec ces yeux ronds) verra donc ses prises de vues débuter ce 30 mars, pour un clap de fin prévu le 7 juillet (à 21h43 mn et 58 secondes, les oracles sont formels).

Le pitch ? Puisque le service de presse d'Arte s'est fendu d'une rutilante annonce résumant le bouzin sûrement mieux que moi, je vous propose une pause communiqué:

"Xanadu
un empire du porno en héritage !
une série réalisée par PODZ (Daniel Grou) et Jean-Philippe Amar
en tournage pour ARTE
Avec notamment : Julien Boisselier, Nora Arnezeder, Judith Henry, Jean-Baptiste Malartre, Vanessa Demouy, Jean-Louis Foulquier…
Depuis 35 ans dans l’entreprise Xanadu, pornographie et famille cohabitent dans le même lieu sans jamais se téléscoper : au rez-de-chaussée du manoir, l’entreprise de production de films X, et dans les étages la famille Valadine. Mais alors qu’on célèbre la mémoire d’Elise Jess, pornostar fulgurante des années 1980 et épouse du patriarche Alex Valadine, un accident tragique change la donne.
La page libertaire se tourne, Xanadu peine à prendre le virage du XXIème siècle et la famille ne dissimule plus ses fêlures. Alex laissera-t-il enfin ses enfants prendre le relais ?
Dans la famille Valadine…
- Alex Valadine (Jean-Baptiste Malartre), patriarche flamboyant et pape du X français,
- Elise Jess (Gaia Amaral), muse et épouse d’Alex, disparue dans des circonstances inconnues,
- Varvara Valadine (Nora Arnezeder), la jeune et sensuelle nouvelle épouse d'Alex, ex actrice de X,
- Le fils aîné Laurent (Julien Boisselier) et son épouse Anne (Judith Henry),
- La fille Sarah (Nathalie Blanc),
- Le benjamin Lapo (Swann Arlaud).
Autour de la famille gravitent…
- Bobby Mac (Jean-Louis Foulquier), le vieil ami d'Alex,
- Les acteurs / actrices de X travaillant pour Xanadu : Brendon (Phil Hollyday), Vanessa Body (Vanessa Demouy) et la future égérie de Xanadu, Lou (Mathilde Bisson).
XANADU (8x52mn)"

Deux remarques nous viennent à l'esprit présentement à toi et moi, ami lecteur :

- Le réalisateur de Xanadu est Podz. Pour mémoire, derrière ce pseudo monosyllabique se cache le réalisateur québécois pilier de l'excellente série Minuit le soir. De quoi donc nous rassurer sur la qualité au moins formelle à attendre de Xanadu. De là à dire que c'est dans la Podz... (pardon, pardon pardon...)

- Vanessa Demouy incarne donc ici une actrice X. Je veux voir Xanadu.

En espérant que les auteurs sachent exploiter judicieusement, comme avait su le faire l'équipe de Hard, le contexte casse gueule de leur intrigue, en évitant de tomber dans le racolage à peu de frais... on croise les doigts ! Réponse courant 2011. Et vous, est ce que ce projet vous donne envie en tant que fan de séries, tout calembour moisi mis à part ? Après Les Invincibles, Arte saura-t-elle à imposer de nouveau une offre alternative de fictions de qualité ? Xanadu deviendra-t-elle une série culte, plus qu'une série cul ? Verra-t-on Vanessa Demouy à poi... non non non, j'ai rien dit, j'ai rien dit !!!!

Et avant de quitter le clavier, les petites précisions techniques qui vont bien :

XANADU (8x52mn)
Ecrit par Séverine Bosschem
Réalisé par Daniel Grou alias Podz (Les 7 jours du Talion, C.A., Les Bougon, Minuit le soir, Au nom de la loi…) et Jean-Philppe Amar (Sweet Dream, Education Nationale - un grand corps malade, Les nouveaux explorateurs, Copenhague - récit d'un accord inachevé)
Produit par Caroline Benjo et Jimmy Desmarais
Directeur de la fiction d’ARTE France : François Sauvagnargues
Une coproduction : ARTE France, HAUT ET COURT Productions (France – 2010)

Si certains d'entre vous habitent la région de Strasbourg et sont en verge... pardon en verve d'un rôle de figurant pour se faire un peu d'argent de Podz cet été, on ne sait jamais ! Note pour plus tard : arrêter d'improviser des posts le vendredi après midi pendant la digestion.

End of transmission...

French Comic Con saison 2 : du 1er au 4 juillet à Villepinte



Hi Folks, Plissken speaking.

La peste soit de Iztkombi1 !!! Alors que je débutais vaillamment la rédaction d'un post sur l'hallucinant (réellement) Blu-ray d'Avatar visionné en exclu cette semaine dans les locaux du fabricant même du Blu-ray, notre ami Izt... m'a freiné dans mon élan en me suggérant de garder la primeur de mon avis pour le prochain Tonight on Mars. AAARRRGHH !!!! Sauf que ce sera donc pour TOM#4, puisque TOM#3 est déjà en boîte depuis deux semaines. Et TOM#4, il ne sera en ligne que quelques jours APRES la sortie d'Avatar en DVD/Blu-ray. Donc elle sera où l'exclu, hein hein, Julien, malheureux ! Bon je mets de côté mon post quelques jours en attendant de trancher.

Et sans transition pour faire patienter, voici le communiqué de presse du prochain Comic Con de Villepinte, qui s'annonce un poil plus ambitieux que la toute première édition, lancée l'an passé en marge du salon Japan Expo. Oserais je demander une seule chose aux organisateurs : nous éviter le putain de sauna de l'année dernière et trouver une solution pour la clim'. Merci !

Petite précision : il va sans dire que NoWatch.TV couvrira l'événement en assurant une présence encore un peu plus marquée que l'an passé lors de notre crossover HISTORIQUE (et je pèse mes mots) avec Geek Inc.

Sans plus attendre, le communiqué des organisateurs. Rendez Vous en juillet à Villepinte (certes, c'est moins glam' que San Diego) !

Communiqué Comic Con :

"Après le succès de la première édition de comic con’, la saison 2 s’annonce grandiose, du 1er au 4 juillet 2010, au parc des expositions de paris-nord villepinte.

Même endroit, mêmes dates mais deux festivals : du 1er au 4 juillet au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte, Japan Expo 11e Impact fête la culture et les loisirs japonais, tandis qu’à peine quelques mètres plus loin, Comic Con’ plonge les visiteurs dans les cultures de l’imaginaire.

Les univers de la science-fiction, des comics, de la fantasy, du fantastique, de l’horreur, etc., connaissent aujourd’hui un succès sans précédent et pèsent lourd dans les secteurs de la culture et du divertissement en France.

Fort de ce succès, Comic Con’, le festival des cultures de l’imaginaire, s’inspire des grandes conventions américaines créées autour des comics. Il réunit des communautés dans un même lieu autour de ces univers et de tout ce qui a trait aux tendances actuelles et à venir de la pop culture occidentale, américaine comme européenne.

Après une Saison 1 réussie et prometteuse, Comic Con’ revient cette année pour une Saison 2 encore plus riche, encore plus merveilleuse, encore plus culte ! Les communautés de fans de super-héros, extraterrestres, robots, personnages fantastiques et autres créatures extraordinaires se donnent rendez-vous pour célébrer ces cultures nées de l’imaginaire sans fin de la bande dessinée, des comics, de la littérature, du cinéma, des séries TV, du jeu vidéo... !
au fil des semaines à venir, découvrez le programme de comic con’ saison 2 et ses invités prestigieux, notamment sur www.comic-con.fr. À ne pas manquer, du 1er au 4 juillet au parc des expositions de paris-nord villepinte !"

mercredi 24 mars 2010

Affiche Iron Man 2 : BOF !


Naaaaooooonnnn !!!! Mais qu'ont-ils fait ??? Le service marketing de Paramount avait jusqu'ici réalisé un sans faute avec deux trailers de facture gaulométrique (héhé) exemplaire !

Direction artistique dans la continuité du funky et décomplexé premier film, casting haut standing (Sam Rockwell en Justin Hammer, Mickey Rourke en Whiplash, Don Cheadle en remplacement de Terrence Howard pour incarner Rhodey : brillantes idées !), plans iconiques (Iron Man dérouillant à gros pains une armée de war machines)... de quoi bien nous faire saliver et priant très fort pour un résultat aussi réjouissant qu'Iron Man. Sans oublier une B.O. exclusivement AC/DCienne, dont War Machine, Shoot to thrill et Razor's edge nous furent gratifiés sur le second trailer. Slurp...

Patatras : cette nouvelle affiche internationale du film, révélée en exclusivité sur le site de Yahoo movies, a des allures de rendez-vous manqué, avec son look daté nineties et sa composition pas très originale, voire platouille (Plissken en mode assassin, ça fait mal aux tibias...). Au slurp, succède le Bof, et moi me sentir en petite forme. Seule petite consolation : la présence de Scarlett Johanson en full tenue de Black widow et qui, sur cette affiche, a littéralement le feu au joufflu. Mais pardon je m'égare. En attendant, tous les mécontents de ce poster, qui ne se montre clairement pas à la hauteur de l'événement attendu, sont priés de se ruer sur la page Facebook du groupe : L'affiche de Iron Man 2 est bof. Non parce qu'il y a des causes importantes pour lesquels il faut savoir se battre et défendre ses convictions, nom de Dieu !

Allez Paramount, tu nous le refais ton poster, avec un peu plus de classe et d'audace ? Non ? Bon tant pis : y a plus qu'à se donner tous rendez vous le 28 avril pour la sortie en salles et, n'en doutons pas, ressortir du film avec la risette en croissant de lune.

PS : l'affiche de Iron Man 2 est BOF !

rePS : mais vraiment BOF, quoi ! Tu vois genre pas le petit bof de kermesse périgourdine, plutôt le gros BOF de compétition internationale. Ok, j'me tais...

End of transmission...

vendredi 19 mars 2010

Star Wars en Concert : Lucas retrouve la Force.




Salut les aminches, nouveau post depuis un mois et pour fêter ça, nouvelle peau signée du brillant ZeBouli, fidèle Nowatcher. On l'applaudit et mille mercis à lui pour la renaissance visuelle de ces lieux.

Avec un peu de retard, mes impressions sur le "Star Wars in concert tour", auquel j'ai pu assister à Paris Bercy in extremis grâce à des invitations envoyées par W9, partenaire de l'événement. J'ai conscience du privilège : le prix d'une place variait tout de même de 51€ à 99,95€ en plein tarif, pour ces deux uniques représentations en France (à 16h et 20h). Zéro pointé à l'organisateur français, Nousproductions, qui a fait preuve d'une gestion absolument lamentable des relations presse. Mais laissons ces incompétents de côté et revenons plutôt à notre space opéra fétiche.

Les 18 000 places du Palais Omnisport de Paris Bercy,
pas complètes mais pas loin. The ceremony is about to begin...


Etrange était mon état d'esprit en me rendant, cet après-midi du mercredi 17 mars 2010, au Palais Omnisport de Paris Bercy. Excité particulièrement je n'étais pas, en retrouvant sur place mon camarade Christophe, de Zapcast, et sa compagne Christine, pour assister à ce fameux concert Star Wars. Bon je vais arrêter de jacter comme Yoda....

Dans la file d'attente, engouffrée prestement via les nombreux points d'entrée du colossal bâtiment, une simple curiosité persistait, tout au plus. Je devrais pourtant exulter : je fantasme depuis toujours sur un concert Star Wars en live, en m'imaginant certainement bouleversé par la force des morceaux wagneriens de John Williams joués sous mes yeux. Peut être l'horaire diurne de la représentation - 16h - ne contribuait-il pas spécialement à nourrir le sentiment de magie d'un moment unique. Peut-être redoutais-je une faute de goût de plus de la part de Lucas avec ce concert itinérant initié par ses soins et qui, depuis plusieurs mois, aura écumé avant Paris les Etats-Unis et le Canada. Peut-être aussi que malgré la place capitale de Star Wars dans ma construction culturelle, la médiocrité de la dernière trilogie m'avait un poil détaché de tout cet univers, renforçant mon exaspérante tranquillité. Ajoutez à cela les soucis du quotidien ma bonne dame...

Le poids du son, le choc des images projetées en HD,
la beauté du set lumières
.

Installation gradin F, place 18, rapide coup d'oeil à l'immensité de cette salle rouge remplie peu à peu par de vieux fans venus avec femme et enfants. Quelques minutes d'attente encore et les 86 musiciens de l'orchestre philharmonique de Londres prennent place, accompagnés du choeur, tous en tenue de gala. Amusant décalage avec le public sapé casual.

Le design futuriste de la scène semble avoir été conçu comme la salle principale d'un vaisseau spatial. Même la petite estrade du chef d'orchestre Dirk Brossé semble tout droit sortie du département accessoires d'un Star Wars. Derrière les musiciens, en hauteur, un écran géant LED de 18 mètres de large et 10m haut, fabriqué spécialement pour l'événement. Le plus grand jamais embarqué en tournée, paraît-il. Encadrant la scène, un dispositif de caméras, dont deux montées sur bras, filmeront l'orchestre en action. Au plafond, deux immenses panneaux digitaux en forme de croiseurs de l'Empire. Ils serviront à diffuser des images complétant la projection principale en numérique, tout comme deux autres panneaux carrés placés de part et d'autre du LED. Pas de doute : Lucasfilms n'a pas bâclé la chose. Encore un peu de flottement, tandis que les cordes et les cuivres s'accordent dans ce doux vacarme si familier avant le coup d'envoi. Soudain, le noir. La chape obscure, percée de milliers de petites baguettes fluorescentes remuées frénétiquement par un public visiblement plus surexcité que moi, fait monter brutalement la tension d'un cran. Je ne le sais pas encore mais je vais basculer aussi bientôt du côté obscur de l'extase. La rumeur de la foule, la nuit quasi-complète, des briquets allumés, les fluos, l'attente du fracas musical imminent... Je réalise que je n'ai plus assisté à un concert à Bercy depuis... trop longtemps.

Le thème du "THX sound", grandiose et intimidant sur scène, ouvre les hostilités. Puis l'orchestre entame un roulement de tambour ponctué par des claquements de cymbales familiers : c'est bien le célébrissime thème de la "Fox Fanfare", créé pour la Fox par Alfred Newman en 1933, remis au goût du jour par Lucas en 1977 pour Star Wars, et ré-orchestré par John Williams lui même pour L'Empire contre-attaque en 1980. Ce thème inoubliable, précédant les films de la Fox mais associé à jamais à la saga des étoiles, je l'entends et le vois joué pour la première fois sous mes yeux, là, à quelques mètres. Première vague de chair de poule. Sur le LED s'affiche alors la mythique petite phrase d'ouverture de tous les Star Wars : "A long time ago, in a galaxy far, far away...". Et c'est parti.


J'ai l'impression de passer brutalement en vitesse lumière alors que retentissent les premières mesures du main title de Star Wars. La puissance sonore (pas eu le temps de me renseigner sur le dispositif technique mais parole de noob : il assure grave) laisse percer la clameur et les sifflets émerveillés du public. Le son est parfait, sans la moindre saturation, réglé au volume idéal : du velour. Les images clé de la saga, grandioses et plus étincelantes que jamais, se succèdent alors que les violons s'envolent et nous frappent en plein coeur. Luke, Leia, Vador, Solo, Yoda et les autres défilent en HD dans un synchronisme parfait avec la partition de John Williams, qui a lui-même sélectionné les 18 morceaux du show. Mes défenses s'effritent, le doute et la retenue de l'adulte capitulent face à la déferlante de frissons et l'envie de hurler à tue-tête la mélodie à l'unisson, comme un gosse. Le jeu de lumières est tout simplement sublime, nimbant la scène dans des halos tantôt mauves, dorés, pourpres, orange, bleu cobalt...

A la fin du morceau, Anthony Daniels, monsieur C3PO en personne, entre sur scène, acclamé comme une rock star. Il sera le narrateur de la suite du spectacle, qui revisitera la saga Star Wars à travers plusieurs thématiques (la rébellion, l'Empire, la Force, la romance entre Annakin et Padme...) et personnages (Luke, Yoda, Annakin, Han Solo, Palpatine...). Une relecture très intéressante du mythe, déroulant toute l'épopée Star Wars sur un mode chronologique tout en mélangeant, à l'intérieur de chaque thème, des séquences des six films. Croyez le ou non : ce montage inédit, couplé à la beauté sidérante de la projection en HD, donne un relief nouveau à l'ensemble de la saga, y compris à la nouvelle trilogie que je ne tiens pourtant pas spécialement en haute estime. Même les CGI des épisodes I et II, tellement moches sur les versions au rabais diffusées récemment par M6, prennent ici une nouvelle dimension, comme si ils avaient été retravaillés pour l'occasion. Troublant.


Anthony Daniels se marre : du fond de la salle,
un spectateur vient de lui rendre son bonjour
d'introduction. Complicité totale !



A 64 ans (trois ans de moins que Mick Jagger ^^), Anthony Daniels affiche une forme de jeune homme et, face à un public il est vrai conquis d'avance, va livrer une performance aussi brillante et drôle qu'émouvante. Les producteurs du show ne pouvaient faire meilleur choix que ce britannique au timbre caractéristique, alternant avec maestria et au bon timing, solennité et humour distingué. Sous-titré en Français sur l'écran principal, son texte prend des allures de conte mythologique parfaitement assumé pour mieux lancer les séquences musicales. L'orchestre est tout bonnement sensationnel, enchaînant après le main title d'autres classiques de la saga : "Duel of the fates", "Anakin's Theme", "Battle of the Heroes" ou encore le définitif "The Imperial March (Darth Vader's theme), qui va clore la première partie avant l'intermède. Les lumières se rallument, petits rires amusés dans la salle, lorsque qu'un message vocal nous informe dans un splendide accent québécois que le spectacle va reprendre "sous peu". Je pense soudainement au "c'est votre ultime bafouille" de Gad Elmaleh... mais passons !

A chaque apparition d'une figure clé de la saga,
une vague d'émotion palpable parcourt la salle
.



La seconde partie démarre sur les chapeaux de roue, avec le virevoltant "The Asteroid Field", illustrant l'une des plus formidables séquences de L'Empire contre-attaque. Un faisceau de lasers verts balaie la salle. Le ballet du Faucon Millenium slalomant entre les astéroïdes, couplé aux envolées de John Williams jouées en live, est une expérience sensorielle indescriptible. J'imagine la quantité colossale de travail et de répétitions cachée derrière la performance des musiciens, qui doivent jouer en synchronisation avec les images. Je ne peux m'empêcher de dire tout haut des "ho putain" à intervalle régulier. Et dire que j'ai failli laisser passer ce concert !

L'émotion frappe de nouveau lors du segment consacré à la princesse Leia. Carrie Fisher si belle, je me souviens alors que mon coeur de gosse battait pour Leia ! Plus tard, le ton change radicalement avec le badin et jazzy "Cantina Band" sur les images du bestiaire de Tatooine... Un morceau absolument poilant et entraînant avec sa rythmique de charleston, véritable mouton à cinq pattes dans le répertoire Star Wars. Génial, tout simplement, de l'entendre joué sur scène. Anthony Daniels introduit alors Yoda. La chair de poule me reprend, irrépressible ; la beauté de la musique fait céder mes dernières barrières et ma gorge se serre. Les yeux se plissent pour faire barrage à un début de larmichette. Mais pourquoi donc suis je touché à ce point ? Les images de Yoda, puis d'Alec Guiness en Ben Kenobi, la mélancolie des violons... ce shot massif de sensations liées à mon enfance touche une corde, celle de la nostalgie d'un adulescent saisi par le vertige des 30 ans qui me séparent de la première vision de Star Wars en salles.


La gorge nouée et l'excitation ne me quitteront plus jusqu'à la fin d'un concert qui, c'est incontestable, est le plus bel hommage à la musique de John Williams qu'il m'ait été donné de vivre. Et la force implacable du "Darth Vader's theme" nous sera de surcroit assénée une seconde fois, lors d'un rappel où l'orchestre va littéralement tout donner, laissant la salle dans un état de délire, standing ovation tectonique à l'appui. C'est la fin d'un voyage de deux heures au cours duquel j'ai ri (merci Anthony Daniels et son gag surprise...), exulté et discrètement écrasé une larme, submergé par la magie et la force de ce fabuleux concert. Les lumières se rallument. Sensation typique d'égarement ouaté, sourire niais, envie d'en reprendre pour un tour... Sur le chemin menant vers l'extérieur, nous croisons des enfants hauts comme trois pommes, extatiques, mimant des combats au sabre laser sous les yeux de leurs parents attendris. C'est un vrai beau moment de communion et une satisfaction supplémentaire de se dire que, dans trente ans, le mythe Star Wars sera sûrement toujours intact.

Je suis un peu étonné du peu d'articles chez nous qui ont été consacrés à ce concert. Je n'ai moi même pas à proprement parler livré un article d'infos sur le making of de ce spectacle, à propos duquel il y aurait je pense beaucoup à dire. Je vous invite, pour les anglophones, à jeter un oeil à la featurette ci-dessous détaillant la préparation faramineuse du Star Wars concert.

Les experts mélomanes auront peut-être un avis plus informé que le mien sur la performance de l'orchestre. Les spécialistes du son trouveront peut-être à redire. Les sceptiques coincés dans leur cynisme à la Yann Barthes se moqueront des adultes venus déguisés en Darth Maul ou Obi Wan. A mon niveau, je confirme juste que ce spectacle était une extraordinaire et bouleversante expérience. Il m'a réconcilié à jamais avec la saga, du premier au dernier film. Merci George.

End of transmission...

"Star Wars en concert" : le making of :

Making of Star Wars en concert à Bercy
envoyé par NousProductions. - Regardez la dernière sélection musicale.




Tout à coup, mon objectif surprend une célébrité dans la salle.
Mais oui, c'ets bien lui : Christophe, co-animateur de l'excellllent Zapcast !
(accompagné de sa moitié : Christine).


Ci-dessous : ma petite sélection en vrac de photos prises maladroitement avec mon appareil numérique. C'est pas très pro, mais enjoy quand même !