Haut-faits d'armes geek : Les Guerriers de la nuit ; 48 heures ; Cotton Club ; Drugstore Cowboy ; Dexter.
Voilà typiquement un second couteau qui aura marqué les ados cinéphiles des années 80 (dont votre Plissken d'amür) et dont chaque apparition nous procure d'authentiques réjouissances.
James Remar, je ne risque pas d'oublier mon premier contact avec lui. C'était en 1983, par un beau samedi de printemps, à l'UGC Saint-Charles me semble-t-il (remplacé depuis belle lurette par une boutique de bricolage. Misère...). En plein après-midi, j'avais été voir avec un pote 48 heures, classique du buddy movie signé par un Walter Hill alors en grande forme. J'étais sorti de la projection totalement surexcité. En vrac : le générique du début signé James Horner, ces détenus cassant des cailloux à l'air libre dans la fournaise californienne encadrés par des matons badass, la scène d'évasion sanglante ouvrant le film, un duo inoubliable entre Nick Nolte et Eddie Murphy, une ambiance urbaine hard-boiled... et James Remar.
C'est dans 48 heures que j'ai imprimé son nom, son visage et sa voix rauque enfiévrée pour la première fois. J'avais douze ans. Il incarnait le truand Albert Ganz, un allumé de la gâchette qui, au début du film, fausse violemment compagnie à ses geôliers avec l'aide de l'Indien géant Billy Bear (joué par le colosse Sonny Landham, autre Chéri de ces geeks revu plus tard en mercenaire superstitieux dans Predator). Dés cette première scène, une évidence émerge du fracas des riot guns : Ganz est un fou furieux. "Le genre de mec qui prend davantage son pied à flinguer du flic qu'à baiser" balance à son sujet une pute interrogée au commissariat.
Lueur de fauve déchaîné dans le regard, cheveux gras et morale de chacal (sans parler de l'haleine) : dans 48 heures, Ganz est un bad guy meurtrier certes sans nuance mais on s'en fout, parce qu'on y croit dur comme fer. On est dans un putain de polar sans fioriture, pas dans Le Petit lieutenant. A l'époque, James Remar, la trentaine, se pointait sur le plateau du film sans avoir fermé l'oeil de la nuit, histoire de bien suinter le psychopathe déphasé. Mission accomplie : le bijou de Walter Hill révéla au grand public un acteur doué pour les ordures.
Si je l'ai découvert dans 48 heures, James Remar avait tout de même déjà fait parler de lui quelques années plus tôt. Et là encore dans la peau d'un mauvais garçon. Walter Hill, béni soit ce saint-homme, lui avait déjà confié un rôle très remarqué en 1979 dans Les Guerriers de la nuit (on se prosterne, merci), a.k.a The Warriors en V.O, film culte parmi les films cultes. A l'écran, Remar faisait partie de la bande des Warriors et son personnage, Ajax, sortait clairement du lot, volant presque la vedette au Swan incarné par le falot Michael Beck. Musculeux, frimeur, bagarreur et particulièrement chaud lapin, il finissait menotté à un banc par une fliquette en planque draguée dans un parc. Ajax, nom inspiré du fameux guerrier de la mythologie grecque, suscita chez les fans du film une fascination particulière imputable au charisme crâneur de James Remar.
C'est également en 1979 que Remar se fit remarquer, à Broadway cette fois, en incarnant dans la pièce dramatique Bent un nazi gay face à Richard Gere. Une performance suffisant à elle seule à prouver la variété de la palette de jeu de ce puissant comédien, aussi doué pour les brutes létales que pour les caractères plus nuancés. On notera également dans sa dégaine un zeste de métrosexualité particulièrement palpable dans Les Guerriers de la nuit et le Cruising de Friedkin, où il joue encore un gay.
Mais revenons aux glorieuses eighties... Après avoir pris l'uppercut Remar en pleine face dans 48 heures, votre petit Plissken en reprend une dose dans Cotton Club en 1984. Le chef-d'oeuvre jazzy de Coppola compte, dans son casting cinq étoiles, Remar dans un nouveau rôle de cintré sanguinaire : celui du mafieux juif new-yorkais Dutch Schultz, gangster ayant par ailleurs réellement existé pendant la Prohibition. Déjà plus nuancé que Ganz dans 48 heures, ce dingo-là reste sujet aux mêmes explosions de violence. Facilement contrarié, Schultz est capable de saisir sans prévenir n'importe quel objet contondant pour occire fiévreusement son interlocuteur (et tant pis si ça tâche). Remar en fait cependant une brute attachante par son humour et une certaine vulnérabilité, chien fou en mal de respect dont l'absence de discernement entraînera irrémédiablement la chute. Un très beau second rôle qui fait d'autant plus fantasmer sur le Caporal Hicks qu'aurait pu incarner Remar dans Aliens si James Cameron ne l'avait pas viré en plein tournage au profit de Michael Biehn.
La carrière de James Remar est typique d'un chéri de ces geeks : entre quelques perles étincelantes, de somptueux nanars fleurant bon la bouse exquise (Wedlock, 2 fast 2 furious, Mortal Kombat destruction finale, Le Grand Tournoi, Hellraiser 5, Blade Trinity...) mais aussi une palanquée de guest starring en télé. De Hill Street Blues à BSG en passant par Miami Vice, Jericho, X-Files, Eli Stone, The Unit ou Esprits criminels, impossible de toutes les citer. Une fois dans sa vie, Remar eut l'opportunité de se voir propulsé en haut de l'affiche dans une série télé : c'est Steven Bochco et David Milch en personne (les créateurs de NYPD Blue) qui lui offrirent cette chance, en 1997, dans la méconnue Total Security. Une comédie policière où l'intéressé incarnait pour une fois un gentil, l'ombrageux Frank Cisco, patron d'une agence de détectives privés high tech. Diffusée sur ABC (et chez nous sur Série Club en 1998), Total Security fut hélas retirée de l'antenne au bout de six épisodes (13 furent produits), un très grave revers pour Bochco et une opportunité ratée pour Remar.
Cela n'empêcha pas l'infortuné de continuer à travailler régulièrement et de marquer de son timbre éraillé d'autres séries télé, dans des registres fort éloignés de ses débuts mais toujours aussi charismatiques. Amant milliardaire de Kim Catrall dans Sex and the city, poulet dans New York 911 et... surtout papa adoptif du plus célèbre tueur en série du petit écran dans Dexter. Emacié, ombrageux, James Remar campe son Harry Morgan en brillant équilibriste sur le fil ténu qui sépare le héros du monstre. Héros parce que ce flic défunt, dévoilé un peu plus à chaque saison via les flashes back mémoriels de Dexter Morgan, a pris sous son aile ce dernier après l'horrible massacre de sa mère par des narco-trafiquants. Monstre parce qu'au lieu d'essayer de soigner Dexter lorsque celui-ci dévoile ses premières pulsions assassines, il préfère encourager le mal en se contentant de l'encadrer par un sordide code moral : tu ne tueras point, mon fils... hormis les meurtriers et violeurs d'enfants !
A 56 ans, on peut dire que l'ami James vieillit plutôt bien et le succès de Dexter aura incontestablement reboosté l'intérêt de sa carrière. Je lis sur IMDB que notre homme pourrait figurer au générique du prochain film de... Walter Hill, "Saint Vincent" ! Un thriller ,comme son nom ne l'indique pas, avec Mickey Rourke, Ray Winstone et Forest Whitaker. Pas dégueu le casting ! Je n'ose croire à une réussite (l'est plus tout jeune ni alerte, le Walter...). Mais le simple fait de savoir que Remar et Hill tourneront ensemble pour la troisième fois, après Les Guerriers de la nuit et 48 heures, suffit à mon bonheur de vieux geek nostalgique des coups de flingues déchaînés d'Albert Ganz. Let the magic rolls and don't stop believin'...
Ce soir j'expérimente et je préfère être transparent sur la question : voilà un sujet initialement paru dans le magazine qui m'emploie, mais la version que vous allez lire sur ce blog en est sensiblement éloignée. Il s'agit d'une première version qui avait été jugée un peu trop "pointue" par mes boss et que j'avais dû revoir en faveur d'une approche plus... grand pubic. No comment, je me plie à la logique de mon support, c'est la règle :-)
En revanche, je trouvais dommage de laisser moisir au placard cette version initiale, qui a largement ma préférence et lève modestement un petit coin de voile sur les vraies raisons derrière les choix de telle ou telle ville américaine pour le tournage d'une série télé. Bref, un petit article pas trop long et qui ne mange pas de pain, vous me posterez à l'occasion votre opinion !
Bon et sinon, je dis ça juste en passant, mais le tournage de Tonight on Mars épisode 1, c'est ce samedi.
Allez Simone, en voiture et fais péter le papier !
Fringe : saison 1 tournée sur la côte Est.
Saison 2 tournée à Vancouver. Ben pourqwô ?
Pitch : En temps de crise, les tournages s’avèrent un atout économique convoité plus que jamais par les cités américaines. Entre Los Angeles, New York, Chicago et d’autres, la concurrence ne fait pas de quartier...
Février 2009. Au grand désespoir des autorités culturelles new yorkaises, le studio Warner annonce que sa série Fringe ne se tournera plus dans les environs de Big Apple à partir de sa saison 2. Destination : Vancouver, où les petits génies des décors et de la post-production de Fringe sont désormais chargés de faire passer les paysages et la lumière de la côte Ouest canadienne pour le Massachussets (l’action se déroule à Boston). La raison de ce déménagement brutal ? La suppression inattendue un mois plus tôt, pour cause de fonds épuisés, d’une subvention fédérale d’aide aux tournages mise en place en 2008 par l’Etat de New York. Lequel fut rapidement dépassé par l’afflux massif de productions, alléchées par l’annonce de ce programme d’aide de 515 millions de dollars, étalés jusqu’en 2013 mais quasi intégralement dilapidés début 2009.
Commentant la relocalisation de Fringe à Vancouver, Warner qualifie la décision de « très difficile à prendre, mais dictée par des impératifs économiques ». Depuis deux ans, l’interminable crise qui plombe aussi bien les finances hollywoodiennes que les fonds publics a rendu encore plus crucial le choix du lieu de production dans le business plan d’une série télé. Et la supprématie traditionnelle de Los Angeles, paradoxalement avare en subventions, se voit sévèrement concurrencée. Selon les villes, certains crédits d’impôts atteignent actuellement de 25% à 40% du budget global de tournage d’une saison. Les studios s’aventurent ainsi de plus en plus souvent hors du sanctuaire californien pour profiter de cet argent frais débloqué aux quatre coins des Etats-Unis ou au Canada (baptisé « North Hollywood » dans la profession). Selon le magazine Variety, sur 39 nouvelles séries proposées en septembre par les cinq grands networks américains, 20 d’entre elles sont tournées ailleurs qu’en Californie. Seul Jerry Bruckheimer affiche un soutien sans faille à son Etat fétiche (voir plus bas).
En haut : Ugly Betty. Saison 1 tournée à Los Angeles. Saisons 2 et 3 tournées à New York.
Burn notice : série entièrement tournée à Miami. Ben pourqwô ?
Pour les Etats hôtes, les tournages sont une manne financière colossale : un rapport publié en avril 2009 par la Motion picture Association of America (MPAA) rappelle qu’en 2007, les dépenses de l’industrie du cinéma et de la télévision ont rapporté conjointement 16,3 milliards de dollars dans les caisses de la Californie (leader sur le marché), tandis que son challenger New York en a récolté 7,4 milliards. Par l’odeur des retombées économiques alléchées, Miami, Albuquerque, Atlanta, Chicago ou encore Baton Rouge et leurs Etats respectifs se plient en quatre pour attirer eux aussi unmaximum de tournages. Entre eux, la concurrence est impitoyable. En 2006, au bout d’une saison, Fox extradait sans état d’âme Prison Break de Chicago (choisie pour raisons fiscales), direction Dallas.
La raison ? Un nouveau programme plus attractif d’incitations à la production voté la même année par le Texas (22 millions de dollars sur deux ans). En échange des largesses texannes, Prison Break aura fait travailler pendant deux ans un millier d’intermittents et alimenté les commerces locaux, avant de finalement revenir en Californie pour sa 4e et ultime saison.
Car l’emploi est évidemment l’autre partie cruciale de l’équation. Lorsqu’à l’été 2008, Disney annonce que la saison 2 de Ugly Betty sera filmée à New York au détriment de Los Angeles, plus de 300 intermittents subitement au chômage achètent une page dans Variety pour supplier le gouverneur Schwarzenegger d’agir pour stopper l’hémorragie de tournages en dehors de la cité des anges. Message entendu : une loi signée par Schwarzie en février dernier débloquera 100 millions de dollars par an de crédit d’impôt sur cinq ans pour toutes nouvelles séries ou films tournés sur le sol californien.
L’emploi mais aussi le soutien de son marché immobilier ont par ailleurs convaincu la ville de Miami de renoncer àaugmenter cette année le loyer de 20 000 dollars par mois demandé aux producteurs de Burn Notice pour y planter leurs caméras dans un centre d’exposition désaffecté. Il serait dommage de faire fuir la seule série actuellement tournée sur son sol (Les Experts Miami et Dexter sont filmées à L.A). Le cadre de nos séries chéries dépend donc définitivement de petits arrangements fiscaux plus que d’exigences créatives. Quelle cruelle désillusion !
... Et Jerry Bruckheimer dans tout ça ?
Sacré Jerry Bruckheimer. Sa nouvelle série The Forgotten (ABC), avec Christian Slater, se déroule à Chicago… mais se filme à Los Angeles. Même le crédit d’impôt de 30% offert par l’Illinois n’a pas entamé la préférence de Bruckheimer pour la Californie. Basé à Santa Monica, le producteur des trois Experts et de Cold Case fait tourner ces dernières dans les environs alors qu’elles se passent théoriquement à Las Vegas, Miami, Manhattan et Philadelphie (pour Cold Case). « C’est de plus en plus difficile économiquement, car les studios nous serrent la ceinture sur tous les postes » explique-t-il. « Mais je préfère tourner ici : on a de super équipes avec qui nous aimons bosser ». Un pur artisan, ce Jerry !
Avant d'aller dodo, une dernière petite bombe lâchée par Variety : selon le fil web du magazine, Spider-Man 4 se fera sans Sam Raimi, ni Tobey Maguire. (EDIT : la primeur de l'info est en fait venue du site Deadline Hollywood de Nikki Finke).
Sony aurait décidé de remodeler en profondeur la franchise et souhaiterait repositionner le récit de Spider Man 4 durant les années lycée de Peter Parker.
Non content d'avoir été responsable du naufrage artistique de Spider-Man 3, le studio semble vouloir faire porter le chapeau à Raimi et donner une orientation plus franchement teenage à notre tisseur chéri au cinéma. Navrant. Ou pas ?
Le site confirme tout d'abord que le prochain Spider Man sortira plus probablement, non pas en 2011 comme prévu mais en 2012 ("Ach, z'est l'année où on va douss mourir !" me hurle mon pote Rolland) et ce pour deux raisons : avoir suffisamment de temps pour constituer une nouvelle équipe (casting, réal' etc...) et préparer un tournage en 3D.
Citant des sources internes à Sony, Deadline Hollywood explique que Sam Raimi se serait de lui-même désengagé de Spider Man suite à d'interminables soucis sur le scénario, courant depuis plusieurs mois. L'auteur d'Evil Dead aurait répété aux cadres du studio à plusieurs reprises qu'il "détestait" la version du script co-signée par Jamie Vanderbilt, David Lindsay-Abaire et Gary Ross et qu'il attendait une nouvelle version remaniée par Alvin Sargent, auteur du scénario de Spider-Man 2 et 3. La date de début des prises de vue de Spider Man 4, initialement fixée à février 2010, fut repoussée à mars, puis avril... puis sine die apprenait-on la semaine dernière, au vu des difficultés persistantes autour du script.
Au cours d'une réunion qui s'est tenue ce lundi à Los Angeles, Sam Raimi aurait tout simplement dit : "C'est fini, je ne peux pas tenir vos délais, je ne peux plus avancer créativement". Pour la co-présidente de Sony Pictures Amy Pascal et Matt Tolmach (président de Columbia Pictures), la seule solution était dés lors de rebooter entièrement la franchise Spider Man plutôt que de faire remplacer Sam Raimi sur un Spider Man 4. Deadline Hollywood affirme également que Tobey Maguire a appris la nouvelle au téléphone par Amy Pascal en personne - "Il n'était pas spécialement bouleversé" précise la source du site.
Quant à Sam Raimi, il a maintenant deux options : soit se lancer dans la colossale franchise World of Warcraft, soit tâter plutôt de la fresque historique avec l'adaptation du roman The given day de Dennis Lehane (l'auteur de Mystic River et Shutter Island).
Voici en attendant le communiqué officiel de Sony Pictures (en anglais). La sortie du prochain Spider Man pour l'été 2012 est confirmée, ainsi que le retour aux années lycée de Peter Parker. Pour le reste, c'est le bla-bla habituel "c'était génial de bosser avec Sam et Tobey".... mais bon on les vire quand même !
COMMUNIQUE DE PRESSE OFFICIEL DE SONY SUR LE REBOOT SPIDER MAN
Culver City, CA (January 11, 2010) -- Peter Parker is going back to high school when the next Spider-Man hits theaters in the summer of 2012. Columbia Pictures and Marvel Studios announced today they are moving forward with a film based on a script by James Vanderbilt that focuses on a teenager grappling with both contemporary human problems and amazing super-human crises.
The new chapter in the Spider-Man franchise produced by Columbia, Marvel Studios and Avi Arad and Laura Ziskin, will have a new cast and filmmaking team. Spider-Man 4 was to have been released in 2011, but had not yet gone into production.
“A decade ago we set out on this journey with Sam Raimi and Tobey Maguire and together we made three Spider-Man films that set a new bar for the genre. When we began, no one ever imagined that we would make history at the box-office and now we have a rare opportunity to make history once again with this franchise. Peter Parker as an ordinary young adult grappling with extraordinary powers has always been the foundation that has made this character so timeless and compelling for generations of fans. We’re very excited about the creative possibilities that come from returning to Peter's roots and we look forward to working once again with Marvel Studios, Avi Arad and Laura Ziskin on this new beginning,” said Amy Pascal, co-chairman of Sony Pictures Entertainment.
“Working on the Spider-Man movies was the experience of a lifetime for me. While we were looking forward to doing a fourth one together, the studio and Marvel have a unique opportunity to take the franchise in a new direction, and I know they will do a terrific job,” said Sam Raimi.
“We have had a once-in-a-lifetime collaboration and friendship with Sam and Tobey and they have given us their best for the better part of the last decade.This is a bittersweet moment for us because while it is hard to imagine Spider-Man in anyone else’s hands, I know that this was a day that was inevitable,” said Matt Tolmach, president of Columbia Pictures, who has served as the studio’s chief production executive since the beginning of the franchise. “Now everything begins anew, and that’s got us all tremendously excited about what comes next. Under the continuing supervision of Avi and Laura, we have a clear vision for the future of Spider-Man and can’t wait to share this exciting new direction with audiences in 2012.”
"Spider-Man will always be an important franchise for Sony Pictures and a fresh start like this is a responsibility that we all take very seriously," said Michael Lynton, Chairman and CEO of Sony Pictures. "We have always believed that story comes first and story guides the direction of these films and as we move onto the next chapter, we will stay true to that principle and will do so with the highest respect for the source material and the fans and moviegoers who deserve nothing but the best when it comes to bringing these stories and characters to life on the big screen."
The studio will have more news about Spider-Man in 2012 in the coming weeks as it prepares for production of the film.
End of transmission... (là c'est moi hein, pas Sony...)
C'est dimanche et ça caille à ne pas sortir un Taun-Taun : deux bonnes raisons pour réchauffer nos coeurs en replongeant dans la sainte époque des éditions Lug et de leur mythique Strange, mensuel par lequel toute la génération actuelle des 30/50 ans a découvert les super héros Marvel.
Plus précisément, replongeons-nous dans un documentaire qui fait, depuis quelques mois, pas mal de bruit dans le petit monde des spécialistes de la culture super héros :
Marvel 14, les super héros contre la censure, de Philippe Roure et Jean Depelley.
C'EST QUOI ?
Un documentaire de 26 minutes partant de la petite histoire pour raconter la grande : à partir de l'énigme planant sur l'existence (ou non) du mythique et jamais paru 14e numéro de la revue Marvel, supprimée par Lug en 1971 à cause de la censure, Philippe Roure et Jean Depelley lèvent le voile sur une période d'acharnement de nos belles institutions morales contre la BD en général et les super héros en particulier.
OK MAIS DANS LE DETAIL, DE QUOI CA CAUSE ?
En mars 1971, la "commission de surveillance et de contrôle sur les publications destinées à l'enfance et à l'adolescence", organe dépendant du ministère de la Justice, fait interdire aux mineurs la revue "Marvel", créée par les éditions Lug en avril 1970. Motif : la trop grande violence des histoires publiées dans ce magazine (Les Quatre Fantastiques, Spider Man et Captain Marvel).
Spider Man et (plus tard) Captain Marvel furent transférés alors dans Strange, autre mensuel créé par Lug en janvier 1970 et qui, bizarrement, échappa aux foudres de la censure. Quant à "Marvel", Lug interrompit donc sa parution au bout de 13 numéros après l'avis fatal de la commission. Une légende affirme pourtant qu'un Marvel 14 existe bel et bien, jamais publié mais dont certaines copies ont eu le temps d'être imprimées avant l'arrêt définitif des rotatives. Aujourd'hui introuvables, ces originaux vaudraient une fortune selon les collectionneurs. Le Marvel 14 est ainsi devenu un Graal sacré pour les amateurs, victime expiatoire d'une époque de persécution culturelle des super héros américains en France depuis l'après-guerre. Alors, Marvel 14... mythe ou réalité ?
Marvel 14 : mythe ou réalité?
That is the question mon bon monsieur...
Y A DES GUEST STARS DANS CE TRUC, PLISSKEN ?
- Jean Pierre Dionnet, co-fondateur de Metal Hurlant et frenchy chéri de ces geeks.
- Frédéric Manzano, responsable des éditions Déesse.
- Bernard Joubert, auteur du Dictionnaire des livres et journaux interdits (2007, ed. Cercle de la Librairie)
- Jean-Yves Mitton, scénariste et dessinateur de chez Lug, mythique auteur de la BD Mikros.
- Reed Man, rédacteur en chef du nouveau Strange et ancien de l'atelier Lug.
- Thierry Mornet, responsable éditorial comics Delcourt, ex-rédacteur en chef de Semic.
- Enfin, last but not least, la formidable Claude Vistel, notre marraine à tous, ex-directrice de publication des éditions Lug. Le grand âge d'or des super héros Marvel en France, c'est à elle que nous le devons.
INFOS COULISSES SUR LE DOCUMENTAIRE
- Marvel 14 était à la base un projet de court métrage fiction de Philippe Roure, intitulé "M14" (lire interview plus loin). Après avoir galéré pour trouver un producteur, Roure trouve enfin preneur en 2008 avec la société Metaluna (la boîte de Fabrice Lambot et Jean-Pierre "Mad Movies" Putters), qui lui suggère une autre idée : monter, parallèlement à son projet de court métrage, un vrai documentaire sur la légende du Marvel 14.
- Vers la fin du documentaire, l'un des derniers intervenants à l'image a fait tiquer les spécialistes : un soi-disant imprimeur italien, qui étrangement sonne moins authentique que les autres témoins. Une petite controverse plane depuis autour de Marvel 14 : est ce un documentaire tout simplement bidon? Non bien sûr et Philippe Roure s'explique dans l'interview qui suit.
OU PEUT-ON VOIR MARVEL 14 ?
Ben... C'est le problème. En attendant une probable diffusion télé courant 2010 (une chaine du câble est notamment très intéressée), Marvel 14... n'est pour l'instant visible que dans les festivals. Il a été projeté en avant première à l'Etrange festival de Paris, en septembre 2009. Il le sera à nouveau lors du prochain Festival de la BD d'Angoulême. Philippe Roure termine parallèlement une version de 52 minutes de cet excellent documentaire.
Strange n°1, paru en janvier 1970. Un mensuel culte de chez culte pour les fans de super héros en France.
Il sera publié par Lug, puis Semic jusqu'en 1998.
La revue Marvel, lancée en avril 1970, aura beaucoup moins de chance.
MAIS AU FAIT, IL EST BIEN OU PAS CE DOC ?
Excellent ! La version de 26 minutes de Marvel 14, qui n'est selon moi finalement qu'un brouillon de la future version 52' sur laquelle travaillent toujours Roure et Depelley, n'en reste pas moins passionnante. Ultra pédagogiques, très inspirés dans le choix de leurs intervenants (mention spéciale aux passionnants Dionnet, Joubert... et bien sûr à Madame Claude Vistel, j'y reviens plus loin), les auteurs prennent soin de replacer l'histoire de Marvel 14 dans le cadre général de l'Histoire des super héros et de la censure.
Un rapide panorama depuis Superman est brossé en préambule, pour arriver à l'ascension des héros Marvel à partir du début des sixties sous l'impulsion de Martin Goodman et Stan Lee... et leur importation en France par les éditions Lug. Le doc plonge ensuite avec rigueur et sans temps mort dans le récit du véritable harcèlement auquel la censure française s'est livrée, depuis l'après guerre, à l'encontre des éditeurs de BD... et en particulier des éditeurs, comme Lug, d'adaptations de comics américains.
Au centre de la répression, qui fera des morts économiques : la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Un texte dont Marvel 14 nous apprend qu'il trouve ses racines dans la France de Vichy et qu'après guerre, son application abusive sera encouragée par une union sacrée entre cathos intégristes et communistes anti-américains. Le point d'orgue de Marvel 14 : l'interview de Claude Vistel, ex-responsable éditoriale de Lug, celle par qui les super héros Marvel ont pu se répandre en France. Une sexagénaire au récit émouvant, qui mériterait une statue pour le rude combat qu'elle a humblement mené en faveur de cette culture qui a bercé notre jeunesse et nos imaginaires de geeks.
Jean-Pierre Dionnet : avec sa verve habituelle,
il rappelle dans Marvel 14 l'idéologie
anti-américaine qui sévissait derrière la censure française des comics.
Egalement enquête aux relents de polar (écho au court métrage fictionnel M14 que Roure a toujours en tête), le documentaire trébuche hélas dans ses trois dernières minutes. Inutilement confuses en s'attardant trop sur des détails techniques concernant l'imprimeur de Lug à l'époque, elles introduisent par ailleurs un étrange intervenant final : un certain Ennio Deodato, cité comme "ancien conducteur offset chez Intergrafica" (imprimeur italien de Lug, qui succéda au lyonnais Martel à partir de Strange 19). La séquence de ce monsieur s'avère non seulement dénuée d'intérêt, mais surtout... bidon, ce qui a dés lors fait planer un doute, chez certains, sur toute l'authenticité du documentaire. A tort bien sûr. Une petite faute de goût expliquée en toute transparence par Philippe Roure dans l'interview qui suit (mince je l'ai pas déjà écrit plus haut, ça ?).
Car en vérité je vous le dit ! Marvel 14, les super héros contre la censure est un documentaire aussi captivant que bien informé, édifiant témoignage d'un contexte historique ultra-répressif contre la culture comics. Sans oublier de très belles illustrations via les sublimes couvertures de Fantask, Marvel et Strange. Les auteurs ont d'ailleurs au préalable demandé et obtenu l'aval de Marvel Comics pour pouvoir illustrer aussi généreusement leur film. Je recommande à tous les mordus de super héros, quand la chose sera visible, ce film fort instructif et dont l'effet madeleine fait mouche. Rendez-vous donc au prochain salon de la BD d'Angoulême (pour la version 26'), ou à l'Etrange Festival de Lyon (pour la version longue)... ou sur la chaîne de télé qui aura eu le bon goût de le diffuser ! Guettez la news sur le web ou ici même dés que j'en sais plus, parole from Mars. Mais foin de moi-même, place au co-créateur du bouzin : Mr Philippe Roure !
LE MAKING OF DE MARVEL 14
INTERVIEW DE PHILIPPE ROURE, CO-REALISATEUR DE MARVEL 14, LES SUPER HEROS CONTRE LA CENSURE (Metaluna Production).
Philippe Roure, dites-nous tout : c'est quoi ce Marvel 14, d'abord ? Hein ?
Je vais vous le dire mon cher Plissken : d'abord, c'est le numéro qui a suivi le Marvel 13, je trouvais intéressant de le préciser ! Et je ne dis pas ça juste pour faire une blague à deux balles.
Non, non c'était drôle. Et la suite ?
Marvel 14 est un mythe sur lequel nous enquêtons. A l'époque, sur la 4e de couverture de chaque Marvel, les éditions Lug montraient toujours la couverture du numéro suivant. Et donc sur Marvel 13, il y avait une couverture annonçant Marvel 14, ce qui a laissé penser à beaucoup de gens que ce numéro a bien existé. Dés lors les collectionneurs n'ont cessé de fantasmer : où est passé ce Marvel 14 ? A-t-il eu le temps d'être imprimé, relié, massicoté avant que les machines ne s'arrêtent ? Bref si il existe, Marvel 14 peut valoir une fortune. Certains disent l'avoir vu, mais il s'agit en fait de numéros pirates, oeuvres de fans ultimes qui ont fabriqué leur propre Marvel 14. Nous interviewons d'ailleurs l'un d'entre eux, à la fin du doc.
A travers l'histoire du Marvel 14, ce film nous raconte aussi comment les super héros Marvel ont débarqué en France et leur "persécution"...
Tout est parti de Lyon, où sont nées les éditions Lug, qui au début adaptaient surtout des BD italiennes de western dans les revues Ombrax, Nevada, Tex, Kiwi.... A la tête de Lug, il y avait Auguste Vistel, Marcel Navarro et Claude Vistel, la fille d'Auguste. Les Vistel étaient une grande famille de résistants pendant la guerre. Quand Marvel Comics a voulu s'exporter en Europe, ils ont mandaté une société pour signer les contrats d'adaptation : l'agence Transworld Feature Syndicate, représentée en France, à Paris, par une certaine Barbara d'Arnoux. De tous les éditeurs français contactés (dont Hachette), seul Lug a dit "ok". Ils ont sorti un premier magazine en 1969 : Fantask, avec au sommaire le Surfer d'argent, les Quatre Fantastiques et L'Araignée. La censure a fait arrêter Fantask au bout de 7 numéros sous des prétextes hallucinants (couleurs trop violentes, monstres, combats violents...).
Pourquoi une telle sévérité contre les super héros ?
Depuis l'après-guerre, la délinquance juvénile était une source de préoccupation majeure du gouvernement et pour lui, la BD était responsable de cette délinquance, comme nous l'explique dans le doc' Bernard Joubert. D'où la loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Après l'arrêt de Fantask, Lug a créé en parallèle deux autres revues : Strange et Marvel. Et au bout de 13 numéros, il est arrivé à Marvel la même chose qu'à Fantask. Strange, elle, a pu continuer au prix d'une certaine auto-censure, une édulcoration des planches américaines... Et puis les choses se sont un peu calmées, surtout que Spider Man est devenu très populaire grâce au dessin animé télé. Mais l'autocensure a continué jusque dans les années 90.
Cette loi du 16 juillet 1949 est-elle toujours en application ?
Elle existe toujours, mais je pense que son application s'est évidemment beaucoup relachée, surtout depuis l'arrivée des mangas. La commission de censure doit toujours exister mais sur quoi se prononcent-ils maintenant, je ne sais pas. Jean te répondrait sans doute mieux que moi...
Le temps fort de ton documentaire, c'est Claude Vistel. Elle est un peu notre super héroïne à tous !
On a passé un après midi à discuter chez elle à Lyon. Elle nous a invité au restau, en nous accueillant "comme ses petits enfants" (ce sont ses mots). C'est une dame très élégante, à la retraite aujourd'hui. Elle est restée un temps chez Semic après le rachat de Lug en 89. Elle avait une place en or, mais a fini par se dire qu'elle avait fait son temps (Claude Vistel a pris sa retraite en 1993 - NDJP). C'était génial de discuter de super héros et de super vilains avec cette sexagénaire distinguée qui parfois nous rappelait elle-même des noms de personnages qu'on avait oublié. C'est elle qui a choisi les super héros figurant dans le premier Fantask. Elle était tombée amoureuse du Surfer d'argent à cause de son air triste et persécuté, elle trouvait ça craquant.
Tu es toi-même un vieux lecteur de Strange ?
Comme beaucoup de gens de ma génération, oui. Le premier numéro que j'ai acheté, c'était dans les années 70, avec Daredevil en couverture. On le voit dans un zoo, il se bat contre un mec cagoulé sur une espèce de soucoupe volante... J'ai dû lire mon premier Strange vers dix ans et j'ai enchainé avec Titan, Nova, Special Strange, Planète des singes, Conan... jusqu'à environ 16/17 ans. Quand Semic a racheté Lug en 1989, j'avais déjà arrêté.
D'où t'est venue alors l'idée de Marvel 14 ?
En lisant une encyclopédie sur les adaptations des Marvel comics en France par Lug et Semic, je suis tombé sur un article sur le "légendaire" Marvel 14. Je n'avais pas idée de cette histoire et du mythe qu'était devenu ce Marvel 14. J'ai trouvé que cela ferait une très bonne idée de scénario de polar. J'envisageais déjà une scène d'ouverture avec quatres personnages autour d'une table, à la Reservoir dogs, en train de parler du sac de noeud Marvel 14 à l'issue d'une discussion à batons rompus sur les comics en France. L'idée était donc d'en tirer un court métrage de 15 minutes, qui s'appelait "M14". J'en ai écrit le script, puis j'ai tourné un teaser avec des bouts de ficelle en 2007. Ca débute comme un vrai-faux docu sur la légende M14, avant de basculer vers le polar en noir et blanc. Pour crédibiliser le coté docu du teaser, j'ai fait jouer Jean-Pierre Dionnet dans son propre rôle.
Comment ce projet de court métrage est-il finalement devenu un documentaire pur et dur avec Marvel 14 ?
J'ai fait le festival de Cannes pour trouver un producteur, avec mon teaser sous le bras. Sans succès. J'ai alors contacté Fabrice Lambot et Jean-Pierre Putters de Metaluna prod. Fabrice m'a contacté cinq minutes apres l'envoi de mon mail pour me confirmer leur intérêt. Mais tout en soutenant le projet de court, ils m'ont expliqué qu'ils trouvaient qu'on avait là matière à faire aussi un vrai documentaire sur le sujet.
Ils m'ont proposé de m'associer avec Jean Depelley, un auteur de chez eux bourré de contacts dans le monde des comics et fervent défenseur de Jack Kirby en France. Il collabore aussi à la version actuelle de Strange. M14 est donc devenu le documentaire Marvel 14, les super héros contre la censure, dont nous avons débuté le tournage au festival d'Angoulême en 2009. Mais M14 le court métrage est toujours d'actualité : il est en phase de préproduction, j'ai commencé des répétition avec de nouveaux comédiens et notamment, dans le rôle du bad guy, le comédien-cascadeur Alain Figlarz (vu récemment dans le rôle du très très vilain Lemoine dans Braquo - NDJP).
Pour finir, revenons sur la mini-controverse relative à la fin de ton documentaire. Dans les trois dernières minutes, vous interviewez un employé de l'imprimeur italien Intergrafica... Il s'agit en fait d'un comédien ?!
Bon... rappelle-toi que ce 26 minutes est sur le mode de l'enquête et qu'à l'origine, c'était une fiction. Dans le cadre de cette enquête, on a voulu remonter la piste du Marvel 14 et savoir où il avait pu etre imprimé : chez Martel, à Lyon, ou Intergraphica, à Milan (Lug a travaillé avec ces deux imprimeurs - NDJP). Cet italien que tu vois et qui a censément travaillé pour Intergrafica est effectivement un acteur. J'avais tourné cette séquence dans le cadre du teaser de M14, qui était une fiction tournée comme une enquête de polar. Dans ce cadre-là, ça n'était pas gênant d'avoir un comédien jouant le rôle d'un imprimeur qui aurait travaillé chez Intergrafica dans les années 70. Et quand on a basculé dans le mode documentaire, on a quand même gardé cette séquence parce qu'elle donnait un petit côté international au film. Mais du coup tout le monde voit bien que ce mec joue la comédie et ca laisse penser que tout Marvel 14 est un "docu-menteur" pipeauté depuis le début. Alors que tout, excepté ce type, est rigoureusement vrai.
En même temps ca me parait impensable de garder un comédien dans un documentaire. Que va devenir cette séquence ?
Elle ne figurera pas dans la version longue de Marvel 14, qui sera davantage tournée vers le documentaire, avec beaucoup d'extraits tirés de l'Ina. On élargira vraiment le propos au contexte historique et politique de l'époque : l'après-guerre, la libération, le plan Marshal, la culture américaine qui envahit l'Europe, l'anti-américanisme, le rôle des communistes... On va simplifier la fin du documentaire, je reconnais qu'à la fin de la version 26' on s'y perd un peu. On va clarifier tout ça en évacuant l'épisode Intergrafica. Ca a été une petite erreur de direction de notre part, c'est tout...
Quelle avenir pour Marvel 14 ?
La version de 52 min devrait être finie pour début février, car des chaînes sont sur le coup. Cette version sera projetée à L'Etrange Festival de Lyon en avril, suivi d'un débat consacré à la censure. Après avoir été montrée à L'Etrange Festival de Paris en 2009, la version 26' sera re-projetée pendant le prochain festival de la BD d'Angoulême.
Et le court métrage M14 ?
Tournage vraisemblablement en mars, toujours produit par Metaluna. Et une fois le court métrage et le docu terminés, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire heu... HA si j'ai un scénario de thriller en hommage au giallo qui intéresse Metaluna. On verra bien !
M14 : le projet de court métrage qui donna finalement naissance au doc Marvel 14, court toujours...
PS : pour mémoire, une excellente interview de Claude Vistel, réalisée par Xavier Fournier, était déjà parue dans un numéro du magazine trimestriel Comic Box que je vais essayer rapido de retrouver... Et vous pouvez également lire une interview fleuve de notre supermamie à cette adresse. Voilou !
Hola les aminches, je serai bref car l'épuisement me guette, voire me cerne (les yeux).
Voilà, notre nouveau petit bébé issu des entrailles de NoWatch.tv : TONIGHT ON MARS, premier podcast vidéo à inaugurer la section expérimentale "Ze Lab" de NWTV.
Dans Tonight On Mars, Yann (alias le Dr No) et moi-même passeront au crible (et sans pitié en général) l'actu des sorties DVD/Blu-ray, qu'il s'agisse de films, séries télé, documentaires ou pornos zoophiles (un intrus s'est glissé dans cette liste).
Nous venons donc de mettre en ligne ce soir le numéro zéro, d'une durée d'environ 43 minutes. Il y a évidemment mille défauts à corriger mais aussi quelques qualités que nous comptons bien développer. On compte sur vous pour que cette nouvelle aventure made in NoWatch.tv dure le plus longtemps possible. Et on compte aussi sur nous-même pour vous en donner envie ! (je sais pas si j'étais très clair là...)
Un immense merci à :
- TheOldCuban et Antibiotics de NoWatch.tv (alias Jérome et Christophe from Zapcast.tv, mais je pense que vous aviez compris) pour nous avoir aidé à accoucher du bébé.
- A "magic" Fanny pour nous avoir donné un inestimable coup de main sur le montage de ce pilote.
- A Yann pour son colossal boulot d'habillage visuel de l'émission.
Les deux liens pour visionner Tonight On Mars, épisode zéro (en attendant que le streaming fonctionne et soit visionnable sur notre blog www.tonightonmars.com) :
Merci d'avance à vous pour vos commentaires, ici, sur i'tunes ou sur le forum de NoWatch.tv, et on croise les ventouses pour la suite (vieille coutume martienne) !
Les aminches, c'est l'heure du schisme. Je vais dire du mal, beaucoup de mal de The Big Bang theory. Pour certains d'entre vous, la charge sera intolérable. Je m'attends donc à subir les pires outrages verbaux mais en même temps, comme dirait Jack Burton, "What the hell"...
Si je devais faire appel à ma fibre objective, je dirais que BBT est effectivement, objectivement, incontestablement une bonne série, au sens de bien faite. Une bonne partie de ses dialogues et blagues sont assez drôles sur le papier, voire même dans les faits. Toutes les références aux comics, jeux vidéos, films et séries de SF sont pointues et vérifiées. Un univers a été posé et la mayonnaise a pris non seulement avec le grand public, mais aussi avec semble-t-il une grande partie de la "communauté" geek visée. A ma grande consternation d'ailleurs, même Alexandre Astier voue un culte passionné à Big Bang Theory (je le sais de source sûre : lui-même). Et pourtant j'excècre cette série. Voilà, c'est comme ça, totalement subjectif et incontrôlable.
Entre BBT et moi, le torchon a brûlé dés la vision de l'épisode pilote. J'en serais sans doute resté là, n'étant pas spécialement maso. Mais le quasi plébiscite de BBT par la plupart d'entre vous m'interpelle forcément. Peut-être étais-je mal luné le jour du visionnage de ce foutu pilote. Peut-être me fallait-il plus de temps pour rentrer dans les loufoqueries de Leonard, Sheldon et leur pouffe à gros seins. Comme je ne suis pas une huître centenaire, j'ai donc pris sur moi de visionner l'intégrale de Big Bang Theory, jusqu'à ce jour. J'en ai bavé, les mecs. Mais j'ai tenu bon et rien à faire : la vision de chaque épisode de Big Bang Theory et de ses personnages si superficiels et outranciers déclenche en moi d'irrépressibles envies de strangulation de tout le casting. Je vais tâcher d'expliquer sereinement pourquoi, vous pourrez ensuite procéder à ma lapidation.
DE QUOI CA PARLE ?
Reprenons depuis le début. Dans The Big bang theory, série créée par Chuck Lorre et diffusée depuis 2007 sur CBS, nous suivons le quotidien de deux jeunes physiciens surdoués co-locataires d'un appartement à Pasadena, Leonard Hofstadter (joué par Johnny Galecki) et Sheldon Cooper (alias Jim Parsons). Leur particularité : Leonard et surtout Sheldon sont deux adulescents totalement inaptes aux relations sociales, dont la vie est entièrement régie par leurs passions pour la science, les comics, la SF, les séries télé, mangas, jeux de rôles, jeux vidéos et plateaux repas chinois commandés systématiquement au même traiteur... bref, voilà deux parfaites caricatures d'über-geeks. Leurs fréquentations se limitent à deux autres scientifiques inadaptés sociaux, travaillant comme eux sur le campus de la prestigieuse université de Caltech : leurs potes Howard Wolowitz et Rajesh Koothrappali (joués par les excellents Simon Helberg et Kunal Nayyar), respectivement ingénieur en physique appliquée et astrophysicien. Dans le premier épisode de la saison 1, la routine bien rôdée de Sheldon et Leonard explose ("BANG!") lorsqu'emménage leur nouvelle voisine de palier : la blonde Penny, cruche du Midwest rêvant de gloire hollywoodienne et bossant comme serveuse au restaurant "Cheesecake factory". Au fil de cette première saison, une idylle improbable va naître entre Leonard et Penny, qui à sa grande surprise finira par comprendre voire adopter le style de vie de ses deux voisins extra-terrestres. Réciproquement, Penny poussera Sheldon et Leonard à sortir un peu plus de leur coquille et s'aventurer plus souvent hors de leur sanctuaire d'écrans, d'équations et de BD.
Quelles que soient ses qualités (car elle en a, je le répète), The Big Bang Theory marque d'après moi une profonde régression de la comédie télé, un retour en arrière à la sitcom de papa, quand des perles comme 30 Rock, Old Christine ou la défunte Arrested Development proposent des alternatives autrement plus audacieuses et innovantes. Pourquoi une "régression" ?
LA FORME DANS BBT : BACK TO PAPA
On se croirait revenu aux heures glorieuses de la sitcom des années 80/90. La sitcom bien traditionnelle, avec rires enregistrés en cascade, petites virgules visuelles récurrentes, répliques graveleuses avec juste ce qu'il faut d'allusions scato-sexuelles et mise en scène digne d'une pièce de boulevard. A chaque épisode de BBT, j'ai l'impression de voir Boeing-Boeing au théâtre de la Michodière. Il faut dire que cette tambouille trop huilée est une spécialité du chef Chuck Lorre, créateur de BBT et auteur de la déjà bien balourde Two and a half men (Mon oncle Charlie), ainsi que de Dharma et Greg.
Avec Big Bang Theory, Lorre reste en terrain conquis et ressert tous les codes réchauffés et rassurants du genre qui fait tourner son business depuis 15 ans :
- Récurrence de quatre décors principaux (l'appartement de Sheldon/Leonard, celui de Penny, le lieu de travail de Sheldon/Leonard, celui de Penny...)
- Multicaméras avec dialogues champs/contrechamps
- Codes vestimentaires caricaturaux (petit short/débardeur pour la blonde de service, fringues flashy/Deschiens pour le tocard Wolowitz, t-shirt de super héros pour Sheldon...)
- Et donc ces fameux rires du public et/ou enregistrés. J'ai chronométré : dans BBT, le brouhaha hilare agresse mes tympans toutes les 5 à 10 secondes. La moindre vanne, le moindre trait d'humour, la moindre mimique, le moindre pet de mouche californienne est lourdement souligné à coup d'assommants rires en boîte, même quand la chute est foireuse, ce qui arrive tout de même fréquemment dans cette série.
Au hasard : repassez vous l'épisode 5 de la saison 2. Une scène en particulier, celle où Sheldon se fait sermonner par la bande pour passer son permis (10e minute), illustre parfaitement cet abus de rires tonitruants pour enrober une chute pourtant bien plate. A plusieurs reprises, je ressens le même embarras, la même crispation que lorsqu'un gros beauf' assis à côté de vous lors d'un dîner, rit grassement à ses propres blagues là où vous esquissez tout juste un sourire poli.
Je ne saurais dire pourquoi dans Friends, Seinfeld, Thats 70's show ou Third rock from the sun, les rires en boîte ne me gênaient pas plus que ça alors que dans BBT, ils m'insupportent. Sans doute parce que je suis plus sensible à l'humour des sitcoms sus-citées qu'à celui de M. Lorre. Ou alors parce que la coupe est pleine. Les rires enregistrés appartiennent définitivement selon moi au passé de la sitcom. Je n'ai plus besoin qu'on me dise où et quand je dois rire, je ne suis pas un poulet en batterie ni un rat de laboratoire. J'ai infiniment plus de respect pour l'humour plus risqué et moins pute des "single camera comedies" type Scrubs, Malcolm, The office ou 30 Rock, qui me donnent l'impression de voir une vraie série, sans rires parasites et non pas un pathétique spectacle pour GM du Club Med. Et "Old Christine" me direz vous ? Certes, c'est une sitcom formellement dans la veine de BBT, mais à elle seule, Julia Louis Dreyfus a infiniment plus de talent comique que n'en auront jamais les bouffons grimaçants de Chuck Lorre. Ce qui m'amène aux personnages de Big Bang Theory et leurs interprètes. Argh.
PERSONNAGES ET CASTING : THE BIG BRANQUES THEORY
Je hais ce casting. Ou disons au moins la moitié. Merde, je voulais faire dans le sobre et la dentelle, mais c'est plus fort que moi, fallait que ça sorte. Reprenons-nous. Avant de m'attarder sur l'interprétation, petit aparté sur les personnages. Là encore, BBT propose une brochette d'hypercaricatures exaspérantes, aussi pachydermiques à propos des geeks que l'étaient celles de "Geekdom", émission de sinistre mémoire présentée par Lio l'été dernier sur Sci-Fi. Et vous savez pourquoi tant de poncifs ? Chuck Lorre, créateur de la série, n'en a rien à foutre des geeks. Lorsqu'on lui demande en interview, comme ce fut le cas lors du festival de télévision de Monte Carlo 2009, les origines de la création de BBT, il vous répond sincèrement qu'il n'est absolument pas geek et n'a aucune affinité avec cette culture ou la SF en général ; il voulait simplement faire une série sur l'air du temps. Et forcément, les geeks à Hollywood, on le sait, c'est tendance depuis le début des années 2000.
Deux potes geeks chez Chuck Lorre, ça donne donc Leonard et Sheldon, un couple limite Cage aux folles (Leonard serait l'homme, Sheldon la femme), dépeint de la même façon dont "nous" voient "les autres". Entendez dont le grand public "non geek", la masse, les médias voient généralement les geeks : des neu-neux sociopathes, gringalets, frustrés sexuellement (voire asexués) et obsédés de nouvelles technologies. Quand c'est Lio sur Sci-Fi, ça fait chier tout le monde (moi le premier), quand c'est BBT tout le monde s'aplatit. Je ne pige pas...
Je poursuis. Dans l'épisode pilote, Laurel/Sheldon et Hardy/Leonard s'apprêtent ainsi à vendre leur sperme juste pour pouvoir se payer une "connexion Internet T1 fractionnelle" (le "pipi/caca/sperme/nénés" au format familial est une source d'inspiration récurrente dans BBT). La scène n'est pas forcément irregardable, elle me consterne simplement par sa facture téléphonée, dans la forme comme dans le propos. Un peu plus tard, nous apprenons que le geek ultime selon Chuck Lorre est une créature d'habitudes, un freak frisant la pathologie autiste : sur le canapé du salon, Sheldon a SA place (choisie pour sa géo-localisation idéale entre la télé, la chaudière et la fenêtre) et malheur à quiconque tente de s'y assoir. Sheldon a aussi un petit déjeuner précis pour chaque jour de la semaine, un pyjama du jour, un traiteur asiatique unique... Bref, pour Chuck Lorre, geek = Rainman.
Continuons notre exploration de l'exaspérant catalogue de poncifs. Sheldon me fait penser à ces personnages secondaires barrés vu dans d'autres sitcoms... sauf que BBT en fait son personnage principal et qu'il n'en a pas vraiment les épaules ni l'épaisseur requise. Koothrappali, de son côté, est un odieux pompage du Fez de That 70's show pour le côté "accent exotique cocasse", ficelle usée jusqu'à la cordelette. Pour le reste, le geek selon Chuck Lorre passe forcément 97 heures à jouer en réseau à World of Warcraft (épisode 3, saison 1), n'ose parler aux filles que bourré (Koothrappali), trippe à fond sur Summer Glau de la série Sarah Connor Chronicles (non mais WTF cette série de merde ?!) et traîne une mère-boulet castratrice. La maman de Wolowitz vit avec lui et pourrit son quotidien (elle reste toujours hors champs, on n'entend que sa voix de poissonnière). Détail ostentatoire : Wolowitz est juif donc pour lui c'est forcément double ration de mère tarée (et re-cliché !) ; celle de Leonard est une neuro-scientifique incapable d'exprimer la moindre affection maternelle ; celle de Sheldon est une bigote texane hystérique et les parents de Koothrappali le martyrisent depuis l'Inde par webcam interposée.
Soyons franc : ces poncifs donnent lieu parfois à des dialogues ou scènes plutôt savoureux, comme dans l'épisode 15 de la saison 2 où Sheldon et Leonard comparent leurs mamans (Sheldon : « Toi au moins ta mère ne te tapait pas sur la tete avec une bible pour t’obliger à finir tes choux de Bruxelles ». Leonard : « La tienne ne te collait pas des électrodes sur la tete pour mesurer tes ondes cérébrales quand tu étais sur le pot »). Ils n'en restent pas moins des stéréotypes d'autant plus agaçants qu'aucun des quatre gogols imaginés par les scénaristes n'a vraiment évolué depuis le début de la série. Parfois, les auteurs percent une petite trouée, pas plus grosse qu'une tête d'épingle, dans le ciel immaculé de la bouffonnerie ambiante. Ainsi, le personnage de Wolowitz laisse-t-il entrevoir enfin une certaine fragilité dans l'épisode 12 de la saison 2, où nous le retrouvons totalement déprimé suite à une remarque blessante de Penny. Lorsqu'en essayant de le consoler, cette dernière lui reproche cependant d'en faire toujours des caisses, il répond piteusement par un touchant : "Regarde moi : est ce que j'ai franchement la moindre chance si je n'en fais pas un peu trop ?" Dommage que la série ne creuse pas un peu plus sérieusement ces failles-là, juste un peu plus...
Les deux personnages certainement les plus insupportables à mes yeux restent Penny et Leonard. Honneur aux pouffes. Blondasse aux yeux globuleux et à l'agaçant timbre nasillard, aussi subtile dans son jeu qu'une choucroute garnie, l'actrice Kaley Cuoco campe avec Penny un cliché total de bimbo moyenne, quasi systématiquement montrée en petite tenue ou décolletés plongeants. Dans le rôle de Leonard, Johnny Galecki passe son temps à papillonner des yeux, tête levée, bouche entrouverte (son unique registre) et pérorer comme une folle tordue. Le couple que son personnage Leonard finit par former avec Penny est probablement le moins crédible et le moins attachant vu depuis un bail en télé. Aucune émotion, tension, complicité ou surprise dans les rapports entre ces deux-là, tant les scénaristes les plongent dans des situations à la mécanique prévisible à des kilomètres. Je me fous totalement de leurs engueulades pusillanimes en saison 2 et 3, de leur "je t'aime moi non plus" et de leur "c'est bizarre de coucher ensemble entre potes" mille fois mieux explorés par les couples Rachel/Ross et Chandler/Monica dans Friends.
L'HUMOUR ET LES HISTOIRES : BAZINGA !
Non seulement BBT se repose un peu trop sur des figures imposées de la sitcom (l'épisode de Halloween ; le geek craque sur une fille trop bien pour lui ; la visite de la maman etc...) mais surtout, elle exploite un humour d'arrière garde typique de Chuck Lorre, derrière le vernis des références geek. Au niveau des enjeux dramatiques, c'est du lourd. Du gros lourd, même. Le cahier des charges de Big Bang Theory est clair : surtout pas une once d'intrigue anxiogène ni d'enjeu un tant soit peu dramatique. Je ne demande pas à BBT de nous faire du Racine, hein... mais juste un brin, je dis bien un brin, de tension... une larme de malaise où, même si l'on est dans une sitcom, les auteurs auraient les couilles de faire traverser à leurs personnages de vraies épreuves.
Je me souviendrai toujours de cet épisode de la saison 3 de Friends où Rachel et Ross finissent par rompre. Un bijou d'écriture : tandis que Joey, Chandler, Monica et Phoebe se sont enfermés dans la chambre sans pouvoir en sortir (on rit), Ross et Rachel se pourrissent très sérieusement dans le salon, jusqu'à décider de rompre (on pleure). Une scène longue, avec très peu de rires enregistrés et qui nous fait en effet beaucoup rire... avant de nous fendre le coeur. Je n'aime pas Big Bang Theory parce qu'à aucun moment de la cinquantaine d'épisodes visionnés jusqu'ici, je n'ai vu les scénaristes essayer de s'aventurer ailleurs que dans le domaine de la bouffonnerie pure et dure.
Impossible de m'attacher à ces personnages et d'entrer en empathie avec eux : leur vie est une potacherie permanente ! Dans Friends, Rachel nous faisait vraiment partager sa crainte d'être coincée à jamais comme serveuse au Central Perk. Dans BBT, on se tamponne royalement que Penny refourgue des burgers au Cheesecake factory jusqu'à ses prochaines couches. Enfin, BBT plairait beaucoup à Patrick Le Lay et son immortelle formule sur le "temps de cerveau disponible" : pas plus de deux intrigues par épisode (faut pas bousculer la ménagère qui s'encanaille à rire sur le dos des geeks, hein) et surtout pas d'intrigues feuilletonnantes ou si peu. Des personnages apparaissent puis disparaissent sans explication, les compteurs sont remis systématiquement à zéro à chaque nouvelle histoire... On ne suit pas la vie d'individus incarnés, mais juste les pitreries de comiques s'ébrouant dans des sketches de 26 minutes, cirque méprisant dont Sheldon et sa psychorigidité cataclysmique sont l'attraction principale.
Par honnêteté intellectuelle, je dois bien reconnaître que certains gags et répliques m'ont, sinon fait rire, du moins bien amusé :
- Episode 1.2 : quand Sheldon explique que Superman 1 n'est pas réaliste, parce que lorsque Superman rattrape Lois Lane en plein vol lors de la scène de l'hélicopère elle devrait logiquement, avec le choc, "se couper en trois morceaux".
- Episode 2.4 : quand Penny devient totalement accro à World of Warcraft. (EDIT : il s'agit en fait de l'épisode 2.3 et non pas de Wow mais du jeu Age of Conan. Merci à... heu.. "Anonyme" pour m'avoir repris ! Et sorry pour cette petite erreur. Ca ne change pas grand chose, mais en effet soyons précis.)
- Episode 2.8 : quand Wolowitz demande à ses copains de l'aider après avoir fait tomber le Mars rover dans une crevasse martienne.
- Episode 2.15 : l'apparition de Beverly, la maman de Leonard. Réplique de Raj à Leonard : "Tu es le Jar Jar Binks de la famille Hofstadter". Ok, j'ai ri.
- Episode 3.8 : le camping de Wolowitz, Leonard et Koothrappali
- Les engueulades de Raj avec ses parents sur webcam
- les "bazinga" décochés régulièrement par Sheldon pour faire comprendre à son interlocuteur qu'il vient de se foutre de sa gueule (dans le genre comique de répétition, j'aime bien aussi ses "there there")...
Pour le reste je persiste et signe : The big Bang theory et son succès sont à mes yeux le symptôme d'une régression non seulement de la comédie télé, mais aussi des standards d'exigence du public américain. C'est le retour au confort des grosses ficelles, de la facilité du comique de répétition, des repères rassurants du rire enregistré et de la caricature outrancière... Une grande partie d'entre vous l'a adoptée, je ne peux l'ignorer et même je le respecte. Mais en ce qui me concerne, il ne suffit pas de grimer quatre bouffons en costume de Flash et multiplier les références érudites à la "culture geek" pour faire une bonne série comique. Je trouve que des hommage bien plus subtils à la culture qui nous passionne ont été rendus dans un film comme Galaxy Quest ou le sont régulièrement dans 30 Rock. Ils parlent à mon coeur de geek de façon bien plus noble que ce gavage d'oie démago que nous impose BBT.
Je promets cependant que je continuerai néanmoins à suivre la série chaque semaine pour guetter d'éventuels signes d'amélioration. Bazinga ! Je déconnais bien sûr... Next !!!