lundi 29 juin 2009

Mon Top 5 du film de mort-vivants

Hi, les geeks du lundi, Plissken speaking..

Allez, hop, c'est gratuit, c'est lundi après-midi, c'est pour moi ! Et dans la perspective du prochain Zombieland de Ruben Fleischer (sortie en novembre), voilà mon petit top 5-qui-sert-à-rien du must absolu du film de mort-vivant. Un palmarès que je qualifierai en toute modestie d'assez peu contestable.




L'Autant en emporte le vent du film d'horreur. Le propos sociétal de ce summum du gore subversif a déjà été décrypté de long en large par des cohortes d'exégètes depuis trente ans. La symbolique du mall, le piège du consumérisme qui finira par consumer les héros etc...
Mais perso, je retiendrai de Zombie l'une des scènes les plus absolument flippantes qu'il m'ait été donné de voir au cinéma (j'en ai fait des cauchemars récurrents, c'est vous dire) : la séquence d'ouverture. Un plateau télé en pleine panique, un débat en direct entre responsables affolés et perdus en conjectures sur ce phénomène inexplicable de ces morts qui marchent et dévorent les vivants depuis quelques semaines. La civilisation s'effondre sous nos yeux, plus rien d'autre ne compte que la survie, fuir par tous les moyens...
Boostée par les synthés stridents et angoissants des Goblins (récemment en concert à Paris), l'ambiance de fin du monde imprègne ces minutes apeurées, désespérées et filmées avec le réalisme d'un documentaire. On y croit. J'y ai cru. Préférez le montage européen (plus nerveux et supervisé par Dario Argento, co-producteur du film) à la version américaine.




Après des années de zombies d'opérette aussi effrayants que le raton laveur de Candy (ben je sais pas, c'est le premier truc qui m'est venu à l'esprit...), La Nuit des morts-vivants impose au cinéma des revenants réalistes, cannibales et implacables. Un peu comme Kubrick avec 2001 pour la SF, Romero offre à l'horreur son premier authentique chef-d'oeuvre moderne. L'épouvante viscérale et la puissance du propos politique (le héros est noir, choix couillu en 1968) font du film un classique matriciel pour tout le genre et l'influence majeure de générations entières de cinéastes (allez au hasard, John Carpenter pour son sublime Assaut). J'ai une petite réserve par rapport à la musique, complètement pompière et surranée au regard de l'époque où fut tourné le film. C'est grave, docteur ?




Sept ans après Zombie, Romero remet le couvert et (en)terre les humains dans une base nucléaire sous-terraine en Floride, tandis que les morts-vivants ont définitivement pris le pouvoir à la surface. Boudé même par les fans du maître qui le jugeaient trop bavard à sa sortie, Day... se pose pourtant en plus-que-digne successeur de Zombie.
La charge se porte cette fois sur une bande de militaires abrutis avec lesquels une bande de civils doit cohabiter dans la base. Romero continue de fustiger le vertige auto-destructeur de l'Homme quand l'apocalypse voisine devrait au contraire l'amener à raisonner. Musique là encore très anxiogène signée John Harrison. Séquence d'ouverture terrifiante dans une ville déserte aux rues peu à peu débordées de zombies hurlants.
Maquillages gore absolument étourdissants signés Tom Savini, qui s'en donne à coeur joie dans le dernier quart d'heure, lorsque qu'un bon millier de zombies envahissent la souricière humaine. Ha, c'était le bon temps, tiens, avant que papy Romero ne privilégie l'hémoglobine en image de synthèse toutes pourraves dans l'atroce et pompant Diary of he dead.


Robert Carlyle vient de dire "nique ta mère" à des zombies susceptibles
(28 Semaines plus tard, de J.C Fresnadillo)



Le Retour des morts-vivants, de D. O'Bannon. Avec, ici présente, une des charmantes
victimes des croqueurs de cerveaux : Linnea Quigley

Je défie quiconque de me regarder bien droit dans les yeux en affirmant haut et fort qu'il n'a pas agonisé de terreur devant les trois quart des scènes de 28 semaines plus tard, suite largement supérieure au 28 jours de plus tard de Danny Boyle. Top de la trouille : là encore une introduction à couper le souffle, démarrant dans le silence étouffant d'une maison de campagne barricadée de toute part pour finir par la cavalcade effrennée d'un Robert Carlyle coursé par une horde zombies hystériques au galop. A voir vraiment de préférence sur l'écran le plus large possible et dans une obscurité de crypte.
Quant au Retour des Mort-Vivants, ancêtre eighties du Shaun of the dead de Pegg et Wright, il réussi l'exploit de vous faire rire en vous collant quand même une pétoche d'enfer. Un coup de maître pour le réalisateur Dan O'Bannon, ex-scénariste de Dark Star, d'Alien et de Tonnerre de Feu, ici réalisateur novice. Bande son culte, entre rock'nroll et synthés gothicomiques, avec entre autres l'hymne hardeux "It's party time" des 45 Grave pour accompagner les 100 mètres piqués par des zombies croqueurs de cerveaaauuuuuux (et oui, LRDMV est le premier film où les mort-vivants se prennent pour Carl Lewis, 20 ans avant 28 jours plus tard). Plissken d'or au trio de seconds couteaux totalement jouissif formé par James Karen, Don Calfa et Clu Gulager. Allez les djeunz, on achète le DVD !

Lents, très très lents : la marque de fabrique des zombies italiens (L'Au-delà, de L. Fulci)

De toutes les bisseries transalpines mobilisant les mangeurs de vivants, L'Au-delà reste sans doute le plus classieux et poétique. Les acteurs jouent mal, les dialogues au sérieux papal flirtent avec le comique involontaire, le scénario accumule des scènes gore gratuites... mais on reste sous le charme de l'inventivité des meurtres, de la qualité des maquillages signés Gianetto de Rossi et du climat surréaliste et poisseux ambiant.

End of transmission...

dimanche 28 juin 2009

La pensée du dimanche : le remake de Vendredi 13 est à chier




Hier soir, j'ai vu en blu-ray le remake de Vendredi 13
, réalisé par Marcus Nispel, chez mon camarade David Mikanowski. Un remake en forme de reboot en fait. L'action se passe de nos jours et les jeunes éphèbes et bimbos qui reviennent passer leurs vacances du côté de Crystal Lake se remémorrent, au début de cette grosse daub... au début du film, que trente ans plus tôt, les lieux furent le théâtre d'un massacre perpétré par la mère du petit Jason Voorhes. Et que le Jason en question roderait toujours dans les parages...

Je sais bien qu'il ne fallait pas attendre grand chose du remake d'un film de merde, lequel inaugurait voici déjà presque trente ans une franchise de merde (douze films, putain, douze !!!) suscitant un culte de merde aussi incompréhensible que celui de Johnny Hallyday (ouais ouais, d'la merde aussi, je persiste et signe).

Mais bon, je me disais quand même que le remake de Massacre à la tronçonneuse, signé du même Marcus Nispel et produit lui aussi par Michael Bay , comme ce Vendredi 13-là, avait réussi l'exploit d'éviter, et de loin, la catastrophe cosmique. Que le directeur de la photo, comme m'en informa David en glissant l'infâme Blu-ray de malheur dans la platine, n'était autre que Daniel Pearl, qui officia déjà en 1974 comme chef op' sur le tout premier Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (à ne pas confondre avec le reporter Daniel Pearl décapité par les barbares barbus en 2002 au Pakistan). Que malgré mon mépris proverbial pour les Vendredi 13, ce remake incongru serait au pire divertissant, gore et rempli de pépées à gros seins démembrées à coup de machette jasonienne. De quoi espérer le minimum syndical en matière de série B d'horreur gouleyante, tout ça, non ?

He bien non, c'est NUL ! Certes, il y a du gore, surtout qu'il s'agit de la version "unrated" (j'ai pas vu celle exploitée en salles, Dieu merci). Certes encore, le producteur et le réalisateur ont fignolé un casting aux petits oignons frits de petites bombes au chassis olympien et poitrines russmeyeriennes (raah, gloups... holaaa tout doux Plissken, on se calme et on boit frais...). Rien ne nous est d'ailleurs caché de leur sculpturale anatomie (enfin pas de full frontal non plus, faut pas rêver), bientôt massacrée comme il se doit par notre increvable Jason.


Julianna Guill, Danielle Panabaker et Willa Ford.
Nulles mais bonnes.

Mais, bon sang, que tout ceci est mauvais,
médiocre, mal joué (Jared Padalecki est encore plus inexpressif que dans sa série Supernatural), atrocement filmé et cadré (comme dans un mauvais Jason Bourne), monotone, répétitif, sans aucune tension ni fun et tout simplement grotesque (la palme à l'acteur black, pardon j'ai oublié son nom, qui sort de la baraque assiégée par Jason avec un Wok attaché à l'avant bras en guise de bouclier. Non mais les mecs... franchement... ). Bref : on s'ennuiiiiiiiie.

On me rétorquera (qui ça "on" ??? Montrez vous, lâches !) que finalement, cette sinistre entreprise se love dans la lignée piteuse de la franchise. Et que les acteurs au jeu atroce, les longueurs, tout ça, finalement, participe de la cosmogonie jasonienne... Et puis, il faut tout de même aussi accorder à ce film une photo réussie (merci Daniel Pearl) et quelques meurtres impressionnants. Oui mais non. Je me suis trop emmerdé. C'est trop nul. Je n'ai même pas envie d'argumenter intelligemment et développer mon propos. A film de merde, critique ad hoc.

Après une décennie 2000 marquée par un renouveau du cinéma d'horreur grâce à Hostel, The Descent, Saw, Rec et les remakes réussis que furent L'Armée des morts, Massacre à la tronçonneuse ou La Coline a des yeux, ce Vendredi 13 vide et poussif ne peut faire que piètre figure. Serait-ce la fin d'une parenthèse enchantée ? Trop tôt pour le dire... Monsieur Nispel, j'espère en tout cas que vous serez un peu plus appliqué dans votre remake à venir de Conan le barbare !

Vendredi 13 (Friday the 13th), de Marcus Nispel. Avec Jared Padalecki, Daniele Panabaker, Amanda Righetti, Derek Mears (Jason Voorhes). 97 min.
DVD/BR disponible le 11 août (Paramount).



Bande de jeunes veaux prêts à se faire découper en rondelle
par psychopathe increvable depuis trente ans
.

End of transmission


PS : c'est quoi cette génération de jeunes réal' infoutus de faire autre chose que des remakes ??? Est ce que je réécris les articles écrits vingt ans plus tôt par mes confrères, moi ?

vendredi 26 juin 2009

Michael Jackson : Bambi était un geek... et faillit acheter Marvel !


Hi kids... Plissken speaking.

Navré d'ajouter ma touche personnelle à l'overdose d'hommages et nécros en tout genre sur le King of pop mais le trente-sept bientôt trente-huitenaire que je suis ne pouvait décemment pas laisser trépasser le génie de Thriller sans lui adresser un dernier petit salut depuis Mars.

Comme tous les gens de ma génération, et malgré mon indéfectible amour pour le hard rock, Michael Jackson a fait partie de ma vie. J'étais en 5e lorsque Thriller éclaboussa les surboums de ma pré-adolescence en 1982. En 1ère quand Bad s'abbatit sur les ondes radio-télé et Michael Jackson sur le Parc de Princes en 1988. En licence à la fac lors de la sortie de Dangerous en 1991 avec son clip Black or white au morphing débridé. Et en maîtrise de journalisme au moment de History en 1995. Je n'inclus pas dans cette liste le raté Invincible, sorti en 2001 et dont, contrairement aux précédents albums, pas un seul titre ne suscita en moi la moindre espèce d'excitation.

Mais toujours est-il que j'associe incontestablement Jackson à mon adolescence et ma jeunesse. Et j'adresse un petit salut amical d'ailleurs à mon ami Renaud B., admirateur passionné de Michael Jackson à l'époque et dont les explosions d'enthousiasme au sujet de "Jacko" (nous étions en 1ère ensemble) me laissaient perplexe, moi qui vénérais à l'époque Dire Straits, Toto et Peter Gabriel et qui m'apprêtais à découvrir le hard rock via Def Leppard.

Cependant, des titres comme Can you feel it (avec les J5), Dont stop 'til you get enough, Beat it, Thriller, Black or white, Give in to me, Scream et quelques autres m'ont presque autant fait vibrer que Back in Black d'AC/DC ou Panama de Van Halen. Je n'ai jamais été à proprement parler un fan de Michael Jackson, mais j'avais beaucoup de respect pour sa démarche artistique ouverte et sa tolérance plus que bienveillante à l'égard de quelques petits solos rock bien sentis ici et là dans sa discographie.

Mais l'autre raison pour laquelle il me semble logique de lui rendre hommage tient de l'évidence : Michael Jackson était un geek ! Un vrai de vrai, passionné de cinéma de genre, de jeux video et de comics. Un cinéphile dont les clips, généralement mis en scène par des cadors du grand écran, fourmillaient de références et clins d'oeils au 7e art.

En 2000, ce gros fan de super héros Marvel et collectionneur compulsif de comics (en octobre 2008, on le vit dévaliser la boutique spécialisée Golden Apple Comics à L.A), envisagea sérieusement de racheter l'éditeur de Spider Man, des X-Men et consorts. C'est ce que nous rappelle ce petit article de la "splash page" du site MTV, faisant référence à un article plus complet du site "The Comic's Journal" intitulé "How Michael almost bought Marvel". La photo ci-dessous montre d'ailleurs Bambi en compagnie de Stan Lee, (à gche) mythique ex-gourou de la Marvel et adulé par Michael Jackson.

De gche à dte : Stan Lee, Bambi et Peter Paul

A l'époque, Stan Lee, qui n'était plus relié à Marvel que par un titre de façade et un gros chèque chaque année, venait de créer sa propre start-up (Stan Lee Media) avec son associé Peter Paul (plus tard condamné pour escroquerie, mais ceci est une autre histoire...). Il fut question que Michael Jackson et Stan Lee Media s'associent pour racheter Marvel (qui se remettait tout doucement d'une banqueroute en 1997) mais, pour des raisons détaillées dans le lien plus haut, l'affaire ne se fit jamais (ça ferait un bon "what if...", non ?).

Autre indice irréfutable de la geekerie du bonhomme : pour rembourser ses dettes colossales, Jackson s'était résolu à vendre aux enchères, en avril dernier à Beverly Hills, une partie de son trésor de guerre, avec notamment des statues grandeur nature de Spider Man, Superman et Batman (ainsi qu'une statue de lui même... costumé en Batman... hem), des consoles d'arcade X-Men...

Enfin, la fascination du chanteur pour les univers imaginaires, la SF, le fantastique et les super héros suinte dans nombre de ses clips (Scream, Black or white, Thriller, Can you feel it, Ghost...). Quoi de plus normal pour cet éternel et obsessionnel adulescent ?

Sa cinéphilie se devinait également dans le choix des metteurs en scènes pour ses clips les plus célèbres. John Landis, tout auréolé des lauriers du Loup garou de Londres, fut choisi par Michael Jackson pour réaliser l'inoubliable clip de Thriller. Un petit chef -d'oeuvre, qui me terrorisa lorsque je le visionnai pour la première fois, dans l'émission Champs-Elysées présentée par Michel Drucker sur Antenne 2 (ha ben ouais ça nous rajeunit pas tout ça, pfff). Les superbes effets spéciaux de maquillage des morts vivants de Thriller étaient d'ailleurs signés Rick Baker, qui avait déjà officié sur Le Loup garou de Londres. Les morts-vivants de Thriller me collèrent la même trouille que ceux du Zombie de Romero, que je louai quelques mois plus tard au Palace Vidéo, tout tremblant d'appréhension et d'excitation devant la jaquette sanguignolante fignolée par le mythique éditeur René Chateau. Mais je m'égare...

Michael Jackson fut également dirigé par Martin Scorsese sur le clip de Bad, David Fincher sur celui de Who is it, John Singleton sur Remember the time, de nouveau John Landis sur le réjouissant Black or white, Spike Lee sur They dont care about us et Francis Ford Coppola sur le moyen métrage en 3D Captain Eo, space opera kitch produit par Georges Lucas et projeté dans les Disneyland du monde entier.

Par respect pour le défunt, je ne m'attarderai guère sur le très embarassant Moonwalker, comédie musicale astronomiquement nulle à la gloire de Jackson, réalisée par une bande de tâcherons et massacrée par la critique à sa sortie en 1988. Et qui fit plouf au box office. On peut aujourd'hui considérer The Wiz, de Sydney Lumet, comme le seul rôle digne de ce nom du chanteur au cinéma, acteur assez peu convaincant au demeurant...

Malgré le côté obscur et dérangeant du personnage, je pense qu'on est tous d'accord pour dire qu'il a moins mérité une place de choix au paradis des geeks, qu'en pensez vous les aminches ?


End of transmission...



jeudi 25 juin 2009

Final cut et Damages 2 (en effet y a aucun rapport)



Guten Tag mein aminchen...

"Je vais devoir me mettre à Final Cut" Voilà, telle quelle, la pensée qui me foudroya hier soir en m'endormant comme une merde sur les bonus du Blu-ray de Blade Runner. Un chef-d'oeuvre, une bible matricielle, un monument saint et intouchable de la SF, mais là n'est pas la question.

Il va falloir coûte que coûte que je maîtrise ce foutu logiciel de montage video parce que m'est avis qu'il en va de mon avenir professionnel. Cruelle destinée que la nôtre, journalistes de presse écrite qui avons justement sciemment choisi la plume plutôt que la caméra ou le micro. Les groupes de presse s'effondrent, le journalisme écrit se ratatine et l'empire de l'image, via l'appel d'air (que dis-je : le maelstrom implacable) du web, s'étend inexorablement.

Que ce soit pour nos projets en cours avec la bande scudienne, pour ce site ou même pour m'éloigner d'une presse écrite à l'agonie, il va donc falloir que j'apprenne un nouveau métier. Et qu'à l'instar de mes amis Jérôme, Arnaud et de toute une ribambelle de jeunes étourneaux, je sache aussi tourner des images et les monter. Sous peine de métamorphose en dinosaure balayé par le bouleversement de son environnement. C'est aussi excitant qu'effrayant, mais inévitable. Je ne serai jamais un orphèvre en la matière, soyons lucide, mais je ne peux plus désormais faire l'économie d'une maîtrise d'un minimum de rudiments.

Bon, j'arrête de geindre. Adieu, ancien monde, donc !

Et bonjour Damages 2 (en effet, y a pas de transition), qui démarre ce soir en prime time sur Canal +. Treize nouveaux épisodes toujours écrit par le même trio (Daniel Zelman et les frères Kessler) et dont j'ai achevé la vision cette semaine. J'écrirai une critique plus complète ce week end, mais d'ores et déjà, je le crie tout de go : chui déçu !

Après deux premiers épisodes plutôt captivants où l'ambiance se fait plus noire que jamais, les auteurs semblent s'être totalement embourbés dans une intrigue laborieuse. Laquelle débute comme un thriller à la Insider (avec ici William Hurt dans un rôle voisin de celui que tenait Russel Crowe dans le chef-d'oeuvre de Michael Mann) pour évoluer vers des enjeux économico-financiers simplement mortels d'ennui. Plus grave : beaucoup de personnages présentés comme clé semblent, à mi parcours, ne plus servir à rien (au premier rang desquels William Hurt justement). Jusqu'à un final truffé de coquilles indignes des auteurs d'une série qui frôlait la perfection en saison 1.

Bref, j'y reviendrai ce week end, mais je tenais à marquer le coup pour le lancement ce soir sur Canal +, d'autant que, pour l'honorable magazine qui m'emploie, j'avais pu me rendre sur le tournage de cette saison 2, en décembre dernier à Brooklyn.

Quelqu'un dans le coin a-t-il aimé Damages et vu la saison 2 ? Parlez moiiiii !!!






Damages, saison 2 (de Daniel Zelman, Todd A. Kessler, Glenn Kessler).
Avec : Glenn Close, Rose Byrne, Tate Donovan, William Hurt, Ted Danson

A partir de ce soir, tous les jeudis sur Canal + à 20h45 (deux épisodes).


End of presse écri.. pardon, transmission...



dimanche 21 juin 2009

Zombieland : la réponse US à Shaun of the dead ?



Amis du dimanche, buenos dias.

Je flaire déjà ton scepticisme de geek aguerri à qui on ne la fait pas, petit bonhomme. Ca fait quelques semaines que j'entends moi-même parler de Zombieland sans vraiment y prêter attention... jusqu'à ce que, ce matin, je découvre la bande annonce de cette comédie horrifique sur une n-ième invasion de morts vivants.

Hé ben je me suis bien marré et voilà les 5 raisons pour lesquelles j'ai envie de voir Zombieland :

1) La bande annonce me fait rire (franchement, le coup du "zombie kill of the week", et le zombie écrasé par un piano, sympa non ?)
2) Woody Harrelson en redneck maraveur de zombies a l'air tout simplement mo-nu-men-tal.
3) Un film dans lequel joue Bill Murray ne peut pas être complètement mauvais.
4) Certes, on dirait un remake californien de Shaun of the dead avec plus d'action. Tant mieux !
5) Ils ont collé le génial "Everybody wants some" de Van Halen dans ce trailer. Ce morceau, issu de l'album Women and children first pour ceux que ça intéresse (ben oui quoi, c'est bien la fête de la musique aujourd'hui, non ?), est une tuerie. Faites qu'on l'entende dans le film !

Voilà ! Je ne connais pas le réalisateur, ni les scénaristes. On se retrouvera peut-être avec une bouse au final et je ferai alors mon mea culpa plisskenien. Mais pour l'instant, j'achète ! Résultat des courses en novembre.

Zombieland, de Ruben Fleischer
Avec : Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Bill Murray, Emma Stone...
Dist : Columbia pictures/Sony
Sortie France : 18 novembre.

End of transm.. argh... au secours, un zombie me bouffe les doiiiaaaaaa... crounch..




samedi 20 juin 2009

Les chéris de ces geeks, ep.5 : Rutger Hauer




Klaatu, barada, Nikto, les geeks (c'est terrible, je ne peux plus employer ce terme sans maintenant ressentir une pointe d'irritation, on vous expliquera pourquoi dans Scuds #7)

Ben c'est que ma liste commence à prendre un peu de coffre, dites donc ! Allez, Rutger, à toi les honneurs mon coco...

Une fois encore, c'est grâce à Starfix, mensuel de cinéma culte de chez culte de chez reculte, qu'un beau jour de juin 1986, je pris conscience de l'existence de Rutger Hauer. Je l'avais vu pour la première fois au cinéma en 1984 dans Osterman Week-end, de Sam Peckinpah. Un film auquel je n'avais à peu près rien compris à l'époque (j'avais douze ans, ho), mais le charisme de Hauer et le climax musclé de ce thriller paranoïaque bien malsain m'avaient tout de même marqué à l'époque. Cependant, c'est bien en juin 1986 que le nom de Rutger Hauer s'imprima définitivement dans mes petits synapses.

Je filais sur mes quinze ans, je venais d'apprendre que je redoublais ma seconde et donc perdre mon année d'avance mais surtout, je tombais éperdument amoureux de Pascale P., avec qui j'avais pourtant passé l'année à me pouiller la tronche. Allez savoir, l'amour, hein, tout ça... Alors que Première devait certainement se repaître de quelque visage familier du pompeux, respectable et pompant cinéma français, les allumés de mon Starfix à moi avaient consacré leur converture à Rutger en gros plan, rétine de psychopathe et fusil à pompe en main dirigé droit vers le lecteur. Le film ? Hitcher, de Robert Harmon.


Malgré son Grand Prix à Cognac (hips !),
Hitcher fut tout au plus considéré à sa sortie
comme une efficace série B.


Rutger Hauer, dont la carrière était alors déjà bien entamée, y tient le rôle de John Ryder. Certainement le plus flippant serial killer de toute l'histoire du cinéma (allez, avec Norman Bates, Henry et Hal 9000). Tout au long du scénario, Ryder prend un plaisir sadique et sexuel à harceler le jeunôt Jim Halsey (C. Thomas Howell), qui vient de le prendre en stop quelque part entre Chicago et San Diego où il convoie une voiture. Halsey finira par l'éjecter, mais le tueur n'aura de cesse de le suivre et le briser psychologiquement, laissant quelques cadavres sur la route, avant un face à face final où la poudre parlera pour de bon.

Allez, un petit coup de trailer de l'époque...




Road movie sanglant aux frontières du fantastique, électrisé par les synthés syncopés de Mark Isham, Hitcher était vu à l'époque, du moins par les nases de la critique classique, comme une efficace série B (au mieux) ou un vulgaire thriller sans envergure (au pire).

Starfix n'avait pourtant pas menti. Ecoutant fidèlement ses journalistes, qui défendèrent passionnément Hitcher et son acteur principal, je décidai de me ruer en salles savourer la bête. Pascale était avec moi, en amie. Ce jour-là, mon coeur battait à tout rompre autant pour elle (qui n'en savait rien, logique hein) que pour Hitcher, tandis que nous tentions péniblement, sous un soleil de plomb, de nous frayer un chemin à l'intérieur du Gaumont Ambassade des Champs Elysées, pris d'assaut par les pingres en cette journée de Fête du cinéma.
A la fin du film
, je n'avais toujours pas osé me déclarer à Pascale (je ne le fis que pendant l'été qui suivit par une lettre enflammée et je me pris en retour une belle veste en tergal, mais passons !). Mais j'était plus excité qu'après un roulage de pelle adolescent.



L'heure du jugement est venu pour Ryder, assassin venu de nulle part (Hitcher)

Le film fut une claque monumentale. Mon souvenir en reste encore intact, autant pour ses scène d'actions jouissives que par l'extraordinaire composition de son héros maléfique. Rutger m'avait fait peur. Massif, indestructible, impitoyable, il tuait à l'écran le sourire au lèvres, donnant vie à un ange de la mort effrayant et fascinant par son mystère et sa nonchalence. Le rôle de John Ryder, pourtant à l'origine prévu pour Sam Elliot, ne pouvait rêver meilleure incarnation.

Rutger Hauer, acteur hollandais né en 1944 et révélé en 1973 par son compatriote Paul Verhoeven dans Turkish Delices, s'imposait brutalement dans ma banque d'images indélébiles. Acteur-colosse au charisme si impressionnant que le jeune Thomas C. Howell était lui-même effrayé par lui sur le tournage de Hitcher, Hauer mérite sa place dans cette rubrique pour avoir, dans la première moitié des années 80, réalisé un parcours de seigneur au cinéma.





En haut : Hitcher, de R. Harmon (1986)
En bas : Blade Runner, de R. Scott (1982)


Je ne connaissais rien de ses films hollandais
. Je n'ai à ce jour toujours pas vu Turkish Delices, Spetters ni Soldiers of Orange et d'ailleurs si l'un d'entre vous les a vu, qu'il n'hésite pas à laisser un comm'... C'est dans Blade Runner, vu d'abord en vidéo puis à plusieurs reprises au cinéma le Grand Pavois (paix à son âme) après mes 16 ans, que je redécouvris Rutger Hauer. Après m'avoir terrorisé dans Hitcher, il me faisait pleurer dans le classique de Ridley Scott. L'androïde Roy Batty était certes un assassin mais, contrairement à John Ryder, amoureux de la vie et décidé coûte que coûte à prolonger la sienne. Qui peut décemment me dire droit dans les yeux qu'il n'a pas eu la gorge serrée lors de la scène ultime de Roy juste avant sa mort, devant un Rick Deckard épargné de justesse par sa miséricorde ?

Les deux dernières phrases de cet inoubliable monologue ("All those moments will be lost in time, like tears in rain... Time to die.") furent d'ailleurs improvisées par Hauer lui-même, pour donner plus d'émotion à l'agonie finale de son personnage. Hauer suggéra aussi l'idée que Batty tienne une colombe à la main durant ses dernières secondes. La musique de Vangelis, la colombe, le ralenti sur le visage baissé de Rutger maculé par la pluie et les larmes.... Argh, j'en frissonne encore !

Remember...



Miraculeuses années 80 pour Hauer : terrifiant en Wulfgar dans Les Faucons de la nuit de Bruce Malmuth (1981), magnifique en chevalier Etienne Navarre dans le somptueux Ladyhawke de Richard Donner (1984) et plus encore en chef de mercenaires dans le moyen-âgeux La Chair et le sang de Paul Verhoeven. A chaque fois, des rôles physiques, des personnages en chair et en roc, des forces de la nature habitées par le bien ou le mal.






De haut en bas : Blade Runner (photos 1 et 2)
et La Chair et le sang, de Paul Verhoeven (1985). Le repos du guerrier...

La fin des années 80 sonna hélas l'heure du déclin pour la carrière de Rutger. Premier accident de parcours avec le thriller poussif Mort ou vif de Gary Sherman (1987), attendu comme le loup blanc par Starfix puis descendu en flammes dans les colonnes du mag'. Puis Rutger enchaîna avec le bizarre La Légende du Saint buveur de l'italien Ermanno Olmi. Un film auteurisant qui n'avait plus rien à voir avec les précédents du CV de l'acteur. Rutger y incarnait un clodo embringué dans une histoire de prêt d'argent qui va bouleverser sa vie. Chiant, non ? Je me souviens que ce fut la première fois où je me dis : "Bon, Rutger est passé à autre chose" et où ses films suivants m'indifférèrent.

Et la route de Rutger, qui devenait sans doute trop vieux pour jouer les balèzes sans pour autant être reconnu par les "auteurs", s'enfonça dans l'anonymat des navets, séries Z et autres direct to video. Pas la peine de les citer, vous avez Allo ciné pour ça.


Ladyhawke, de R. Donner (1984)

Je me souviens notamment d'un épouvantable nanar intitulé Mr Stitch, pourtant réalisé par Roger "Killing Zoe" Avary (1995), sorti en video chez nous. Rutger y cachetonnait en docteur Frankenstein du pauvre à donner vie à un humanoïde reconstitué avec des bouts de cadavres, dans un futur chichement représenté par un labo blanc immaculé.

Après un bon paquet de daubes et quelques apparitions dans des séries télé de bon ton (Alias, Smallville...), Rutger s'est en partie racheté une conduite ces dernières années en occupant des seconds rôles dans des films de haute volée : Batman Begins et surtout Sin City, dans lequel on le retrouvait avec plaisir en prêtre... psychopathe (on n'échappe pas à son destin).

A 65 ans, peu de chance pour que l'ogre blond qui hanta mes années 80 ne brille à nouveau sous les feux de la rampe. Les excès de sa vie de baroudeur (il fut marin et accro aux paradis artificiels...) se lisent sur ses traits flétris et les directeurs de casting ne semblent plus raffoler des yeux bleus de Rutger. En flânant sur sa page IMDB, l'internaute découvre cependant des films à venir au cinéma pour lui et aux dernières nouvelles, il enseigne, entre deux rôles, la comédie à Rotterdam. Peu importe que le temps et les abus aient abîmé Rutger Hauer. Les chefs-d'oeuvre dont il honora sa massive présence lui ont déjà réservé depuis un bail un siège permanent dans le coeur des geeks. Par chez nous, les seigneurs sont éternels.


PS : j'ai revu Pascale P. des années et des années plus tard, c'est à dire tout récemment, dans une rue voisine de chez moi. Elle est mariée, mère de trois enfants. Et toujours aussi belle. Chienne de vie !

End of transmission...
































jeudi 18 juin 2009

Rions un peu avec 2012 et Roland Emmerich !



Roland Emmerich... Quelque part, ce type me fait penser à Luc Besson. Il réalise des films effroyablement nuls et caricaturaux (Stargate, Independance day, Godzilla, The Patriot, tout ça quoi...) mais.... mais... on ne peut pas lui enlever un certain sens de l'épate visuelle.

Sauf que contrairement à gros Luc, Herr Roland est, entre deux scènes à pleurer de connerie astronomique, capable de vous coller une super trique avec son goût immodéré pour les destructions massives de mégalopoles à coup de raz de marée, tremblements de terres, lézard géant soupe au lait ou grosses soucoupes volantes venues de Mars (ouah, comme moi !)

Et là, Roland, pour son nouveau film, 2012, qu'on attend tous comme des gros vikings la bave aux lèvres avant d'envahir la Normandie, on peut dire qu'il s'est vraiment levé le cul côté GROSSE GADAZDROF...

Mais foin de laborieux prologue : au cas où elle vous aurait échappé, voici la nouvelle bande annonce du bouzin, présentée par le maestro Emmerich en personne pour Yahoo. Le film est prévu en France pour le 11 novembre :




J'aimerais juste te poser une question Roland : qu'est ce que tu as contre la Maison Blanche ?
Apres l'avoir désintégrée façon puzzle dans Independance day, tu lui balances cette fois-ci un gros porte avion sur la gueule et un tsunami en prime... Tu as vraiment un problème avec les institutions mon garçon...

Bon, sinon pour les curieux qui souhaiteraient en savoir un poil plus sur les trois lignes de scénario, rendez vous ici.

Et pour les superstitieux qui pensent vraiment que l'apocalypse nous tombera dessus en 2012, c'est plutôt par là !

Enfin, le site officiel du film joue à fond la carte du marketing viral avec son vrai-faux site du "Institute for Human Continuity". Rigolo !

Et moi je vais mater Joséphine ange gardien, ça va me changer les idées brrrr....

End of transmission...

lundi 15 juin 2009

Pleurons un peu avec Terminator Renaissance



Misère ! Encore une franchise chère aux geeks torpillée par l’incompétence d’une équipe qui n’a visiblement rien compris au matériau qu’elle exploite. Après les X Men et Wolverine chez Fox, c’est autour de Terminator de (dé)rouiller sévère sous les bons auspices de Sony. On n’est certes pas floué sur l’abondance d’effet spéciaux (réussis) et de scènes d’action mais il manque cruellement à cette machine froide le circuit d’humanité qui éclairait Terminator 1, 2… et même un peu le 3.


Le pitch
En 2018, 14 ans après le conflit nucléaire déclenché par Skynet, les survivants se sont regroupé derrière un leader, John Connor, pour organiser la résistante aux machines. Alors qu’une offensive générale se prépare, un mystérieux inconnu, Marcus Wright, traverse mille périls pour rejoindre Connor par tous les moyens…


Et vas-y que les scénaristes nous refont le coup du final
dans une usine avec plein de machines et de fumée partout...

La première annonce d’un nouveau Terminator réalisé par McG et co-scénarisé par les mêmes auteurs que le 3e volet fut dans un premier temps accueilli mollement par les fans de la saga. McG ? Un mec dont le CV de réal’ au cinéma se résume aux deux Charlie’s angels (soit un film sympa et une purge). John Brancato et Michael Ferris ? Les deux auteurs ont signé le script bizarre de Terminator 3, expérience schizo alternant fulgurances et ridicule.

Christian « Batman » Bale en John Connor ? Mouais, bof, pas très risqué le pari… Cerise moisie sur le gâteau : à l’inverse des trois précédents Terminator, tous classés « R » (aux USA : interdit aux moins de 17 ans non accompagnés), les rumeurs évoquaient une catégorie « PG 13 », donc plus grand public, pour l’exploitation en salles du film. Un Terminator sans boucherie où tu peux amener ta petite sœur ??? Sacrilège ! Et puis au fil des mois, les premières photos de production design, suivies des diverses bandes annonces, semblaient annoncer un blockbuster plutôt âpre et sombre, avec de gros morceaux de spectaculaire dedans. L’espoir renaissait… et Renaissance l’a tué.


John Connor (à gche) face à Marcus :
"Enfoiré, tu m'as piqué le premier rôle dans T4 !"


Oh, pour sûr, contrairement à Wolverine, le spectateur n’est ici pas escroqué par un nanar congénital. Quelques séquences remplissent leur quota de spectacle et McG, au début du film, fignole un très impressionnant plan séquence filmé depuis l’intérieur d’un hélicoptère en chute libre. Tout le reste est raté. Le syndrome Wolverine is back : aucun des personnages n’a plus d’épaisseur qu’une micro-puce. Qu’il s’agisse de John Connor (incarné sans une once de charisme et de conviction par Bale), de son épouse Kate (Bryce Dallas Howard, regard de truite), de Kyle Reese (Anton Yelchin, le seul à ramer correctement dans cette galère) ou des seconds rôles, tous sont réduits à leur simple fonction dans le scénario.

Palme du grotesque au pauvre Michael Ironside, second couteau adoré des cinéphiles, mais ici cantonné au rôle hilarant d’un général passant tout le film à poireauter dans son sous marin de pouvoir attaquer Skynet – une sous-intrigue résolue de façon involontairement gaguesque. Personnages désincarnés ? Les mêmes causes produisent les mêmes effets : on n’est pas le moins du monde concerné par ce qui leur arrive et dés que le fracas des fusillades ou courses poursuites s’interrompt, la torpeur reprend le dessus.


Les "moto-terminators" : super idée pour les moins de douze ans

Autre tare et pas des moindres : l’histoire est à côté de la plaque. Où est passé le récit quasi biblique de la métamorphose de John Connor en sauveur de l’humanité qu’on nous promet depuis le premier Terminator ? Dans T4, Connor est déjà devenu un leader d’hommes depuis un bail, Skynet et ses Terminators ont ravagé la planète depuis 14 ans et les scénaristes ont préféré se concentrer sur le parcours de Marcus Wright. Joué par Sam Worthington (attendu comme le messie dans Avatar, le prochain film de… James Cameron), ce personnage ambigu, dont on apprend à mi parcours la nature de cyborg (paniquez pas, on le renifle au bout de cinq minutes), polarise toute l’attention du script. Au point de donner souvent l’impression, gênante, que John Connor n’est qu’un second rôle !

Les auteurs, à travers Marcus, se livrent à une lourdingue et énième parabole sur l’âme des machines – toujours risqué de passer derrière Blade Runner et Ghost in the Shell quand on n’a pas les épaules. Ils aboutissent ce faisant à un final une fois encore aux frontières du rire non recherché. Enfin, Terminator Renaissance souffre du syndrome du recyclage hors sujet : en cours de projection, on pense pêle mêle à La Guerre des mondes, Transformers (la fameuse séquence du « Harverster » géant et les moto-Terminator), Matrix, Mad Max… Jamais T4 ne s’extrait de cette impression permanente de déjà-vu, alors que les Terminator de James Cameron ne ressemblaient qu’à eux-même.


Christian Bale, vraiment très en colère contre le chef op' de T4

La cohérence chronologique est-elle au moins respectée par rapport aux précédents chapitres de la franchise ? J’en sais rien, j’ai toujours été nul en paradoxes temporels et peu m’importe. D’un Terminator, on attend un souffle apocalyptique qui vous raidit l’échine et des personnages fragiles mais habités par la rage de survivre. Dans T4, seul domine un vague ennui devant tant de stéréotypes, à peine trompé par quelques explosions. Pas besoin d’attendre 2018 pour assister au triomphe de certaines machines. Celles du marketing ont encore frappé en 2009.


Bonjour ! Je suis la femme hyper expressive
de John Connor ! (Bryce Dallas Howard)


End of transmission...

dimanche 14 juin 2009

Les chéris de ces geeks, ep. 4 : Roy Scheider




Roy Scheider... Oui je sais il est mort l'année dernière. Mais où ai je écrit dans ce blog de bon aloi que Les Chéris de ces geeks ne traiterait que de chéris vivants, mmmh ??

Roy était mon héros. Aussi loin que je me souvienne, il fut, avec Kurt Russel dans New York 1997 de Carpenter, le premier choc de ma cinéphilie consciente lorsque je le découvris au cinéma dans Tonnerre de Feu, de John Badham (1983). Le premier acteur pour lequel je me pris de passion et me mis à guetter avidement chaque nouveau rôle ou rediffusion d'un film à la télé.

Comme d'hab avec LCDG (acronyme de la rubrique, vous suivez ouais ?), je ne m'adonnerai pas ici à une simple bio de l'acteur, je préfère raconter la façon dont ses films m'ont marqué, voire bouleversé, ce qui n'exclue pas quelques éléments biographiques.




Roy Scheider est né le 10 novembre 1932. Trois jours avant mon père, dites donc ! D'ailleurs, lorsque mon paternel a les cheveux courts, je lui trouve toujours un petit air de ressemblance avec Roy, le bronzage en moins. Mais foin de digression psychanalytique oiseuse.

Scheider avait déjà cinquante balais lorsqu'un beau jour de mon année de 4e - j'avais 12 ans - je fus foudroyé par l'efficacité de Tonnerre de Feu/Blue Thunder, vu un samedi après midi dans une salle des Champs Elysées avec Didier, mon inséparable pote de l'époque. Etrange journée, d'ailleurs, où mon ami m'appris, en chemin vers le cinoche, que son papa venait de mourir d'un cancer. Mais je m'égare...

Les moins de 20 ne peuvent se rappeler qu'à l'époque de la sortie de Tonnerre de Feu- août 1983 en France - le mensuel de référence Starfix lui avait consacré un flamboyant numéro spécial. Le début des années 80 était alors, sans doute parce que je les verrai toujours avec les yeux du pré-ado que j'étais, une période totalement magique, un Eden temporel où, dans le sillage d'une SF révolutionnée par Star Wars, les classiques du cinéma de genre pulullaient et faisaient les beaux jours des pages de Starfix, mais aussi de Mad Movies et L'Ecran fantastique. Se succédaient dans les salles L'Empire contre-attaque, Tron, Blade Runner, Conan le barbare, E.T, The Thing, Mad Max 2....



Ha on fait moins les malins, là ??
Roy Scheider dans l'excellent Tonnerre de Feu, de John Badham


J'avais dévoré le Starfix consacré à Tonnerre de Feu (on y causait aussi de Superman 3 mais beurk) et le film me fit faire le Grand 8. Je voyais en lui rien moins qu'un chef-d'oeuvre, délogeant Tron de mon panthéon cinéma. L'action trépidante, le scénario haletant, le score électronique d'Arthur Rubinstein... et bien sûr Roy Scheider qui, dans ce mètre étalon du thriller musclé fort sous-estimé (mais je vais te me corriger l'injustice dans un prochain post), interprète l'officier Frank Murphy.

Ancien du Vietnam où il servit comme pilote d'hélicoptère, Murphy est devenu membre de l'Astro-division, police aérienne de Los Angeles. Murphy se voit confier par la ville la mission de tester le "Tonnerre de Feu" (Blue Thunder en V.O), super hélico de guerre bardé des dernières technologies de surveillance, conçu pour assurer la sécurité de Los Angeles lors des Jeux Olympiques de 1984. Murphy découvre qu'en réalité, un groupe de ronds de cuirs légèrement fachos au sein du FBI entendent provoquer des émeutes dans les quartiers chauds pour donner l'occasion au Tonnerre de Feu de prouver sa puissance dévastatrice dissuasive. Révolté, il pique le super joujou pour empêcher les ripoux de s'en servir mais ce faisant devient l'ennemi public numéro un...

Certes, 26 ans après sa sortie, Tonnerre de Feu ressemble plus à un gros téléfilm d'action aux ficelles un poil usées qu'au vrombissant blockbuster écrasant toute concurrence en 1983. Mais purée quel claque à l'époque ! Roy Scheider incarna instantanément à mes yeux l'archétype du "seul contre tous", une force tranquille incassable et je trouvais sa dégaine, son regard, son timbre tout simplement très, très classes. Et je ne vous parle même pas de ce bronzage impeccable, que l'acteur prenait un soin maniaque à peaufiner entre deux prises (j'invente rien, c'est dans le making of du DVD de Tonnerre de feu !).



Dans Tonnerre de Feu, Scheider impose une voix, une nonchalance, une autorité, un humour, une classe virile et une probité rassurantes et qui font mouche. On a beau savoir que Frank Murphy est revenu du Vietnam avec un pet au casque, qu'il est sujet à d'inuiétants cauchemars et qu'il contrôle sa santé mentale via un jeu dérisoire avec sa montre à quartz, rien à faire : on est à 100% avec lui quant il s'agit de dégommer en plein ciel ce gros salopard de Malcolm McDowell, alias le colonel Cochran. Peu importe que le scénariste Dan O'Bannon hurle à la trahison de son script initial, où Murphy était un vrai psychopathe aux commandes du Blue Thunder. Le film fonctionne très bien tel quel et Scheider y brille de son charisme suave.

Roy Scheider était un grand acteur mais hélas, comme souvent lorsqu'un comédien s'illustre trop souvent dans le cinéma de genre, tout juste considéré comme un excellent second couteau... et le héros des Dents de la mer/Jaws. Trop jeune pour voir le film au cinéma (j'avais cinq ans en 1976, faut pas pousser !), je l'ai découvert en 1985 sur FR3 (ancêtre de France 3), avec diffusion en carré blanc de rigueur. Nouveau choc. Les Dents de la mer est un chef d'oeuvre sur lequel, pour le coup, le temps n'a pas de prise.




Mon Roy irradiait une fois de plus dans le rôle du shérif Martin Brody, chef de la police de la petite station balnéaire d'Amity aux eaux hantées par un gros squale. Un héros fragile, terrorisé par l'eau à la suite d'un trauma dont le scénario ne nous laissera entrevoir qu'un seul mot ("noyade"...), lâché sèchement par Brody lorsque sa femme tente d'expliquer les racines de sa phobie à l'océanographe Hooper (Richard Dreyfuss, un autre chéri de ces geeks, tiens...). Scheider aurait mérité au moins une nomination à l'Oscar pour Jaws, tant il rend attachant son personnage et sait jouer tout en retenue sur une riche palette émotive.

Témoin cette touchante scène où, dépité par la mort d'un gamin dévoré par le requin, le shérif broie du noir chez lui, tête dans les mains, avant de se prêter à un petit jeu de grimaces muet tes avec son fils de quatre ans, venu en silence s'assoir à côté de lui. Scheider passe en quelques secondes de l'abattement total au réconfort trouvé dans l'amour de son gosse. Grâce au génie de Spielberg, à la musique discrètement émouvante de John Williams et au jeu profondément humain de Scheider, cette courte séquence amuse autant qu'elle serre la gorge. Sans jamais trop en faire.

Y a pas à dire : dans Jaws (S. Spielberg), Scheider avait de la gueule.

Le rôle de Brody dans Les Dents de la mer restera jusqu'à sa mort le plus célèbre de Roy Scheider, grâce entre autres à l'immortelle et désopilante réplique "We gonna need a bigger boat" ("Il nous faudrait un plus gros bâteau") marmonnée par le shérif juste après un petit face à face inattendu avec le requin en pleine mer. Le film sera d'ailleurs l'unique raison pour laquelle les JT français daigneront signaler la disparition du comédien, le 10 février 2008.

Les années 70 furent une période féconde pour la carrière de Roy Scheider. Après des débuts dans la série Z (The Curse of the living corpse en 1964), cet ancien boxeur universitaire finalement séduit par le théâtre apparait sur les radars de la profession après un second rôle marquant dans Klute d'Alan J Pakula (1971) et surtout l'immense French Connection, de William Friedkin (1971). Son interprétation nerveuse et hyper réaliste de Buddy Russo, le partenaire de Jimmy "Popeye" Doyle, lui vaudra une nomination à l'Oscar du meilleur second rôle masculin. En examinant la filmo de Scheider au cours des seventies, que de prestations inoubliables dans des films déterminants ! French connection (1971), Les Dents de la mer (1975), Marathon Man (1976), Le convoi de la peur (1977), Que le spectacle commence (deuxième nomination, cette fois dans un premier rôle - 1979)...


Russo et Doyle, un duo de flic plus burné que Tubbs et Crocket
(French Connection, de W. Friedkin)


1976 : Scheider asssure en agent secret grand frère de Dustin Hoffman (Marathon man, de J. schlesinger). 1977 : Le Convoi de la peur (Sorcerer en V.O), de W. Friedkin fit trébucher gravement sa carrière. Jungle de merde !


Tourné après Les Dents de la mer, Le convoi de la peur marqua les retrouvailles de Scheider avec William Friedkin en 1977. Remake du Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot, le film devait faire l'événement et parachever le statut de star de Roy, en état de grâce dans la foulée du triomphe astronomique des Dents de la mer. Damned ! Déroutante, noire, impénétrable et massacrée par la critique, l'odyssée métaphysique de Friedkin sortit aux Etats-Unis le même jour que... Star Wars et fut balayée en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "four commercial". L'échec monumental du film cassa net l'élan des carrières respectives de Friedkin et de Scheider qui, lit-on ici et là, en conserva un profond et durable ressentiment pour le film et son réalisateur. Avec la patine des ans, Le Convoi de la peur est aujourd'hui considéré unanimement comme un chef-d'oeuvre mais à l'époque, quel désastre !

Roy Scheider, malgré un ultime sursaut dans le magnifique Que le spectacle commence/All that jazz de Bob Fosse (1979), ne parvint hélas pas à s'imposer comme l'acteur de tout premier rang qu'il aurait dût être, à l'instar d'un Robert de Niro ou Al Pacino.


Un total contre emploi dans All that jazz (B. Fosse) :
nouvel échec cuisant pour Scheider
après Sorcerer mais une seconde nomination à l'Oscar.


Les années 80, marquées pour lui par Tonnerre de Feu et 2010 (la suite très honorable de 2001, en 1984, vous me suivez ?), furent celles de sa banalisation en tant qu'acteur charismatique de films musclés. Un physique au rasoir, version plus élégante et décontractée d'un Lance Henricksen, taillé pour jouer les hommes d'action, comme dans les thrillers Paiement cash (1986) et Cohen et Tate (1989). A mesure que les printemps défilèrent, mon espoir adolescent de revoir mon idole dans un rôle digne de sa trempe se désintégra peu à peu, hormis quelques apparitions réjouissantes dans Le Festin nu de Cronenberg (1991), Romeo is bleeding (1994) de Peter Medak ou L'Idéaliste, de Coppola (1998). Oublions l'atroce série Seaquest produite par l'ami Spielberg (1992) instantanément ringarde dans sa tentative de Star Trek meets Abyss et heureusement rapidement interrompue.


Roy Scheider incarne le Dr Heywood Floyd dans
cette suite casse-gueule mais très correcte de 2001

Mon ultime sursaut Scheiderien fut provoqué en 2002 lorsque, dans une poignée d'épisodes de la série New York 911, l'acteur vieillissant (70 ans, quand même...) réussissait à nous épater encore dans la peau du mafieux russe intimidant Fyodor Chevchenko. Toujours ce jeu à cheval entre décontraction et soudaine gravité... Je me souviens du grand plaisir ressenti à la vision des scènes de Roy, sacré vieille carne qui n'avait certainement pas dit son dernier mot.

Je rêvais pour lui d'un come back, un rôle en or inattendu que lui aurait confié un petit génie de la caméra ou un vétéran avisé, une ultime chance pour que le monde se souvienne quel acteur de grande classe était Roy Scheider. Une ovation aux Oscars, un discours bouleversant statuette à la main, une revanche jouissive et une justice en ce bas monde pour un artiste jamais reconnu à sa juste valeur. La Faucheuse, par le truchement de cette saloperie de crabe, ne lui en a pas laissé le temps. Et la salope a emporté mon héros d'enfance.

Il est mort sans avoir pu finir une scène cruciale sur son dernier film : le thriller dramatique Iron Cross, du britannique Joshua Newton. L'histoire d'un flic retraité de New York (joué par Scheider) dont la famille fut massacrée en Pologne durant la guerre et qui rend visite à son fils à Nuremberg, avec lequel il va fomenter une vengeance. Je ne sais pas si le film sortira en salles cette année ou directement en vidéo. J'ai lu qu'avec l'accord de sa veuve, le réalisateur a complété la scène manquante de Scheider via des images de synthèse.

Il est permis d'espérer que l'ultime rôle en or de Roy Scheider soit celui là. A voir... Mais que le film déçoive ou pas, Scheider aura marqué à jamais les mémoires et les coeurs des vieux geeks. Il me manque et je lui souhaite que le soleil brille au paradis des acteurs classieux, durs à cuire et bronzés !




End of transmission...